Les brèves de CQFD N°115

Esclaves consentants

« C’est nous, les salariés, qui nous battons pour défendre nos droits. Ce n’est pas la direction qui nous dicte ce qu’on doit faire. On est assez grand.  » Ainsi se justifiait une salariée dominicale de Castorama, dans le 20 Minutes du 3 septembre, face aux soupçons – et malgré l’aveu même des services de com’ des entreprises – d’être payée par les patrons de cette enseigne et de celle de Leroy-Merlin pour manifester sous les fenêtres du Premier ministre le 2 septembre. Prêts à tout, ces gentils salariés – comme beaucoup d’autres dans un climat de pression permanente – pour grappiller quelques thunes sans avoir l’audace irrévérencieuse de demander des augmentations de salaires. Et jusqu’à sacrifier le repas du dimanche en famille. Indubitablement un beau geste pour la famille Mulliez qui détient 85% des parts de Leroy-Merlin et dont la fortune est évaluée à plus de 20 milliards d’euros.

Pétition

Face à la recrudescence des arrachages de collier, des braquages de petits commerces pour quelques fifrelins, des vols à la portière pour récupérer quelques babioles, un « expert », interrogé par CQFD, préconise une seule solution : « Plutôt que s’en prendre aux petites gens, ce sont aux banques de rendre l’argent à nouveau accessible dans leurs murs. C’était plus simple et au moins les braqueurs avaient à faire à des gens formés à refiler les biftons sans renâcler ». Songer à monter une page Facebook « Halte à la délinquance, ouvrez les coffres des banques »…

Bijouterie 2.0

Par Samson.

Au fou !

Le 2 octobre, le tribunal de Lyon a failli être la proie des flammes. Un accident ? Un attentat ? Non juste un sans-papiers tunisien de 22 ans qui a tenté de s’immoler par le feu. Récidiviste, le jeune homme avait déjà refusé d’embarquer pour Tunis et s’était vu condamné à trois mois de prison ferme. Aussitôt dehors, il essaye, sans succès, de faire faux bond à la police. Retour à la case juge des libertés et de la détention. Et plutôt que d’accepter sans faire d’histoires « l’aide au retour », il ne trouve rien de mieux que de s’asperger d’essence.

Le procureur, saisi d’effroi à l’idée qu’il aurait pu être la victime collatérale de ce geste désespéré, a décidé de le poursuivre pour « mise en danger d’autrui ». Le Syndicat de la Magistrature est monté au bûcher et finalement, le jeune homme sera placé sous le statut de témoin assisté. Sans briquet cette fois…

Aube funèbre

Une fausse bonne nouvelle ? Le 3 octobre, Nikos Michaloliakos, dirigeant d’Aube dorée, a été inculpé et placé en détention provisoire pour « constitution et appartenance à une organisation criminelle ». Depuis 1987, ce parti, troisième force politique du pays, prône l’idée « d’une Grèce nettoyée » de ses immigrés. La crise, la misère fera bientôt prospérer son fonds de commerce. Avec le meurtre, le 17 septembre, du rappeur grec, Pavlos Fyssas, la collusion de la police avec ce groupe paramilitaire ne peut plus être occultée comme le souligne le journal To Vima en affirmant « qu’un policier sur deux » votait pour Aube dorée. Malgré les cris d’orfraie poussés par le gouvernement pour rassurer une Union européenne inquiète, le ver est dans le fruit depuis trop longtemps et certains prédisent « qu’Aube dorée pourrait remporter les élections municipales à Athènes, et ceci plus facilement qu’avant ». Mauvaises nouvelles sous les étoiles.

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