Au sommaire du n° 199

En couverture : « Dirty dancing ! », par Etienne Savoye

Quelques articles seront mis en ligne au cours du mois. Les autres seront archivés sur notre site progressivement, après la parution du prochain numéro. Ce qui vous laisse tout le temps d’aller saluer votre marchand de journaux ou de vous abonner...

Actualités d’ici & d’ailleurs

 Les jardins ouvriers d’Aubervilliers : un éden menacé – Créés en 1935 sur l’une des terres maraîchères les plus vastes d’Île-de-France, les jardins ouvriers des Vertus s’étalent sur 26 000 m2. Aujourd’hui, 4 000 m2 sont menacés de disparaître sous le béton pour faire place à une piscine d’entraînement, un spa et un solarium, dans le cadre des Jeux olympiques de Paris 2024. Le 23 mai dernier, le Collectif de défense des jardins des Vertus lançait un appel à l’occupation des lieux.

Illustration de Jérémy Boulard Le Fur

 « Le fascisme a muté » – Dans La Possibilité du fascisme – France, la trajectoire du désastre, publié en 2018 à La Découverte, Ugo Palheta dressait un tableau alarmant de la situation politique hexagonale, sonnant l’alerte brune. Depuis, c’est peu de dire que les choses ont empiré. Entretien.

 Procès Terra Fecundis : le travail détaché à la barre – Mi-mai, Terra Fecundis, entreprise d’intérim espagnole spécialisée dans le secteur agricole, comparaissait devant le tribunal correctionnel de Marseille pour des faits de travail dissimulé, marchandage de main-d’œuvre et fraude à la Sécurité sociale en bande organisée. Un procès qui ouvrira peut-être la voie à d’autres. Récit d’une audience.

 Cryptomonnaies & réchauffement climatique : le bitcoin, ou comment accélérer face à un mur – C’est une monnaie virtuelle qui a l’avantage d’exister indépendamment des États et des banques. Mais, victime de son succès, le bitcoin est devenu un produit de spéculation comme un autre. Surtout, son fonctionnement nécessite de délirantes quantités d’énergie : à l’année, le système bitcoin consomme plus d’électricité que la Belgique. Explications.

 Inceste : silence, on écrabouille – Souvent relégué au rang de fait divers sordide, longtemps protégé par un silence de plomb, l’inceste est pour l’anthropologue Dorothée Dussy le Berceau des dominations, titre de l’enquête percutante qu’elle a consacrée au sujet.

  La mode, l’industrie textile et la prison – On connaît tous l’expression « apporter des oranges en prison ». Elle apparaît aujourd’hui bien incongrue : si dans le passé les prisonnier·es ont pu dépendre des colis alimentaires de leurs proches, c’est à présent surtout des sacs de linge qui sont amenés lors des parloirs. Ironie de l’histoire, la couleur orange est aujourd’hui associée aux prisons en raison de la teinte des uniformes dont ont été affublés certains prisonniers de guerre à Guantánamo. De la commercialisation de déguisements de prisonnier·es aux défilés de mode entre les murs, en passant par la mode « Made in Prison », détricotons les liens qui se sont tissés entre l’industrie textile et les prisons !

Photo de Patxi Beltzaiz

 Les zapatistes à la conquête de l’Europe – Partie en bateau du Mexique le 2 mai dernier, une délégation zapatiste est en route pour le Vieux Continent. Elle y passera l’été à tisser des liens avec les acteurs et actrices des luttes qui animent l’Europe. Un événement inédit : d’ordinaire, c’est chez eux, au cœur de leurs territoires autonomes du Chiapas, que les zapatistes rencontrent et accueillent des activistes du monde entier. Portfolio souvenir.

 Urbanisme à la marseillaise : comme une plaine ouverte – Coup sur coup, ç’a été la fin de l’hiver, du confinement et des travaux. Après de longs mois sous l’étouffoir, les planètes se sont alignées, impulsant le retour de la vie sur la place Jean-Jaurès, au cœur du quartier marseillais de la Plaine. Les barrières retirées, une foule curieuse s’est engouffrée dans le vide laissé par la requalification urbaine. Premier constat : tout est à réinventer.

Dossier « Après l’usine »

 Quand l’usine a fermé, que reste-t-il ? – Introduction à ce dossier consacré aux lourds lendemains de l’ère industrielle.

 « Il y a une fin dans le travail salarié, mais le travail de subsistance ne s’arrête jamais » – Que se passe-t-il quand les usines s’en vont ? Que deviennent les villes, les gens, les liens ? Pour répondre à ces questions, les six membres du collectif Rosa Bonheur ont arpenté pendant quatre ans un ancien bastion de l’industrie textile : Roubaix. Dans leur livre La Ville vue d’en bas, ces chercheurs en sciences sociales racontent la précarité, la débrouille, la nostalgie et les solidarités des anciens ouvriers ; mais aussi la lutte des classes pour l’espace urbain.

Illustration de Pirrik

 Après l’abattoir – Fin 2013, l’abattoir Gad de Lampaul-Guimiliau (Finistère) fermait ses portes, laissant sur le carreau 889 salariés. Comment réinventer sa vie après plus de quinze ans d’usine et huit mois de lutte pour conserver son emploi ? C’est la question que le réalisateur Philippe Guilloux a posée, cinq ans plus tard, à sept anciens salariés.

 Licencier tue – Quatre mois après l’annonce de la liquidation de l’usine qui l’employait, Slatko s’est suicidé. Pour des raisons intimes ? À cause de la violence d’un système qui délègue l’accompagnement des chômeurs à des entreprises ? Parce qu’il n’a pas supporté l’injustice de voir fermer une usine qui tournait ? Certainement un peu des trois.

 La fin du monde industriel ? – Pendant dix ans, de 2005 à 2015, Jean-Pierre Levaray a tenu dans les pages de CQFD une chronique corrosive intitulée « Je vous écris de l’usine ». Il a repris la plume pour ce dossier, posant son regard aiguisé sur l’impact des restructurations et des fermetures.

 Carte : la Cordillère sociale – Un détail de la Cordillère sociale : ses volcans-usines (actifs ou déjà éteints), avec leur masse de magma ouvrier en cours d’expulsion, les petites villes qui dépendent depuis longtemps de leur activité et des métropoles lointaines qui ont un jour décidé d’exploiter ces montagnes.

Les chroniques

 Je vous écris de l ’Ehpad (épisode 8) : « Elle a pas fini de vous emmerder, celle-là ! » – Huitième épisode de la chronique de Denis L., qui nous livre chaque mois un récit sensible de son quotidien d’auxiliaire de vie dans un Ehpad (établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) public.

 Cap sur l’utopie : « Les loups sont à bout » – Les téméraires Éditions Libertaires ont osé sortir en juin 2018 un épastrouillant monstre de 952 pages : le coffret cartonné des Œuvres complètes de Gaston Couté, l’un des plus chouagas poètes chansonniers séditieux déchaînés de La Belle Époque, surnommé « l’enfant perdu de la révolte ».

Du côté des bouquins

 S’il vous plaît, dessine-moi un horizon – Avec son roman Là où le feu et l’ours (Libertalia, 2021), Corinne Morel Darleux, familière de nos colonnes, fait feu imaginatif de tout bois, entre Alice aux trousses du lapin blanc et Petit Prince libertaire.

Et aussi...

 L’édito : Qui sera interdit à la libération / Ça brûle ! : Le fute à Nadine. / Les bonnes nouvelles du mois

 Horoscope / Abonnement (par ici)


 Ce texte est l’introduction du dossier du numéro 199 de CQFD, en kiosque du 4 juin au 2 juillet.

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