Au sommaire du 115

CQFD n°115, en kiosque à partir du 15 octobre 2013
Les articles sont mis en ligne au fil de l’eau après la parution du CQFD d’ensuite. D’ici-là, tu as tout le temps d’aller saluer ton kiosquier ou de t’abonner...

Le dossier : 1983 : la marche pour l’égalité, échec à l’auto-organisation

Le 15 octobre 1983, quelques dizaines de marcheurs et marcheuses partent de Marseille dans une relative indifférence, et finissent par rassembler plus de 60 000 personnes à l’arrivée à Paris, le 3 décembre 1983. Dans un contexte de tension entre policiers et jeunes d’origine immigrée de la banlieue lyonnaise, il s’agissait à l’origine de sortir de l’« isolement collectif », d’échapper à la violence entretenue par les forces de l’ordre et de créer des ponts entre les quartiers populaires et le reste du pays. Très vite, seuls le geste pacifique de la main tendue à l’ensemble de la société française et l’image apaisée de la jeunesse maghrébine ont été retenus par les médias et le pouvoir socialiste.« Ce n’est pas aux jeunes immigrés de jouer les éclaireurs de la France œcuménique », affirmaient à l’époque les jeunes de la cité Gutenberg de Nanterre, en contre-pied à l’ambiance consensuelle.

Après trente ans de tentatives de captation politique et de stigmatisation durable des quartiers, et tandis qu’on nous bassine encore et toujours avec l’« intégration », retour sur ce moment où, en dépit de – ou grâce à – sa naïveté, l’on osait affirmer : « On est chez nous ! »

Par Amadou Gaye.

« On n’a pas fini de marcher ! » > Mogniss H. Abdallah est l’animateur de l’agence IM’média et l’auteur de Rengainez, on arrive ! Chroniques des luttes contre les crimes racistes ou sécuritaires (éd. Libertalia, 2012). Témoin et acteur pivot des trente années écoulées, il revient pour CQFD sur l’histoire des luttes de l’immigration et des banlieues.

« Nous étions modestes et déterminés » > Que reste-il de « La Marche pour l’égalité des droits et contre le racisme » de 1983 ? Trente ans plus tard, cet événement, qui marque d’une pierre blanche la vocation des immigrés à rester en France, appelle un inventaire en demi-teinte. Certains participants de l’époque évoquent aujourd’hui une situation encore plus dégradée. Bref retour sur le passé et état – non exhaustif – des lieux…

1973 : un été raciste > Au début des années 1970, après une vague massive d’immigration économique suscitée par les besoins de main-d’œuvre des secteurs industriels (bâtiment, automobile), le gouvernement décide de fermer la porte… brutalement et rapidement. En 1972, alors que la crise économique se profile à l’horizon, la circulaire Fontanet restreint la circulation des travailleurs maghrébins en liant l’attribution de la carte de séjour à un titre de travail.

Le dossier : Mexique : qui fait la police ?

Une police et une justice communautaires > «  Ici nous ne parlons pas d’autonomie, car c’est un mot qui donne de l’urticaire au gouvernement, mais nous la pratiquons », ont coutume de dire les Indiens me’phaa (tlapanèques) ou ñu saavi (mixtèques) organisés pour assurer la sécurité de leur territoire et rendre la justice. Leur police communautaire est une émanation de la vie sociale, et la vie sociale s’en trouve renforcée. Son rayon d’action touche aujourd’hui plus de 70 communautés réparties sur 11 municipalités.

La police communautaire face à la guerre de basse intensité > article exclusivement disponible sur internet. Suivre le lien !

Les articles

Pôle emploi 2015 : Quand la radiation devient une fonctionnalité du logiciel > Le précédent quinquennat ne les a pas épargnés. Et si les trois millions de chômeurs ont cru souffler avec le début de l’ère hollandaise, les dernières évolutions de Pôle emploi en matière de numérique démultiplient les possibilités du flicage. Au nom bien sûr de la lutte contre le chômage.

