Yoooo, les marrons chauds
Tre jour, je sais pas si t’as vu : des gens qui se présentaient comme les quatre-vingt-dix-huit1 plus « grands » patrons2 françousques (et sans doute est-ce en effet ce qu’ils sont, à force de se gaver) ont lancé, dans le Journal du Dimanche (qui est devenu le 7 mai dernier une espèce de bulletin de liaison officieux de l’UMP), un « ultimatum » au gouvernement « socialiste », sur le thème : si que tu nous baisses pas très vite le coût de le travail, Jean-Marc Ayrault, ça va chier velu pour ton matricule, Jean-Marc Ayrault.
De mon point de vue, la seule réponse un peu digne eût été de faire dans l’instant donner la troupe contre ces tragiques bouffons – à la fin de leur faire distribuer quelques baffes par, disons, les spécialistes du 13e régiment de dragons parachutistes, alors-bim-maintenant-bim-les-bim-bouchasses-vous-bim-allez-bim-fermer-bim-vos-bim-gueules-bim-ou-bim-on-bim-revient-bim-et-bim-on-bim-vous-bim-marave. (Bim.)
Mais Vincent Giret, propagandiste chez Libération, dont ce n’était manifestement pas (du tout) l’avis, a quant à lui considéré, dans un éditorial du lendemain (ÉDL), qu’il ne fallait pas « s’en tenir » à une « lecture simpliste » de cette mise en demeure, et que c’était vaaachement plus compliqué que ça (VPCQÇ) – et bien sûr, il n’a pas du tout expliqué en quoi c’était VPCQÇ, mais à la fin de son ÉDL, il a récité : « La gauche ne pourra pas réussir contre les entreprises », amen.
Voilà un gars un peu bizarre, je me suis alors dit – mais ça va sûrement lui passer.
Or : point.
Hier, par exemple, des Allemands (des Allemands, putain) ont lancé à Françoizollande une roborative admonestation – sur le thème : si tu ne fais pas de promptes réformes (en baissant vite fait le coût du travail), Jean-Marc Ayrault, ça va chier velu, faudra pas que tu t’étonnes si qu’on t’envoie des blindés nach les Ardennes, espèce de sale Grec. Et que répond ce matin Vincent Giret, dans un nouvel ÉDL ?
Il répond que Françoizollande doit surtout pas « négliger l’incompréhension allemande ».
Et du coup, je me suis d’abord dit comme ça que nous autres, qu’on est de gauche, on devrait faire comme les « grands » patrons et les Allemands : on devrait lancer des gros avertissements à Françoizollande (du style, maintenant, garçon, tu cesses de faire ton Sarkozy, ou sinon ça va se terminer dans la rue, à grands coups de pavés, yooooo les marrons chauds) – et que Vincent Giret nous soutiendrait sans doute, puisqu’il suffit manifestement de crier un peu fort pour qu’il courbe l’échine3.
Mais maintenant que j’y réfléchis : je suis complètement certain que ça marcherait…
1 Rien de plus chiant que ces nombres à la con où que tu sais jamais où qu’y faut mettre des esses, ou des tirets, ou pas. (Soit dit en passant, et sans vouloir mettre une quelconque pression aux camarades correcteurs de chez CQFD)
2 Comme toi : je ris, quand je lis qu’un patron est « grand ».
3 De fait : c’est bel et bien ce qui se passe, comme à chaque fois que les « socialistes » sont aux affaires.
Cet article a été publié dans
CQFD n°105 (novembre 2012)
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Paru dans CQFD n°105 (novembre 2012)
Dans la rubrique Rage dedans
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Mis en ligne le 20.11.2012
Dans CQFD n°105 (novembre 2012)
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