Cliquer tue > Le saviez-vous ? Le moteur de recherche Google ferait fonctionner trois centrales nucléaires à lui seul. Mais c’est marrant, pour vérifier l’info, si on tape « Google fait fonctionner trois centrales nucléaires à lui seul » sur Google, on ne trouve rien.
Une autre chronique judiciaire > Carnaval de la Plaine, 20 mars, Marseille. Le procès de la tyrannie s’est tenu en place publique, en présence de la tyrannie, grand et gros criquet de carton-pâte. L’avocat du peuple a argumenté sur le fait que « la tyrannie c’est quand le peuple est convaincu que rien ne bougera plus jamais. » Puis il a conclu sous une ovation : « La tyrannie interdit la fête et la fête annonce la fin de la tyrannie ! » L’avocat de la défense a, comme chaque année, plaidé en vain la relaxe de sa cliente, et le peuple a rendu son verdict illico : « Qu’on le brûle ! » La sentence a été appliquée sur-le-champ et en dansant, au son d’un orchestre rom, au milieu de l’H2O des pompiers et des lacrymos des flics.
Circulation confinée > Si l’Europe redécouvre soudain le caractère infréquentable de Kadhafi, à qui elle avait jusqu’ici donné carte blanche pour retenir les migrants à la frontière méditerranéenne, elle détourne pudiquement le regard du centre de détention pour étrangers de Lukavica, à Sarajevo. La rétention peut y durer plus de six mois. Confinement et passages à tabac y répondent aux grèves de la faim et autres tentatives de suicide. Quant à ceux qui tentent d’en échapper, ils finissent à l’hosto ou à l’isolement. Tiens, ça ne rappellerait pas un centre qui n’est ni en Libye, ni en Bosnie-Herzégovine, mais dans la banlieue Est de Paris ?
Les missiles de Kadhafi (I) > En 2004, l’Union européenne met fin à l’embargo sur les ventes d’armes à la Libye. Ceci à la demande de l’Italie, qui vient de signer avec Tripoli un accord pour lutter contre l’immigration clandestine. Or, combattre ces hordes de gueux assoiffés d’Europe nécessite du matériel de pointe. L’Italie s’empresse de proposer à Kadhafi des hélicoptères Agusta, dédiés à la surveillance de frontières, mais sans succès. C’est la société MBDA – une filiale du groupe européen EADS (Lagardère and co) – qui remportera le premier marché avec la Libye, lui vendant des missiles antichars Milan pour un montant global de 168 millions d’euros. Hmmm… Des missiles antichars ? Au cas où les clandos tenteraient de rallier Lampedusa à bord de vieux panzers de l’Afrikakorps ?
Les missiles de Kadhafi (II) > Entre 2008 et 2010, MBDA livre à Tripoli mille missiles Milan et cent postes de tir. Mais, selon « certaines sources » contactées par le site de L’Usine nouvelle le 3 mars dernier, « il n’est pas certain que l’armée libyenne soit en mesure d’utiliser ces armements » puisque « les formateurs de MBDA étaient en cours de mission lorsque la révolution a démarré. Ces formateurs ont été immédiatement exfiltrés vers la France. » En trois ans de livraison, ils n’auraient pas trouvé deux jours pour former les militaires libyens ? Dites, à MBDA, vous ne nous prendriez pas pour des nouilles, des fois ?
Vivre vite > Il était devenu accro aux jeux d’argent et au sexe après avoir pris du Requip, médicament destiné à traiter la maladie de Parkinson. Il a porté plainte contre le fabricant – le laboratoire pharmaceutique GSK –, qui été condamné le 1er avril à 117 000 euros de dommages et intérêts. Un avertissement sans frais aux publicitaires et aux fabricants de jeux en ligne ? Sexe, drogue, jeu… Presque tous les excès sont dans le collimateur. À notre grand soulagement, le rock’n’roll sort indemne de la procédure.
Franco, en pire > Ils étaient 150 à manifester, le 1er avril, devant la gare de Millau, préfecture de l’Aveyron. Appuyés par une pétition rassemblant 450 signatures, ils demandaient la dissolution de la Brigade anticriminalité (Bac) de la ville. Devant la petite foule, Jean-Dominique Gonzalez, conseiller municipal et général PS, osait déclarer à propos des déboulés musclés de ces réputés cow-boys assermentés : « Adolescent, je passais mes vacances en Espagne, sous Franco. Et à l’époque, je n’ai rien vu de tel. » C’est dire. Protestation des syndicats de policiers, tollé du côté des autorités de tutelle et, finalement, démission de l’élu local. Le 6 avril, le conseil municipal réclamait quand même à la préfette une enquête de l’IGPN, dans un « souci d’apaisement ». En attendant la movida…