Les brèves du n°125 (1)
Affreux, riches et méchants
Pendant les galères de la rentrée scolaire, une Marseillaise témoigne : « J’étais à une terrasse en ville à côté de deux personnes vraisemblablement chefs d’entreprise, ou du moins responsables de services ou dirigeants quelconques. L’un ricanait : “Gaudin, il est trop fort. Il emmerde tout le monde, mais moi, ces histoires de rythmes, ça va me donner une bonne excuse pour virer celles et ceux dont j’aimerais bien me débarrasser. Parce que, amener son gosse à 8 h 20 et arriver au boulot à 9 h, passe encore, mais repartir à 11 h 20, ça fait pas une demi journée !” Et son voisin de répondre : “tu vas voir qu’on va pouvoir se faire tailler des pi… par les mamans pour qu’on leur accorde des RTT supplémentaires !” Je suis allée leur dire ce que je pensais de leur vision de l’école, des enfants, de leurs mamans, etc. ; ils n’ont pas répondu mais je les ai sentis un peu penauds. »
Chut ! Les chips ont des oreilles...
Rebelle dans les clous
Les rebelles ont la cote, en tout cas, dans les musées d’art contemporain (voir p.13 du CQFD n°125), les magazines et les rendez-vous académiques (voir p.15 du même excellent journal actuellement en kiosque). Cet été Le Monde publiait un hors-série atrocement subversif, intitulé « Générations rebelles », dans lequel le philosophe « libertaire » Michel Onfray repoussait les limites au-delà des bornes. Au détour d’une question sur Edward Snowden, il invitait à la méfiance, car « il y a des gens qui n’aiment pas la démocratie, la république, la liberté ». Puis sans plus aucune forme de retenue, il avouait : « Je suis un des rares philosophes à défendre la police, les renseignements généraux. » On se souvient que Georges Brassens aimait à dire : « Je suis anarchiste au point de toujours traverser dans les clous afin de n’avoir pas à discuter avec la maréchaussée ». Michel Onfray, lui, traverse dans les clous pour se faire bien voir d’elle.
Vers un automne chaud à Chômeland
A force de bouillir sur le cuiseur, la marmite va-t-elle finir par exploser ? On est encore loin d’un grand mouvement national, mais déjà des collectifs de chômedus vénères se créent un peu partout. Une bonne manière de revivifier un espace de lutte dans lequel de grands anciens continuent de s’illustrer (AC !, CIP-IDF, MNCP, Apeis…). Exemple le plus récent : la Koordination des intermittents du Calvados (KIC). Malgré son nom, ce groupe installé à Caen ne se soucie pas uniquement du sort des professionnels de la culture et de leurs nombrils plus ou moins considérables. Son programme vaut pour tous les chômeurs : « Harcelons Pôle emploi quand Pôle emploi nous harcèle ! » Devant les abus de pouvoir, les contrôles bureaucratiques et les chantages à la radiation auxquels se livre la machine à broyer les trimardeurs, la KIC a mis en place une « commission régionale de soutien juridique et politique à toutes les victimes de ce harcèlement ». En lien avec tous ceux qui, organisés ou non, entendent en découdre avec la précarité, elle « mobilisera toutes les ressources possibles pour riposter aux attaques de Pôle emploi ». Contact : kic.communication@gmail.com.
Cet article a été publié dans
CQFD n°125 (octobre 2014)
Trouver un point de venteJe veux m'abonner
Faire un don
Paru dans CQFD n°125 (octobre 2014)
Dans la rubrique En bref
Par
Illustré par Charmag
Mis en ligne le 05.10.2014
Dans CQFD n°125 (octobre 2014)
Derniers articles de L’équipe de CQFD