De notre correspondant à Athènes
Réunie à la veille des deux journées de grève des 28 et 29 juin, l’assemblée générale des occupants de la place Syntagma, au cœur d’Athènes, avait lancé un appel à l’attention des flics et du ministère de l’Ordre public. Publié sur Internet, les pages Facebook, les twitts, et repris par la presse, il demandait à la police de ne pas s’attaquer violemment aux manifestants. Il précisait, en outre, qu’en cas d’interventions, les forces de l’ordre et l’État auraient à subir une riposte d’une violence inattendue. L’ultimatum aura été sans effet : les flics ont attaqué les cortèges et noyé pendant deux jours le centre-ville dans un épais nuage de gaz lacrymogènes. Le 3 juin, l’assemblée de la place Syntagma rendait public un nouveau communiqué, destiné cette fois à « l’élite internationale du capital ». Il lui est fermement conseillé de ne pas faire l’erreur d’acheter des terres ou d’entrer dans les capitaux des entreprises que l’État a l’intention de privatiser. De plus, les manifestants l’enjoignent à « ne pas mettre un pied en Grèce », au risque de voir se lever des hommes et des femmes « capables d’exploser » (sic) comme ce fut le cas par le passé, lorsque le peuple grec s’est trouvé confronté à des situations difficiles. Fait remarquable, il ne s’agit pas là de menaces lancées par quelques sectes politiques, armées ou pas, qui prétendent parler au nom de tous. Si les propos contenus dans ces déclarations manifestent une certaine candeur, ils expriment néanmoins une fermeté inédite dans un tel mouvement, sans programme et sans leader, où tout semble toujours ouvert…