Édito du 102

On ne le dit pas assez. On n’ose en parler tant est rude, violente et atroce la situation des banques.

La souffrance rôde. Après les subpraïmes, la dépraïme.

Brice Welti, auteur du livre Ne tirez pas sur les banquiers, explique que la banque souffre en France d’une mauvaise image et que l’incompréhension de ses mécanismes ne favorise pas l’indulgence à son égard… Mouchoir.

Dans Les Échos du 22 juin, Philippe Ferreira, stratégiste à la SocGen, confie, la gorge nouée : « La déprime s’est installée, entrecoupée de phases de rémission. » Le 27 juin, c’est dans Le Figaro que la commissaire aux comptes Sonia Bonnet-Bernard sanglote : «  Les banques souffrent beaucoup, comme le montre l’effondrement du Crédit Agricole (moins 88,6 %) ou de la Société Générale (moins 86,6 %). »

Le Nouvel Obs rapporte, le 8 juillet, plein d’émotion, que « depuis deux mois déjà, Wall Street tourne en rond, alternant phases d’apaisement et phases de déprime ».

Dans Les Échos, encore, le 10 juillet, une experte de la Société Générale souffle, entre deux sanglots : « Les espoirs sur des remèdes efficaces s’amenuisent, ce qui entraîne une nouvelle aversion des investisseurs pour l’ensemble des actifs risqués. » Silence. Moment d’émotion.

Époque tragique où de la morale il ne reste que des ruines, où la compassion est reléguée dans les musées, sans même avoir une pensée, en ces périodes estivales, pour tous ces banquiers qui ne vont pas pouvoir partir en vacances. Il paraît même que, ignominieusement, quelques voix (rares, mais de moins en moins) s’élèveraient pour dire : « Les banques sont malades, qu’elles crèvent ! » Quoique, en voilà une idée qu’elle est bonne !

Cet article fantastique est fini. On espère qu’il vous a plu.

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1 commentaire
  • 17 juillet 2012, 10:53, par Tiere

    Nationaliser les banques n’a jamais coûté aussi peu cher. La capitalisation boursière du Crédit Agricole, qui chute constamment, c’est 5 milliards d’euros. Pour l’Etat, 5 milliards c’est la moitié des baisses d’impôts dus à la suppression de la taxe professionnelle par le sarkozysme triomphant. Une somme dérisoire surtout si l’on compare aux 100 milliards que l’Etat a déjà sorti en partenariat avec les belges pour sauver Dexia et éviter que l’accélération de la crise mondiale ne vienne d’une banque française. SocGen, c’est 19 milliards donc 9,5 à sortir par l’Etat pour prendre la majorité des parts. La nationalisation et la transformation des banques françaises en banques publiques coopératives, c’est pour maintenant ? Plutôt lors de la très prochaine panique boursière. Souviens toi l’été dernier...

Paru dans CQFD n°102 (juillet-août 2012)
Dans la rubrique Édito

Par L’équipe de CQFD
Mis en ligne le 16.07.2012