Ça brûle
Primaires populaires de CQFD – la grande empoignade
Faut pas croire. On avait beau être en plein bouclage fiévreux au moment des résultats de la guignolesque « Primaire populaire » de la « gauche », on a suivi la proclamation des résultats avec attention. On vit avec notre temps, nom d’un hibou. Et puis, certains d’entre nous, qu’on ne dénoncera pas, ont voulu y croire un temps, à cette tentative de court-circuiter la machine à perdre.
Bref, quand les organisateurs ont annoncé la victoire de Taubira, l’ex-ministre de Valls qui plaît tant aux gens de droite qui se pensent de gauche ayant récolté une « mention bien + », on a direct fait péter le Champomy en hommage à feue Hidalgo, petit ange parti trop tôt (« mention passable + », la hchouma galactique). Grosse teuf, on te dit pas. D’autant que ce côté résultat du conseil de classe de la 3e B n’était pas pour nous déplaire – alors élève Jadot, on redouble ? Si tu ajoutes à ça le caractère incroyablement malaisant de la mise en scène médiatique, autant te dire qu’on en pétillait d’espoir face à l’avenir.
Emportés par notre excitation, on a même décidé de reproduire le principe de ladite primaire au sein de la rédaction. L’enjeu : savoir qui allait mener le navire amiral de CQFD sur de nouveaux chemins, jusqu’à la victoire pleine et entière des forces sociales unies. Sauf que les candidat·es ne se sont pas bousculé·es au portillon. Si bien que les saillies verbales n’ont pas tardé à voler dans la rédac : « Et pourquoi tu te présentes pas ? T’as clairement peur du suffrage ! » Ou bien : « Bah t’as qu’à faire la grève de la faim si t’es pas content, foutu larroutouriste ! » Quant au plus mélenchoniste d’entre nous, il hochait la tête d’un air hostile, prêt à mordre le premier qui oserait se lancer dans l’arène.
On vous passe les détails et les tractations acharnées, mais voilà, on a dû se décider à élargir le panel, et pas qu’un peu.
Sont donc en lice :
* Le mec chelou qui passe parfois une tête au local pour nous insulter.
* Le gaillac perlé qu’on achète au Spar du coin.
* Le dégât des eaux dans nos toilettes, au programme très hidalguien.
* Notre poster algérien de Zidane foutant un coup de boule à Materazzi.
* Le reste de hachis parmentier pourrissant au frigo et qui a un peu la tête de Jadot (si on regarde bien).
* Un trombone dépressif ayant un temps rafistolé la couverture d’un exemplaire du Que faire ? de Lénine.
Sacrée brochette.
À l’heure où ce journal part à l’impression, les votes sont encore ouverts. N’hésitez pas à rejoindre notre grand mouvement populaire pour revitaliser CQFD en écrivant à « vive-le-renouveau-de-l’eau-tiède@adopteuneurne.net » pour participer au scrutin.
Et si vous trouvez que notre Primaire populaire est naze, on en conviendra aisément. Ceci dit : elle est quand même moins pourrie que la vraie.
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Ps : On tient à s’excuser auprès de celles et ceux qui ont reçu leur journal ou leur bouquin avec du retard, ou attendent encore – on a eu quelques problèmes, mais tout s’arrange.
Pps : Joyeux retour Vé !
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Cet article a été publié dans
CQFD n°206 (février 2022)
Dans ce numéro qui fait sa fête à Blanquer, un dossier sur « les prolos invisibles de l’éducation nationale ». Mais aussi : un détricotage de la Macronie sécuritaire, un entretien anthropologique sur le règne des frontières, une plongée en bande dessinée sur la question du « rétablissement » en psychiatrie, des vaccins communards, des Balkans en tension et des auteurs de science-fiction qui jouent aux petits soldats.
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Paru dans CQFD n°206 (février 2022)
Dans la rubrique Ça brûle !
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Mis en ligne le 04.02.2022
Dans CQFD n°206 (février 2022)
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