On lâche rien !
Dimanche 10 novembre, ambiance tendue au local de CQFD à Marseille, où les salariés de la rédaction avaient décidé de poser un préavis de grève pour l’après-midi. En situation de chômage technique, ils se sentent « abandonnés » par les actionnaires du groupe, car à cette heure, tous les textes et dessins n’ont pas été rendus ni relus.

Ce mouvement de grogne se heurte à la surdité de la direction, ce qui s’explique notamment par le fait que le journal est en « autogestion » depuis plus de 10 ans. « Oui, ben, c’est pas une raison ! fulmine le maquettiste, rivé sur un ordinateur désespérément muet. C’est grave, car ce mouvement de grève pourrait avoir comme conséquence de bloquer la sortie du journal. Une première en dix ans ! » « Ça fait mal au cœur, nous étions presque arrivés à le boucler en un temps record, précise-t-il. Mais au jour d’aujourd’hui, nous n’avons ni le “ça brûle” ni l’intégralité des brèves qui sont quand même un produit de référence de notre entreprise ! On nous a promis des effectifs supplémentaires durant ce week-end de bouclage, mais que dalle ! Toujours des promesses, sans parler des tickets repas qu’on attend toujours et en plus, il n’y a plus de bières dans le frigo ! » « Euh, si, il y a un pack de six qu’on a acheté hier », corrige son collègue au secrétariat. « …Oui, eh bien s’ils espèrent nous acheter avec six bières ou un plat de lentilles, ils se gourent ! On lâche rien ! » Plus tard dans la soirée, on arrivait à un arrangement. Le résultat, vous l’avez entre vos mains.
L’équipe de CQFD
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Cet article a été publié dans
CQFD n°116 (novembre 2013)
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Paru dans CQFD n°116 (novembre 2013)
Dans la rubrique Ça brûle !
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Mis en ligne le 15.11.2013
Dans CQFD n°116 (novembre 2013)
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