Les brèves du n°126

Fin de privilège

En 1982, 50 % des embauches du pays se font en CDI. En 2012, le chiffre tombe à 5 %. Même laminé, le CDI continue d’être cette bête noire qui empêche le joyeux épanouissement exponentiel des forces vives du travail.

Avec un chômage qui continue à rouler des mécaniques, normal que l’idée d’un contrat unique ressurgisse. Après Villepin, Sarkozy, Bayrou, c’est très naturellement que Valls, socialiste de la rénovation permanente, récupère ce hochet de la droite libérale, jugeant l’idée « intéressante ». Code du travail simplifié, travailleur flexibilisé  : personne n’a oublié la brève expérience (2005-2008) du contrat nouvelle embauche où le trimeur pouvait être lourdé pendant les deux premières années sans motif. Après le mieux embaucher pour mieux virer de la droite, le mieux virer pour mieux embaucher de la gauche. Et vice-versa.

Principe de précaution

Par Lasserpe.

Google nique les métastases

C’est un pari fou, fou, fou. Un pari pour éloigner le malheur, la maladie. Un pari qui rappelle encore et toujours que les forces de l’industrie, ici numérique, sont avant tout au service de l’humain et de la vie. Google va révolutionner la médecine. Car Google, en plus d’être un moteur de recherche (vroum, vroum), est aussi un plan de lutte contre le cancer. Son laboratoire californien, Google X, travaille sur une méthode de dépistage ultra-précoce via des particules nanoscopiques pour mesurer «  les changements biochimiques annonciateurs d’une tumeur, d’une crise cardiaque ou d’un accident vasculaire cérébral. » Après les Google Glass et la Google Car  : la Google Oncology. Encore une fois, les obscurantistes qui associaient nanotechnologies et risque sanitaire n’avaient rien compris.

Marseillaise tu déconnes ?

« Le devoir d’humanité fait que l’on doit cependant un peu de décence à l’endroit de sa personne, comme à tous ses semblables en pareille circonstance d’ailleurs. » Un hommage à Rémi Fraisse ? Non, c’est à Christophe de Margerie, patron de Total qu’est destiné ce billet de Michel del Picchia, dans le journal d’obédience communiste La Marseillaise (22 octobre 2014) qui cite sans haine du bourgeois les condoléances du président F. Hollande  : « Une vie consacrée à l’industrie. » Aux armes… lecteurs  !

Les familles n’ont plus la cote…

C’était la maison de St-Jean, à Martigues, Bouches-du-Rhône. Elle abritait huit familles Roms, des grands-parents aux petits enfants, en tout 37 personnes. Mais la maison se trouvait sur le chemin de travaux routiers prévu pour… 2017. Alors il fallait les expulser, ces Roms « qui n’ont pas vocation à rester en France », dixit Valls. Mais un collectif de Martégaux s’est mobilisé pendant des mois pour leur obtenir des formations, scolariser les enfants, pour forcer la mairie à les reloger… Bilan : le 31 octobre la maison est murée et trois familles (dont la petite Betty, 10 ans et bien malade) sont reparties pour la Roumanie laissant derrière elles leurs proches. Les autres familles, de jeunes couples avec enfants, ont obtenu des logements salubres. Un membre du collectif  : « On pense à ceux qui sont en route dans le bus pour la Roumanie, qui ont laissé enfants, petits-enfants ou sœur en France et on se dit que la Roumanie ce n’est pas si loin et que les familles ont vocation à se réunir. »

18 décembre : la maison est détruite.

D.R.

Un bon huissier…

Le 17 septembre dernier, assurés par le gouvernement qu’ils resteraient dans le cadre des professions réglementées, les huissiers de justice reprenaient le travail. Juste à temps pour boucler les dossiers les plus urgents avant le début de la trêve des expulsions locatives du 1er novembre. Résultat : à Nice, le 29 octobre, une femme de 98 ans, grabataire, et sa fille de 64 ans, handicapée, sont chassées de leur logement avec le concours d’une quinzaine de flics. La chasse aux sans dents ne connait pas de trêve.

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