Regain d’énergie nucléaire

À la lumière de leur dernier projet, les ingénieurs de la DCNS ont forcé grave sur la défonce. Ils ont des excuses, l’ancienne direction des chantiers navals a le blues. Les perspectives ne sont pas folichonnes : la Marine nationale réduit sa flotte, les clients étrangers deviennent exigeants et demandent souvent de construire une partie des bateaux à domicile. Et la crise renforce la déprime ambiante. La DCNS comptait vendre six frégates FREMM à la Grèce, et empocher 2,5 milliards d’euros… Bernique ! Fin janvier, le vice-ministre de la Défense, Panos Beglitis, a repoussé la signature du contrat aux calendes grecques. Pour survivre, il faut donc diversifier. Spécialistes des petits réacteurs nucléaires pour sous-marin et porte-avion, les ingénieurs travaillent sur le projet Flex Blue, la pilule magique qui promet un avenir en rose à la DCNS. Développée en partenariat avec EDF, Areva et le CEA, la gélule fait une centaine de mètres de long pour un diamètre d’une douzaine de mètres et un poids de 12 000 tonnes. C’est un réacteur sous-marin d’une puissance de 50 à 250 mégawatts pouvant alimenter en électricité de cent mille à un million d’habitants via un câble. Les Mousquetaires de l’atome rêvent de sortir un prototype dès 2013 et de l’immerger au large des côtes françaises vers 2016. Mais attention aux paradis artificiels, le retour à la réalité est toujours désagréable. Ancrer des petits Tchernobyl en puissance à portée de mousquet des plages corses ou réunionnaises ne se fera pas sans heurts. Pilule euphorisante pour les quatre industriels, Flex Blue a tout du suppositoire laxatif pour les indigènes.

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