Ça brûle !

Ce qu’il faut disrupter

À CQFD, on n’est pas très portés sur le marketing et la start-up nation, t’as vu. On peut même dire qu’on est de redoutables busards en la matière. Logique, puisqu’on est convaincus que la pub c’est la mort. Et qu’on a solennellement proclamé un soir de pleine lune – après avoir sacrifié un poulet et bu son sang en écoutant du Cannibal Corpse – que jamais on ne mangerait de ce pain-là. Le problème, c’est que du coup on n’en finit pas de devoir faire appel à nos lecteurs régulièrement en les tirant par la manche – un p’tit abonnement s’il vous plaît, c’est pour manger (et le pinard).

Si on était un peu plus malins et ambitieux, on n’en serait pas là, sûr. Car il y a foison de coups d’éclat à imaginer. Par exemple un combat de MMA bien monté en sauce entre notre champion(ne) et celui ou celle d’un média alternatif ennemi (wesh, Jef Klak, gros boloss, tu viens te fighter dans l’octogone ou tu fais ta carpette ?). Ou bien : infiltrer un boys club de journalistes influents pour déverser du LOL misogyne et raciste afin de monter dans la hiérarchie de ceux qui comptent. Ou encore : embaucher des super-communicants, type Attali ou la bande de champions mono-neuronaux qui clapote autour de Macron. Ou même : propagander les écoles à la Castaner en bourrant le mou de chérubins innocents. Voire : se payer d’énormes pubs dans le métro ou dans nos vertes cam-pagnes, avec nos fières ganaches de winners et un slogan macroniste qui claque – CQFD, Ce qu’il faut disrupter.

Sauf que non. On fait rien. On disrupte rien. On pubardise rien. On est pas nouveau monde pour un sou. D’ailleurs, on fait même pas de branding, l’archouma. Si bien qu’on se retrouve à devoir vous le rappeler : la survie de ce canard libre et claudiquant tient essentiellement aux abonnements. Lesquels sont en chute libre depuis que sont arrivés à échéance ceux de notre campagne de novembre 2017, notamment parce que beaucoup d’entre vous ne se sont pas réabonnés. Et Hervé, notre mentor de la compta’, nous l’a assuré d’une voix grave et pompidolienne, où planaient mille Trafalgar : « Les enfants, on n’est pas encore dans le rouge, mais ça ne saurait tarder.  »

En conséquence, voici le retour du disque rayé : si vous aimez le Chien rouge, abonnez-vous, réabonnez-vous, abonnez vos tatas, vos voisins, vos ratons laveurs, vos potes, vos élues, vos ronds-points, vos cohortes et vos crews.

Et si la campagne ne fonctionne pas, Hervé, dit aussi « le Booba de la rue Consolat », l’a assuré : il prendra n’importe lequel d’entre vous dans l’octogone pour un combat sans merci, façon Marcel Cerdan la bave aux dents. Capice  ?

Cet article fantastique est fini. On espère qu’il vous a plu.

Nous, c’est CQFD, plusieurs fois élu « meilleur journal marseillais du Monde » par des jurys férocement impartiaux. Plus de vingt ans qu’on existe et qu’on aboie dans les kiosques en totale indépendance. Le hic, c’est qu’on fonctionne avec une économie de bouts de ficelle et que la situation financière des journaux pirates de notre genre est chaque jour plus difficile : la vente de journaux papier n’a pas exactement le vent en poupe… tout en n’ayant pas encore atteint le stade ô combien stylé du vintage. Bref, si vous souhaitez que ce journal puisse continuer à exister et que vous rêvez par la même occas’ de booster votre karma libertaire, on a besoin de vous : abonnez-vous, abonnez vos tatas et vos canaris, achetez nous en kiosque, diffusez-nous en manif, cafés, bibliothèque ou en librairie, faites notre pub sur la toile, partagez nos posts insta, répercutez-nous, faites nous des dons, achetez nos t-shirts, nos livres, ou simplement envoyez nous des bisous de soutien car la bise souffle, froide et pernicieuse.

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