Ce bouillonnement qu’ils voudraient dissoudre
Sainte-Soline : « Faire front »
« Clettrine’est fantastique ! Regarde tous ces gens, ça déborde de partout ! Historique ! » Rencontrée au beau milieu d’un cortège faisant route vers la mégabassine de Sainte-Soline (Deux-Sèvres) ce samedi 25 mars, Julie* n’est pas la seule à être enthousiaste. Quasiment toutes les personnes croisées à ce moment de la journée affichent une banane contagieuse. C’est que le simple fait d’être présent en si grand nombre et avec une telle détermination pour une manifestation interdite semble une victoire en soi.
Le rendez-vous pour l’action « Pas une bassine de plus » était fixé à 10 heures dans un champ des environs de Vanzay (Deux-Sèvres) où avait été installé le camp de base. Beaucoup avaient dû déployer des trésors de ténacité pour rejoindre le lieu en échappant aux barrages de police – celles et ceux arrivant le vendredi soir se payant même le luxe d’installer leurs tentes sous la pluie et dans la boue. Des moments de galère déjà digérés alors que l’on s’approche de l’objectif en troupeaux épars beuglant « No bassaran ! » Tandis que quelques chevreuils effrayés galopent sous les hourras, le plat Marais poitevin étale ses champs de céréales à perte de vue et les refrains de lutte se succèdent. Bref, le moral est au beau fixe quand apparaissent au loin les contours de la cible, ce cratère terreux défendu comme une hideuse forteresse.
Près de 30 000 manifestants ont bravé les mauvais augures, refusant de se laisser intimider
Pour cette action élaborée contre l’une des seize retenues d’eau censées être construites dans le bassin de la Sèvre niortaise et du Mignon, près de 30 000 manifestants ont bravé les mauvais augures, refusant de se laisser intimider. « Les personnes qui souhaitent se rendre sur ce rassemblement interdit se mettent dans une situation qui est une infraction pénale », avait menacé Emmanuelle Dubée, préfète des Deux-Sèvres. « Nous verrons des images extrêmement dures », avait enchéri le boutefeu Darmanin, dans la droite ligne de ses déclarations de fin octobre assimilant les opposants aux mégabassines à des « écoterroristes ». Des crachats en l’air, tant ces rodomontades indiffèrent les personnes présentes.
Avant que les trois cortèges prévus ne s’élancent, Roberto*, militant quinqua de la Confédération paysanne, ricane en évoquant les dernières déclarations du ministre de l’Agriculture Marc Fesneau sur la nécessité de ces immenses retenues d’eau : « Je l’écoutais ce matin à la radio en me disant “mais bordel qu’il est bête…” Il a même dit qu’on n’avait pas le respect de la vie ! T’imagines ? Au final, des types comme lui ou Darmanin sont tellement nuls et bornés qu’ils auraient plutôt tendance à nous souder. On sent qu’on est tous là pour la même cause, défendre l’eau comme un bien commun. »
Roberto n’est pas le seul à évoquer cette impression d’unité dans l’adversité. C’est palpable, ça flotte presque dans l’air comme une promesse : rien ce jour-là ne fissurera l’alliance de ces troupes disparates qu’on dirait sorties d’un poème de Prévert. Jeunes militantes du NPA entonnant des chants énervés contre le gouvernement, paysans à la mine réjouie regroupés autour d’un drapeau de la Confédération paysanne, convoyeurs d’une sono ornée du slogan « On va tout fêter », silhouettes cagoulées en bleu de travail suivant un drapeau orné d’un chat pirate… Tous là pour la même cause. Et tant mieux si les moyens de l’exprimer divergent. Tu préfères chanter loin des premières lignes ? Parfait ! Ton idée d’une bonne manif c’est de distribuer des sandwichs autour de toi ? C’est super ! Tu es super-fort pour recouvrir de mottes de terre les palets de lacrymos fumants ? Merci d’avance ! Tu as la rage ? Exprime-la !
