Au sommaire du n°186

En couverture : « Nous sommes en guerre... sociale » (illustré par L.L. de Mars). Au menu : quelques implications politiques et sociales de la crise sanitaire, et un dossier pour ne pas oublier les migrants.

En ces temps de crise sanitaire, les articles de l’actualité la plus mouvante seront mis en ligne dans les prochains jours. Les autres seront archivés sur notre site progressivement. Pendant tout le mois d’avril, le journal papier sera disponible chez de nombreux marchands de journaux restant ouverts pendant le confinement. Exceptionnellement, vous pouvez aussi vous procurer le journal en version numérique (format PDF). Pour recevoir les numéros suivants à la maison, il y a aussi la possibilité de @|LIEN40e7680|W3MnYWJvbm5lci0+NF0=|@...

Virus partout, justice sociale nulle part

 La Macronie confine le droit du travail – Sous prétexte de guerre économique en temps d’épidémie, le gouvernement a porté un coup violent au droit du travail. Semaine de 60 heures, journées de 12 heures, moins de temps de repos, possibilité pour l’employeur d’imposer les dates de congés... Ces mesures exposent encore plus les salariés au virus et menacent d’entrer un jour dans le droit commun.

 Soignantes et soignants : une armée sans munitions – Il ne faudrait pas que les applaudissements qu’on leur doit couvrent la parole des soignant·es. Témoignages d’une rage encore contenue.

Par Rezon

 Justice confinée : « Les principes protecteurs des personnes inculpées sont violentés » – L’état d’urgence sanitaire a laissé les mains libres au gouvernement pour légiférer par ordonnances. En première ligne, le système judiciaire. Si la majorité des procès a été reportée, certaines règles ont changé pour ceux qui continuent à se tenir. Raphaël Kempf, avocat au barreau de Paris et auteur du livre Ennemis d’État : les lois scélérates, des anarchistes aux terroristes, pointe plusieurs dangers de ce nouvel état d’exception. Entretien.

 Face au Covid-19 en prison : amnistie générale ! – Puisque que les prisons sont un miroir de nos sociétés et qu’elles endurent actuellement une terrible crise sanitaire et sociale, CQFD a décidé de laisser carte blanche à L’Envolée, journal anti-carcéral et abolitionniste, pour une double page d’analyses et de témoignages.

 « Deux menaces pèsent sur les quartiers : le coronavirus et la police » – Le 10 mars dernier, le collectif Urgence notre police assassine lançait une application permettant de filmer les interventions des forces de l’ordre sans que celles-ci puissent effacer les images. Le but ? Disposer de preuves opposables à la justice en cas de violences policières. Un outil d’autant plus précieux que depuis le début du confinement, les exactions se multiplient dans les quartiers populaires.

 Crise sanitaire au féminin – Augmentation des faits de violence conjugale, accès à l’IVG en péril, prostituées sur la paille... Pour de nombreuses femmes, les effets de la crise sanitaire se font particulièrement sentir.

Par Tommy

 Du fric pour la recherche publique ! – Le 5 mars, les universités vivaient une journée de mobilisation nationale. L’idée ? Intensifier la lutte contre la future loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR). Mais une semaine plus tard, coronavirus : la fermeture des facs met forcément un coup d’arrêt au mouvement. Pour autant, le monde universitaire ne baisse pas la garde, car les bouffées néolibérales du gouvernement risquent bien de survivre à la crise sanitaire. Point de situation, avec le Covid-19 comme agent révélateur.

 Coronapédagogie – Alors que le gouvernement a sorti la grosse artillerie technologique, beaucoup d’enseignants s’interrogent sur le sens et la possibilité de l’apprentissage à distance dans un contexte où la crise sanitaire creuse les injustices sociales et scolaires.

 Confiné dehors – Ce 24 mars à Grenoble, Waku Moïse est assis seul le long d’un petit parking à côté du parc Paul-Mistral. Accroupi, on écoute la voix suave de ce Sénégalais de 43 ans raconter son quotidien. Lui qui passe ses journées dehors et ses nuits au cœur du parc, ou dans un centre d’hébergement.

