Libye : amours chiennes

HL serait-il un agent double travaillant en réalité pour Al Qaïda ? On s’interroge en voyant le résultat de la campagne libyenne, l’Otan ayant renversé un ennemi acharné des islamistes. On savait déjà, grâce à Wikileaks, que le colonel Mouammar Kadhafi collaborait avec le régime syrien pour empêcher les jihadistes libyens d’aller buter des GI en Irak. La prise de Tripoli par les rebelles a renforcé les doutes sur les véritables intentions du philosophe mondain. Dans les bureaux de Moussa Koussa, ancien exécuteur des basses œuvres du régime, on a retrouvé plusieurs documents confirmant les petits services que l’éruptif colonel a rendu à la CIA américaine et au MI-6 anglais. L’idylle a commencé dès 2002, alors que la Libye était bien placée sur la liste officielle des pays voyous concoctée par George Bush, puis s’est épanouie quand son leader est revenu en odeur de sainteté. La CIA envoyait les islamistes libyens capturés par ses soins se faire torturer au pays par les sbires de Koussa et, en remerciement, le MI-6 lui refilait des renseignements sur les opposants libyens en exil à Londres. Cette collaboration fut fructueuse pour les deux parties, jusqu’à ce qu’elles s’envoient la vaisselle à la figure. Autrefois livré à Kadhafi par la CIA, Abdelhakim Belhaj, un vétéran des guerres contre les infidèles, est aujourd’hui le chef militaire des forces qui occupent la capitale, tandis que son ex-geôlier est traqué par ses anciens soupirants occidentaux. « L’amour est enfant de Bohème – Il n’a jamais jamais connu de loi – Si tu ne m’aimes pas je t’aime – Et si je t’aime prends garde à toi. »

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