Avant de s’élancer, chacun a choisi un cortège, en connaissance de cause. Ceux estampillés « loutre jaune » et « anguille bleue » sont présentés comme plus offensifs. Celui placé sous le signe de l’« outarde rose » est par contre supposé garantir une manifestation plus tranquille. Il est accompagné d’une grande sculpture en bois représentant ce petit échassier terrestre, menacé comme ses camarades loutre et anguille par les ravages écocidaires de l’agriculture intensive de type mégabassines1. Haute d’environ cinq mètres, couverte de bandes de tissus bleues, roses et violettes, la belle outarde sera portée sur quelques kilomètres jusqu’aux environs de la bassine, accompagnée d’un cortège de bouées gonflables – requins, tortues de mer, lamas… Un bestiaire coloré participant au désamorçage de l’atmosphère virilo-martiale qui trop souvent imprègne les manifs tendues. Quelques heures plus tard, on a même vu une amie diffuser du Fauré et du Chopin sur son enceinte pour faire baisser la tension en bordure de champs.
« Tu vas peut-être tuer quelqu’un·e pour défendre le trou derrière toi. »
Après un long crapahutage, les milliers d’accompagnateurs de l’outarde finissent par atteindre les abords de la mégabassine. Certains taquinent alors les premières lignes policières, misant sur une approche ludique pour les déstabiliser. Un épisode dont témoigne à sa manière Isabelle Cambourakis2 : « Nous avons commencé à jouer à 1,2,3 soleil avec les flics en face, nous rapprochant d’eux au point de pouvoir leur dire “Tu défends un trou, mec, un trou vide, qui va puiser dans les nappes phréatiques, mec, afin d’irriguer des champs de maïs indus qui vont ensuite être vendus à l’international, mec, […] tu bousilles les libellules, mec, […] tu vas envoyer des grenades létales sur des corps fragiles, mec, tu vas peut-être tuer quelqu’un·e pour défendre le trou derrière toi.” »
Une diatribe pro-libellules qui fait chou blanc : les lacrymos commencent à pleuvoir, prélude à une situation qui va dégénérer dans les grandes largeurs. Beaucoup d’outardes rejoignent alors leurs compagnons loutres et anguilles pour filer un coup de main. Les autres prennent du champ, encourageant de loin les tentatives d’envahir la bassine. « J’ai trouvé génial que les manifestants plus plan-plan, dont je faisais partie, ne se soient absolument pas désolidarisés de ceux qui allaient au contact avec les flics3 », raconte Camilla*, une camarade venue de Marseille pour l’occasion.
Le déluge de grenades qui a suivi a été largement documenté. Le choc et l’effroi. Pendant près de deux heures, les gendarmes ont semé la terreur chez les manifestants, mutilant gravement certains d’entre eux (40 blessés graves, dont l’un, S., est toujours entre la vie et la mort à l’heure où ces lignes sont écrites) tout en bloquant l’accès aux secours. Dans un article publié sur notre site le lundi 27 mars4, on décrivait cette folie répressive confinant au sadisme en bande organisée, tout en choisissant déjà de garder des aspects positifs : « Alors que pleuvaient les grenades et que s’empilaient les blessés, l’heure n’était pas au chacun pour soi ni au sauve-qui-peut. Soins apportés en urgence dans des conditions dantesques, protection des blessés par des murs de parapluies, grandes distributions de sérum physiologique ou de Maalox, paroles apaisantes envers les personnes en état de choc… Une bienveillance agissante ne relevant pas de l’anodin, loin de là. Ce qu’elle dit : ils peuvent mutiler les corps, pas l’entraide. »
