Les brèves du n°121
Flavescence dorée
Le 7 avril, Emmanuel Giboulot est sorti du tribunal correctionnel de Dijon (Côte-d’Or) sous les vivats de son comité de soutien. Victoire ? Pas vraiment. L’amende infligée par les juges est de 1 000 euros. Vigneron pratiquant la biodynamie, Giboulot est passé outre un arrêté préfectoral ordonnant de traiter les vignes avec un insecticide censé éradiquer la flavescence dorée, maladie bactérienne. « On sous-entend dans cette décision que l’arrêté est justifié, motivé par l’urgence, alors que la maladie n’est pas présente », s’insurge le récalcitrant. Chez la partie adverse, satisfaite du jugement, on dénonce une position « idéologique ». Alors que, évidemment, la chimie jusque dans nos verres serait juste une question de bon sens paysan !
Y a des flammes dans la garrigue

Faut pas pucer
« Les brebis qui n’existent pas font-elles des crottes virtuelles ? », s’interroge le collectif Faut pas pucer, qui soutient le combat de deux éleveurs du Tarn, sanctionnés pour s’être refusés à mettre « la radio en boucle » dans les oreilles de leurs bêtes. Du coup, celles-ci n’existent plus pour l’administration. Le 27 mars, onze brebis fictives s’en sont allées occuper les bureaux de la direction départementale des Territoires, peuplée de vrais-faux bureaucrates qui n’existent pas et qui pourtant appliquent le règlement. Le règlement, c’est de pucer électroniquement des animaux, de balancer des pesticides à tour de bras dans la nature et de recevoir des primes pour ça.
Faut pas pousser
En Espagne, un jeune sur deux est sans emploi. Diplômée en Tourisme, Clio Almansa, jeune chômeuse catalane, était prête à vendre des aspirateurs au porte-à-porte. À l’issue des trois jours d’un stage de sélection un peu spécial auquel elle participait, un dirigeant d’Ecoline, entreprise installée en banlieue de Barcelone, harangua les quarante candidats au poste de vendeur en brandissant un billet de 50 euros : « Le premier qui l’attrape aura le job, et ceci sera une avance sur son premier salaire. » Prise dans l’avalanche de ses concurrents, Clio tomba et fut piétinée. Résultat : une vertèbre cassée. La jeune fille a porté plainte, la boîte a mis la clé sous la porte et, deux ans plus tard, la justice devrait dire s’il y a eu abus de pouvoir. Ou pas.
Patrick est magique !
Patrick Mennucci, candidat malheureux à la mairie de Marseille, n’entend pas endosser seul la responsabilité de sa défaite. Reprenant l’explication de sa consœur du PS, Samia Ghali, c’est surtout la faute au mariage pour tous, et donc indirectement à la revendication d’égalité des droits des homosexuels, si la « gôche » a pris une déculottée historique au profit du FN lors des municipales. Son analyse post-électorale, d’un manichéisme sans pareil, met en cause le rejet de la réforme par une bonne partie de la population musulmane, qui a préféré s’abstenir. Heureusement que les Roms et les Vénusiens n’ont pas le droit de vote, sinon…
Cet article fantastique est fini. On espère qu’il vous a plu.
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Cet article a été publié dans
CQFD n°121 (avril 2014)
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Paru dans CQFD n°121 (avril 2014)
Dans la rubrique En bref
Par
Illustré par Lasserpe
Mis en ligne le 19.04.2014
Dans CQFD n°121 (avril 2014)
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