Les brèves du n°125 (2)
Bye bye Rocky
Après dix années passées à plier l’Assurance maladie au dogme du tout libéral (médecins payés à la performance, obsession de la gestion du risque, dégraissage des effectifs de la sécu, etc.) c’est tout naturellement que son directeur, Frédéric Van Roekeghem dit « Rocky » (cf. CQFD n°111), retourne pantoufler dans le privé. Ayant fait ses armes au sein d’AXA, l’ex-big-boss de la Sécu va pouvoir user de son savoir-faire (et d’un carnet d’adresses qu’on imagine enrichi !) chez le courtier en assurances Siaci Saint Honoré. Siaci, à la différence de la Sécu, ne connaît ni déficit ni crise : « Avec une croissance de 9,8 %, il enregistre même la plus grande progression dans le grand courtage, avec un chiffre d’affaires global de 244 millions d’euros », nous renseigne un site spécialisé. Gageons que Rocky s’y trouvera comme un boxeur sur le ring. Gare au knock-out quand même…
Que personne ne rentre ! Que personne ne sorte !
On meurt aussi dans les taules anglaises
En septembre dernier, l’observatoire britannique des prisons « The Prisons and Probation Ombudsman » a rendu son rapport annuel sur l’état des taules anglaises et galloises. L’étude vient confirmer une tendance observable depuis quelques années : on meurt de plus en plus dans les geôles outre-Manche. La dernière augmentation, délirante, dépasse les 60 % puisqu’on passe de 55 à 90 morts pour la période 2013-2014, inflation traduisant « un lourd bilan de situations désespérées chez certains prisonniers ». Nous tenons à rassurer ceux de nos lecteurs qui s’inquiètent d’une concurrence déloyale de la perfide Albion : depuis le 1er janvier 2014, 37 suicides ou morts suspectes ont été dénombrés dans les taules bien de chez nous. Et l’année n’est pas finie…
Adiós Alberto
« La décision que j’ai prise n’est pas seulement d’abandonner le ministère de la Justice, mais aussi d’abandonner la politique au bout de trente ans. » Ainsi pleurniche le ministre espagnol Alberto Ruiz-Gallardón après que le Premier ministre Rajoy a confirmé le retrait de son projet de loi limitant drastiquement les possibilités d’avortement. Fin 2013, l’Espagne avait soulevé un vaste mouvement d’indignation après l’annonce de cette loi régressive. Sûr de son fait, Ruiz-Gallardón crânait il y a quelques mois encore dans les colonnes d’un canard monarchiste : « Nous avons fait une chose sans précédent dans les dernières décennies en Europe, qui consiste à en finir avec le mythe de la supposée supériorité morale de la gauche. » Finalement, c’est le peuple espagnol qui en a fini avec toi, Alberto. ¡ Adiós y buen viaje !
Ils nous prennent pour des koons
Pour les incrédules, il suffit de taper « balloon dog » sur son moteur de recherche. Apparaît alors une des œuvres d’art les plus chères au monde : le clébard magenta de l’artiste Jeff Koons. Montant du bestiau d’acier figurant un chien en forme de ballon de baudruche : 38,8 millions d’euros. De juillet 2013 à juillet 2014, le marché de l’art contemporain vient de dépasser la barre des deux milliards de dollars. Si Américains et Chinois absorbent les 4/5 e du marché, personne n’explique cette envolée incontrôlée des prix. Une piste est cependant fournie par deux fiscalistes : « Le commerce des œuvres d’art est l’un des moins contrôlables qui soit. Les opérations de blanchiment et de fraudes fiscales sont courantes et peuvent avoir pour conséquence une hausse soudaine et parfois inexpliquée des prix du marché ». Et la magie de l’art alors ?
Cet article a été publié dans
CQFD n°125 (octobre 2014)
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Paru dans CQFD n°125 (octobre 2014)
Dans la rubrique En bref
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Illustré par L.L. de Mars
Mis en ligne le 08.10.2014
Dans CQFD n°125 (octobre 2014)
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