Encore choquée par ce qu’elle a vu et vécu, Ludmilla*, résumera les choses ainsi le soir venu, à deux pas de la « buvette antifasciste » installée dans le village voisin de Melle : « J’avais engrangé tellement de belles images la veille et le matin, avec l’impression d’un méga-power en action, que l’irruption de la violence a vraiment fait un choc. Heureusement qu’il y avait ces solidarités au beau milieu du carnage. »
Réduire le rassemblement de Sainte-Soline à la déflagration répressive, ce serait tomber dans le piège politico-médiatique cherchant à en discréditer les fondements par tous les moyens possibles. Sur le temps long, il faut d’abord rappeler que la lutte contre les mégabassines a déjà connu plusieurs épisodes, portés notamment par les Soulèvements de la Terre, le collectif Bassines non merci ! et la Confédération paysanne. Celui de novembre 2022, désormais présenté comme la « première bataille de Sainte-Soline », avait lui aussi été fortement réprimé (une cinquantaine de blessés), mais avait vu des manifestants parvenir à s’introduire sur le chantier de la bassine. Jeune agriculteur, Jacques* en garde un souvenir enthousiaste : « Ce jour-là, on était en surnombre et on arrivait à passer à travers les lignes de flics en faisant des chaînes humaines. Résultat : on n’était pas ressortis de l’action avec l’impression de s’être fait fracasser la gueule comme ce samedi. Ce qui a changé, c’est que ce 25 mars ils étaient prêts à déployer une armée contre nous. »
Cette « première bataille » avait elle-même succédé à d’autres actions moins médiatisées, mais déjà porteuses d’un élan contagieux : « J’ai vécu des moments super forts, comme en septembre 2021, quand on a réussi à atteindre la bassine de Mauzé-le-Mignon, elle aussi située dans le Marais poitevin, explique Balou*, très impliqué dans le mouvement. Dans les quelques actions des Soulèvements auxquelles j’ai participé, j’ai souvent eu l’impression qu’on se montrait plus malins que les flics, par exemple en changeant de cible en cours de manifestation. Là, ça n’a pas marché. On est tombé dans le piège qu’ils nous ont tendu. »
Une certitude : les personnes rassemblées n’étaient pas là que pour tenter de poser un drapeau sur le sommet d’un cratère
Ce que les 3 200 flics déployés à Sainte-Soline avaient pour mission d’écraser, c’est ce qui faisait la particularité des derniers rassemblements de cette constellation connue sous le nom des Soulèvements de la Terre : une intelligence collective, terreau de cette capacité à « incarner le concept de transversalité des luttes » qu’a souligné une récente note du service central du renseignement territorial5. Dans les faits, cela se traduit par l’irruption sur un terrain de lutte symbolique d’une multitude aux rôles mouvants, déployant ses énergies selon les moments et affinités, chacune et chacun s’impliquant là où cela fait le plus sens à ses yeux. C’est ce dont témoignent, au-delà de la manifestation, les diverses initiatives lancées tout au long du week-end et regroupées sous l’intitulé « base arrière ». Qu’il s’agisse d’organiser les concerts du samedi soir à Melle, d’accueillir des délégations de Colombie ou du Kurdistan, de préparer des sandwichs à distribuer gratuitement aux manifestants, de mettre en place une garderie pour les parents désireux de manifester sans leurs mômes ou de s’impliquer dans le collectif antisexiste Riots Fight Sexism, les modalités d’implication étaient quasi infinies. Une certitude : les personnes rassemblées n’étaient pas là que pour tenter de poser un drapeau sur le sommet d’un cratère. Et les lanceurs de pierres dont les images tournaient en boucle sur BFM n’étaient qu’un élément parmi bien d’autres. Pas plus ni moins légitimes que ces militants de la Conf’ plantant trois cents mètres de haies sur le parcours des cortèges pour appeler à une agriculture respectueuse de la biodiversité.
