Les brèves du n°116

Extension du domaine du flicage

Depuis le 17 octobre dernier, c’est officiel : Pôle Emploi est habilité à consulter les données contenues dans le Fichier national des comptes bancaires et assimilés (Ficoba). Informatisé depuis 1982, le service Ficoba recense tous les comptes bancaires ou postaux ouverts en France. Habituellement réservé aux services de police ou des impôts, le fichier avait été déjà rendu accessible aux agents des CAF enrégimentés dans la lutte contre la fraude sociale. Désormais c’est leurs collègues chargés d’harceler les masses oisives de chômeurs qui auront droit au sésame. « À la Caf, témoigne un agent, tous les agents n’ont pas accès au fichier Ficoba, mais seulement les services des fraudes si et seulement s’il y a suspicion. Si quelqu’un se déclare insolvable, on vérifie simplement qu’il n’y a pas d’autres comptes. Et Ficoba ne donne ni les mouvements ni le solde du compte. C’est seulement sur réquisition du procureur que ces infos peuvent être obtenues. » Clair qu’on est rassuré.

Nan mais allo ! Quoi ?

Par Lasserpe.

Guerre des gueux

Henri Plagnol, maire UMP de Saint-Maur-des-Fossés (Val-de-Marne), veut faire le ménage sur ses terres, tel un petit seigneur féodal. Fin octobre, alors que se profile la trêve hivernale, il exige le départ d’une famille rom des préfabriqués municipaux qu’elle occupait, jusque-là en accord avec la mairie, afin d’accueillir des SDF bien de chez nous (français, quoi !). Dans sa geste de reconquête, Sieur Plagnol a reçu le soutien de taille du président du Bloc identitaire, Fabrice Robert, qui a lancé une pétition dans laquelle il propose que cet « exemple [soit] suivi en France ». Messires Robert et Pagnol auriez-vous le fol désir de fouler aux pieds l’inconditionnalité de l’accueil hivernal ? C’est vrai quoi, l’hiver ne peut quand même pas accueillir toute la misère du monde…

Cet article fantastique est fini. On espère qu’il vous a plu.

Nous, c’est CQFD, plusieurs fois élu « meilleur journal marseillais du Monde » par des jurys férocement impartiaux. Plus de vingt ans qu’on existe et qu’on aboie dans les kiosques en totale indépendance. Le hic, c’est qu’on fonctionne avec une économie de bouts de ficelle et que la situation financière des journaux pirates de notre genre est chaque jour plus difficile : la vente de journaux papier n’a pas exactement le vent en poupe… tout en n’ayant pas encore atteint le stade ô combien stylé du vintage. Bref, si vous souhaitez que ce journal puisse continuer à exister et que vous rêvez par la même occas’ de booster votre karma libertaire, on a besoin de vous : abonnez-vous, abonnez vos tatas et vos canaris, achetez nous en kiosque, diffusez-nous en manif, cafés, bibliothèque ou en librairie, faites notre pub sur la toile, partagez nos posts insta, répercutez-nous, faites nous des dons, achetez nos t-shirts, nos livres, ou simplement envoyez nous des bisous de soutien car la bise souffle, froide et pernicieuse.

Tout cela se passe ici : ABONNEMENT et ici : PAGE HELLO ASSO.
Merci mille fois pour votre soutien !

Facebook  Twitter  Mastodon  Email   Imprimer
Écrire un commentaire