Musiques tsiganes : Tsig boum tsoin tsoin > La musique tsigane existe-t-elle ? Filippo Bonini Baraldi, ethnomusicologue et violoniste, a publié une thèse intitulée Tsiganes, musique et empathie, après des années d’étude sur le terrain à Ceuas, village de musiciens, en Transylvanie (Roumanie). Il revient pour CQFD sur une identité en voie de récupération.

Littérature : « Je vis avec la mort et la trahison en essayant de me garder de l’une et de l’autre. » > Journaliste au Canard enchaîné, Sorj Chalandon est aussi un romancier dont un des grands talents consiste à larguer des personnages « ordinaires » dans les cratères fumants de l’Histoire contemporaine. Après le théâtre d’ombre et de guerre irlandais avec Mon traître (2009) et Retour à Killybegs (2011), Chalandon sort Le Quatrième Mur (Grasset, 2013) ou le rêve fou de monter Antigone au cœur d’un Beyrouth en ruines, en 1982, avec des acteurs issus de toutes les communautés libanaises. Rencontre avec l’homme, au Cirque électrique à Paris, le 29 septembre, en marge d’un festival organisé par la librairie Le Monte-en-l’air.

Les chroniques

Casse Noisette > Bonne présentation

Saute Frontières : « Seuls les morts pourront rester. » > Le 4 octobre dernier, les quelque 400 noyés et disparus au large de l’île italienne de Lampedusa ont fait revenir le « problème migratoire » sur le devant de la scène. Une quinzaine de jours auparavant, un assaut en masse sur l’enclave espagnole de Melilla défrayait également la chronique.

Guère civil > Tuez tous les Roms, la République ne les reconnaît pas

Je vous écris de l’usine > Pénible

Nouvelle chronique : Viva la Muerte ! > Dictateurs d’anthologie, génocidaires patentés, criminels contre l’humanité, meurtriers de masse, serial killers, snipers ultrafondamentalistes de toutes obédiences, tontons macoutes, barbouzes, mercenaires ou porte-flingues de république bananière, c’est qu’ils sont nombreux les ennemis du peuple, de la raison et de la vie. Sans oublier ces démons mineurs, incubes et succubes, qui prolifèrent dans les médias, l’économie, les arts, la politique, la religion…

On doit s’étonner de l’exceptionnelle longévité de nombre de ces assassins reconnus et monstres en tous genres, morts dans leur lit, sinon paisiblement, quand d’autres sont passés prématurément d’avoir défendu quelque noble idée humaniste en s’exposant sur les barricades à l’arbitraire imbécile et à la brutalité du pouvoir. Patrick Watkins et Jean-Pierre Le Nestour proposent ici une nouvelle rubrique dans CQFD, histoire de régler leur compte postmortem à ces canailles et autres psychopathes, dont on retiendra tout de même que, rendus au « terminus des prétentieux », ils sont tous égaux à présent du point de vue des asticots.

Ce mois-ci : Milton Friedman (1912-2006). Catégorie : Idéologues mortifères.

Mais qu’est-ce qu’on va faire du… > Crowdfunding

Media > Presse sous perf’

Cap sur l’utopie > A nous de dépasser les « horizons indépassables » !

Ma cabane pas au Canada : Au petit bazar la chance > Dans ce quartier populaire proche de la gare Saint-Charles, la façade de cette boutique est banale, semblable à celle de ces autres vieux locaux équipés de volets en bois. Aucun signe particulier ne signale ce magasin plein à craquer de livres, de vaisselles, de vêtements et de quantité d’autres objets, tous d’occasion, comme étant un lieu destiné à récolter quelques menues monnaies pour une terrifiante association nommée Article 13.

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Paru dans CQFD n°115 (octobre 2013)
Dans la rubrique Sommaire

Par L’équipe de CQFD
Illustré par Popay, Amadou Gaye

Mis en ligne le 15.10.2013