Autres acteurs incontournables : les tracteurs. La veille de la manifestation, tout était fait pour bloquer la cinquantaine d’entre eux en route pour le site, notamment via des arrêtés leur interdisant le passage dans diverses communes. Après un jeu du chat et de la souris avec les gendarmes déployés, des manifestants ont bloqué la proche ligne à grande vitesse Poitiers-Bordeaux pour faire diversion. Coupant à travers champs, les tracteurs ont ainsi pu rallier le camp de Vanzay sous les acclamations. « Je suis paysanne et je suis arrivée en tracteur au camp ; un moment magnifique », s’enthousiasmait une militante de la Confédération paysanne lors du rassemblement contre les violences policières du 30 mars à Paris6. Elle rappelait ensuite que s’était mobilisée « une foule […] de 30 000 personnes, avec chevillée au corps […] cet espoir d’avancer pour plus de justice sociale et climatique ». Puis ce constat clinique sur la répression : « On a été broyés, il n’y a pas d’autre mot. »
Même sonnés par les violences encaissées et pas encore en mesure de penser les plaies, les participants gardent un discours offensif. « On a perdu cette bataille, pas la guerre », avance martialement un gaillard mastoc sur le chemin du retour au campement. « Ils ne pourront pas protéger 24 heures sur 24 toutes les bassines de France. J’habite dans les environs et je peux te dire que dans le coin, elles vont prendre cher. Mais ça concerne aussi plein d’autres endroits, comme la Vendée ou la Charente-Maritime. Sainte-Soline est un symbole parmi d’autres du capitalisme ravageur. Et je ne dissocie pas ces luttes de celles contre la réforme des retraites. »
Même son de cloche chez Jacques, familier des actions de ce type : « Les rassemblements des Soulèvements participent pleinement au grand bouillonnement actuel, parce qu’ils permettent de tisser des liens entre mouvement social et questions écologiques. » Pour ce jeune agriculteur, il faut intensifier ces convergences, rallier les tracteurs et les outardes aux soulèvements de la rue – et vice-versa. Il a bien conscience que ce ne sera pas facile : « Dans ce contexte de durcissement de la répression du mouvement social, il va falloir sérieusement réfléchir à nos stratégies. Ce samedi, ils ont montré qu’ils sont prêts à tout. »
La sidération laissait vite place à la rage
Au lendemain de la manifestation, alors que tombaient les informations sur la gravité des blessures et que se dessinait le récit mensonger d’un pouvoir en roue libre, la sidération laissait vite place à la rage – et à la volonté de l’exporter hors du Marais poitevin. Un sentiment bien résumé par un immense tag tracé sur la devanture d’une agence immobilière lors de la manifestation parisienne du 28 mars : « Du courage d’un côté, 4 000 grenades de l’autre, Darmanin assassin ! » C’est ce même jour que le ministre de l’Intérieur ainsi incriminé annonçait engager la dissolution des Soulèvements de la Terre – où comment jeter de l’huile sur la rage.
Le jeudi 30 mars, près de 150 rassemblements dénonçant la répression du week-end précédent mobilisaient des dizaines de milliers de manifestants. À Paris, 4 500 personnes étaient venues exprimer leur soutien devant l’hôtel de ville. Comme à Sainte-Soline, l’heure était à la convergence, ainsi que l’a exprimé un intervenant des Soulèvements de la Terre : « Aujourd’hui on est là pour dire qu’on va faire front, qu’on va se tenir ensemble pour mettre en échec la brutalité de l’État, que ce soit dans le mouvement des retraites ou dans le mouvement écologiste et paysan, mais aussi face aux crimes racistes de la police dans les quartiers populaires. »
Au bout de la nuit, après de belles manifs devenues sauvages dans les rues de la capitale, mais aussi de Lyon, Marseille ou Limoges, le message semble être passé : « On ne se laissera pas dissoudre ! »
* Prénom modifié
Au casse-pipe ?
