Édito du 82
À nous la fin des complexes ? Mettre la tête à l’envers à tous ces décomplexés et à leurs collègues en costards et uniformes, avec leur mépris et leur insolence de vainqueurs ! Se remettre à l’endroit, humainement à poil, face à leurs attirails de guerre. Revisiter leurs mots, aussi. À propos du courageux « Il est indécent que l’on s’apitoie sur leur sort [de trois Afghans expulsés] quand au même moment nos soldats se battent pour leur liberté », de Lionnel Luca (député UMP tendance droite dure), dire : « Il est indécent que l’on s’apitoie sur le sort des marchés financiers alors que le fruit du travail ne fait que les enrichir. » Remplacer l’altruiste « Il est temps de réagir avant de se faire bouffer […] par 10 millions [d’étrangers] que l’on paye à rien foutre » d’André Valentin (UMP, même courant) par : « Il est temps de réagir avant de se faire bouffer par ces actionnaires qui se gavent à rien foutre. » Décliner le volontariste « Je serai servile avec les puissants » de Nicolas Sarkozy en un : « Nous serons durs avec les puissants. » Détourner le vigilant « Quand il y en a un, ça va, c’est quand il y en a beaucoup que ça cause des problèmes » de Hoberfeuer en un : « Quand il n’y a qu’un raciste décomplexé, il nous fait pitié. C’est quand il y en a plusieurs… » Et occuper, bloquer, bavarder et les voir, petits et grand prédateurs, se faire dans leurs brailles sous un tonitruant « Cassez-vous tous, pov’ cons ! »
Cet article a été publié dans
CQFD n°82 (octobre 2010)
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Paru dans CQFD n°82 (octobre 2010)
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Mis en ligne le 24.02.2010
Dans CQFD n°82 (octobre 2010)
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