Le Rafale fait sa pub
Vaches maigres pour les exportations d’armes tricolores, 2010 a été la pire année depuis 2005. Sarkozy, le VRP du savoir-tuer français, a seulement décroché 4,3 milliards d’euros de contrats contre 8 milliards en 2009. La faute aux clients qui n’ont pas concrétisé de grosses promesses d’achat : la Russie marchande toujours deux rafiots à la DCNS et Dassault se ronge les ongles en attendant le verdict des appels d’offres au Brésil, Émirats arabes unis et en Inde. Pour 2011, les perspectives sont meilleures : grâce à Kadhafi, le matériel français profite d’une super campagne médiatique en Libye. Rien de tel pour décider un acheteur hésitant que de lui montrer son produit à l’œuvre. L’espoir renaît chez Dassault, mais pas de cocorico prématuré, le Rafale est marqué à la culotte par la concurrence : le Royaume-Uni engage le Typhoon, qu’il coproduit avec l’Allemagne, l’Italie et l’Espagne, tandis que la Suède aligne son Grippen. Qui va sortir vainqueur de la mêlée libyenne ? Le Rafale part avec un avantage, il est le seul des trois à bombarder les troupes kadhafistes, le Typhoon n’en a pas encore la capacité et le Grippen est bridé par le gouvernement suédois qui refuse de le lui faire faire. Pendant que les équipes adverses patrouillent un ciel vide d’avions ennemis, l’équipe de France marque des essais au sol, reste à les transformer en signature de contrats. Les années précédentes, le Rafale n’a pas fait mieux que la cuillère de bois, malgré son engagement en Afghanistan. Même avec le label « testé au combat », le coq gaulois peut toujours se faire plumer.
Cet article a été publié dans
CQFD n°88 (avril 2011)
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Paru dans CQFD n°88 (avril 2011)
Dans la rubrique Billets
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Mis en ligne le 20.05.2011
Dans CQFD n°88 (avril 2011)
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