Une fois le choc un peu retombé, bien des questions se posent. Fallait-il se ruer en masse vers la bassine et les forces de l’ordre qui la protégeaient pour tenter d’y entrer comme c’était prévu ? La stratégie n’aurait-elle pas pu évoluer au regard du déploiement policier annoncé comme gargantuesque ? « J’ai eu l’impression que les manifestants allaient au casse-pipe, dans une sorte de corps-à-corps médiéval dont on ne pouvait pas sortir gagnant », déplore Camilla, pas la seule à exprimer ce ressenti. Si le « désarmement » d’une pompe de la mégabassine a été opéré peu après le carnage, pas grand monde ne s’en est réjoui tant le bilan humain s’annonçait lourd.
Si Sainte-Soline marque un tournant, c’est parce que le pouvoir a montré qu’il était prêt à hausser d’un, voire de plusieurs crans, une répression déjà féroce, se souciant peu de tuer un ou des manifestants. Alors, que faire ? Se préparer davantage, mieux s’équiper ? Affiner les stratégies ? Abandonner toute idée de conflictualité ? Lire Debord et Sun Tzu jusqu’à l’indigestion ? Pour l’instant, aucune réponse n’apparaît évidente, malgré l’urgence de résoudre l’équation, à la campagne comme en ville, les dernières évolutions du maintien de l’ordre montrant que dans les deux cas la consigne est claire : terroriser les manifestants, les marquer dans leurs chairs comme dans leurs affects. Peut-être l’une des meilleures pistes était-elle déjà présentée dans certains aspects de ce 25 février : planter des haies d’un côté, endosser collectivement la conflictualité de l’autre. Un mélange qui ne pourra fonctionner qu’à condition de réussir à déjouer les attentes.
1 Pour un résumé clair et concis du désastre environnemental qu’incarnent ces retenues d’eau, lire « Mégabassines, les raisons de la colère », Reporterre (23/03/25).
2 Dans un texte publié sur son blog Mediapart : « Mégabassines : “Tu vas peut-être tuer quelqu’un pour défendre le trou derrière toi…” » (27/03/2023).
3 Un constat partagé par l’essayiste Andreas Malm : « Ce qui était spécifique à Sainte-Soline, c’est que les gens pouvaient choisir leur niveau de confrontation avec les forces de l’ordre. Très souvent, dans mon expérience militante, j’ai observé une tension entre des manifestants radicaux et d’autres manifestants qui tentaient de les dissuader. Ce n’est pas ce que j’ai vu ce week-end. » (Mediapart, 27/03/2023).
4 « Sainte-Soline : la terreur pour seule réponse » (27/03/2023).
5 « Quand une note des renseignements fait l’éloge des Soulèvements de la Terre », Reporterre (31/03/2023).
6 Prise de parole que l’on peut retrouver dans le reportage de CLPress, « Rassemblement pour Sainte-Soline et manifestation sauvage (30 mars 2023, Paris, France) », visible sur YouTube.
Cet article a été publié dans
CQFD n°219 (avril 2023)
Depuis le passage en force du gouvernement sur la réforme des retraites, la France est en ébullition : blocages, grèves, manifs monstres et poubelles en feu ! Impossible de ne pas consacrer une très large part de notre numéro d’avril à cette révolte printanière. De Marseille à Dieppe, de Saint-Martin-de-Crau à Sainte-Soline, de la jeunesse en mouvement à la répression en roue libre, des travailleuses du sexe en lutte à l’histoire du sabotage... Reportages, analyses, entretiens. De quoi alimenter, on l’espère, la suite des mobilisations !
On vous emmène tout de même un peu hors de nos frontières (ou presque) : En Kanaky-Nouvelle-Calédonie, où la France poursuit sa démolition du processus de décolonisation, en Turquie où la solidarité populaire a pallié aux manques de l’État après les séismes début février et en Tunisie dans un musée particulier.
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Paru dans CQFD n°219 (avril 2023)
Dans la rubrique Le dossier
Par
Illustré par Victor Leon
Mis en ligne le 13.04.2023
Dans CQFD n°219 (avril 2023)
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