Les brèves du n°155

Heureux qui, comme le connaud, a fait un beau voyage

Par Rémy Cattelain.

T’vas-voir-la-gueule-de-ta-planète-à-la-récré

Donald a des petites mains, alors il est pas content. Du coup il se venge en serrant fort celles de ses amis. Mais un jour Manu arrive et il lui serre encore plus fort la main, parce qu’il veut montrer que lui aussi il est costaud, t’as qu’à voir. Et après il rigole, il raconte ça à tout le monde. Alors Donald il fait du boudin et il dit que puisque c’est comme ça il va faire exploser la planète encore plus vite. C’est pas très gentil.

Quel bilan carbone pour un banquier ?

Par Nicolas de la Casinière.

Noises sur Oise

Cergy-Pontoise (Val-d’Oise), soirée du 5 mai. Pierre B., 22 ans, roule un joint peinard dans la rue pendant que ses potes de l’école d’ingénieurs en agronomie font la teuf. Las, voilà que débarquent deux flics de la BAC de nuit, brassards police absents et dégaines de petites frappes. Étranglement, coups et pogne gantée dans le pantalon du jeune pour un serrage de couilles express. Qui pour s’occuper de la misère sexuelle en milieu policier ? Non loin de là, quelques jours plus tard, le maire de Pont-Ste-Maxence (Oise), Arnaud Dumontier (LR), dénonce – « signale » – au département un pochetron qui s’alcoolise dans la rue, afin de faire suspendre sa mirifique alloc’. « Toucher l’aide de l’État pour la picoler, c’est intolérable », tranche-t-il. Et d’en rajouter : « Je suis le maire de ceux qui se lèvent tôt. » Pour aller au bistrot ?

L’employé du sur-moi

Par Nicolas de la Casinière.

Laisse d’or

Il faut réhabiliter ce prix du journaliste le plus servile concocté par nos confrères de PLPL puis du Plan B pour récompenser François-Régis Hutin. L’ex-numéro un du quotidien familial Ouest-France (plus gros tirage francophone) s’est fendu de deux éditos au mois de mai, entre dithyrambe et flagornerie à l’égard du nouveau président. Dans les colonnes de cet organe d’influence de la démocrate-chrétienne bretonne (tendance Pétain avant 1944 et de Gaulle après), on peut lire de Macron qu’il est « jeune, ferme, déterminé et accueillant », qu’il a « de l’allure » et que son discours sur l’Europe est « magnifique ». Pas de doute : FRH saura se dépasser dans les mois qui viennent pour justifier l’injustifiable.

Ronald go home

Installation d’un McDonald’s à Ambert (Puy-de-Dôme) : André Chassaigne (PCF tendance stalino-rurale) réplique avec un bombardement de fourmes sur Chicago.

Et encore une fois : "Merci patrons !"

Par Soulcié.

Tout un programme

La présidence Macron, c’est déjà : prolongation de l’état d’urgence, mort sur ordonnances du droit du travail (annoncée pour cet été) et nomination de Patrick Strzoda comme directeur de cabinet à l’Élysée… Ex-préfet de Bretagne entre 2013 et 2016, ce haut fonctionnaire a sur les mains, à défaut de conscience, la mutilation par la troupe sous ses ordres d’un manifestant pendant la révolte des bonnets rouges et d’un autre lors du mouvement contre la loi Travail. Les militants rennais lui ont fort justement décerné le titre de « M. Flash-Ball ». Ça se confirme : un nouveau machin est bien En marche !

Babary le barbare

Les idées aussi fixes que courtes. Le maire de Tours, Serge Babary, a les SDF et « les bandes qui squattent avec leurs chiens » dans le viseur. Après un premier arrêté leur interdisant le centre en 2014, l’élu LR remet ça. Pour justifier son refus de « toute occupation abusive des rues », révèle le (chouette) site de contre-info local La Rotative, il dégaine la menace terroriste. « Il est nécessaire de garantir l’accessibilité aux secours en cas d’attentats », ose l’édile. Arguer de bombes potentielles pour chasser les pauvres et punks à chien, fallait oser – un vrai Tours de force.

Par Rémy Cattelain.
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