 La peste à Marseille : « Pendant l’épidémie, les barrières sociales se sont maintenues » – Entre 1720 et 1722, la peste tue près de la moitié des habitants de Marseille. À l’époque déjà, les autorités ont recours à la tactique du confinement, développant au passage des outils de police et de répression qui survivront pour partie à l’épidémie...

Dossier : « Migrants : des barbelés et quelques mains tendues »

Jungle autour du camp de Mória, Lesbos, novembre 2019 / Tessa Kraan

 En pleine crise sanitaire, ne pas oublier les migrant·es – Une épidémie de xénophobie et d’indifférence frappe les exilé·es depuis longtemps. Et voici maintenant le Covid-19...

 Réfugiés syriens : non, il n’est pas encore temps de rentrer – Neuf ans après le début de la guerre en Syrie, on estime à plus de 6,6 millions le nombre de personnes déplacées à l’intérieur du pays et à 5,6 millions celui des réfugiés syriens dans le monde. Autant d’exilés que d’aucuns aimeraient voir retourner dans leur foyer… L’activiste syro-britannique Leila al-Shami alerte ici sur le danger de la politique du retour dans un pays où la répression et la brutalité du régime n’ont jamais cessé.

 En mer Égée : « Le bateau a un trou mais les gardes-côtes ne nous aident pas » – Les gardes-côtes grecs ont pour mission de porter secours aux embarcations en détresse, quels qu’en soient les passagers. Début mars, ils ont fait l’inverse : tentatives de chavirage, vols de moteurs, remorquages jusqu’aux eaux turques, tirs à balle réelle... Alors qu’elles prêtaient assistance téléphonique à des exilé·es en pleine traversée, des militantes d’Alarm Phone ont été témoins, à distance, d’exactions d’une ampleur inédite. Elles racontent.

 Lesbos : une traînée de poudre qui n’en finit pas – Actes de haine, incendies criminels, refoulement de bateaux vers la Turquie, enfermement arbitraire et brutalité aveugle : ces dernières semaines, les événements dramatiques se sont succédé à une vitesse folle du côté de l’île de Lesbos. Une forme exacerbée du rejet systémique et de la violence que vivent, chaque jour, les exilé·es cherchant asile en Europe.

 Auvergne : le « maire à migrants » qui hérisse les fachos – Pessat-Villeneuve, c’est un tout petit bled à côté de Clermont-Ferrand. 600 pékins et des brouettes. Pour ligne d’horizon, zéro commerce et une torpeur résidentielle marquée. Mais ce relatif désert recèle une surprise : dans le parc du château qui abrite la mairie, une soixantaine de demandeurs d’asile sont logés dans des pavillons par volonté du maire, Gérard Dubois. Lequel ne se fait pas que des amis... Reportage d’avant confinement.

 Squat Bugatti : chronique d’un désastre sanitaire annoncé – Vivre à 200 en squat, avec une cuisine, deux éviers, trois douches et quelques toilettes, ça se passe comment ? Mal. Par temps de contagion et de confinement, c’est encore pire. À Bugatti, squat de l’agglomération strasbourgeoise accueillant une majorité d’exilé·es, au moins quatorze habitant·es ont été atteint·es par le coronavirus…

Et aussi...

Par Baptiste Alchourroun

 Contre l’inflation technologique : « Arrêter de nourrir la bête qui nous dévore » – Avec sa récente Histoire politique de la roue, le journaliste et écrivain Raphaël Meltz ébranle joliment le dogme du progrès à tout prix. Entretien.

 L’édito : Deux virus pour le prix d’un / Ça brûle ! : Les devins de Marseille / Les bonnes nouvelles du mois

 Horoscope / Abonnement (par ici) / Mots croisés


La Une du n°186 de CQFD, illustrée par L.L. de Mars

 Le numéro 186 de CQFD est en kiosque du 3 au 29 avril.

  • Ce numéro est disponible chez plus de 2 000 marchands de journaux toujours ouverts partout en France. Pour retrouver les points de vente près de chez vous, cliquez ici.
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