Italie – On censure pas les antifas
Le 25 avril dernier, l’auteur antifasciste Antonio Scurati était invité à la télé publique italienne Rai 3 pour la fête de la libération de l’Italie en 1945. Il comptait lire un texte sur la proximité idéologique entre le gouvernement de Giorgia Meloni et le régime fasciste de Mussolini. Ce qui n’était pas du goût de la chaîne, qui l’a déprogrammé. Un document interne a prouvé que c’était pour « raisons éditoriales ». Pour protester, Serena Bortone, la présentatrice, a lu le texte à l’antenne en ouverture de l’émission et s’est dissociée de la décision prise par la chaîne. Une séquence courageuse massivement partagée sur les réseaux. « Censura ! » pouvait-on entendre à la radio. Le syndicat des journalistes de la chaîne a dénoncé un « système étouffant de contrôle » et « le signe d’une Rai qui s’oppose à toute expression culturelle qui déplaît au gouvernement ». En Italie, même en des temps sombres, la culture antifa, on n’y touche pas !
Ambiance électrique
Le 12 avril, à la cour administrative d’appel de Marseille, les associations TCNA, Rubresus et COL.E.R.E sont à nouveau montées au créneau contre Orano Malvési, l’entreprise qui gère le plus important site de traitement d’uranium de France, à moins d’un kilomètre de Narbonne. Leur objectif ? Faire annuler les arrêtés préfectoraux autorisant plusieurs projets expérimentaux que ce géant nucléaire tente de passer en force depuis 2017. Des installations destinées à désengorger un site qui croule sous les déchets, mais qui vont charrier avec elles quantité de poussières d’uranium, de substances radioactives et autres polluants chimiques. Bien conscient·es d’habiter dans une zone où, actuellement, « le taux de cancers du poumon mortels est supérieur à la moyenne régionale » (source : Reporterre), Rubresus et compagnie sont bien décidé·es à lutter en consacrant leur « énergie renouvelable non-intermittente aux sujets locaux de [leur] cadre de vie ».
Les boulistes font du sitting
Menacé·es de voir disparaître leur terrain de boules adoré au profit de l’extension du jardin d’un hôtel de luxe dans le quartier de Montmartre à Paris, les boulistes du Club Lepic Abbesses Pétanque (Clap) ont décidé d’occuper les lieux depuis le 20 avril. 24 heures sur 24, iels s’y relaient pour dormir dans des tentes la nuit quand ce n’est pas pour pointer le cochonnet le jour ! Faut dire que le club avait tout essayé – recours juridiques, pétitions et dépôts de projet – pour empêcher la mairie de concéder l’appel à projets à l’hôtel d’en face. En vain : celui-ci prévoit de « renaturer » le lieu avec des mares, des poules, des chèvres, et d’y mettre… une terrasse ! « Greenwashing ! » rétorquent les boulistes qui y voient une jolie combine pour faire du biff dans un quartier infesté de touristes friqué·es. Le Clap a même reçu le soutien de Fabien Galthié ! On espère que l’entraîneur du XV de France sera là pour plaquer les poulets au sol s’ils s’approchent trop près du terrain de boules !