Le chant et sa musique ont connu des aînés prestigieux tels Pèier Andrieu Delbeau, libertaire et occitan ou Claude Marti, Guevara du Midi rouge qui rendit hommage en 1970 aux braves soldats du 17 e. En 1977 sort le 45 tours : Per téner cap en soutien au militant occitaniste et antimilitariste Serge Viaule qui a renvoyé son livret militaire. À la fin des années 1970, le groupe Sauveterre, membre de l’Action culturelle occitane, s’était associé aux luttes de l’époque dans le Rouergue et le Larzac. Dans un style très différent, Fulbert Cant nous décroche la mâchoire avec sa chanson O mamé crompa me un skeit-bord, intéressante évocation du rapport entre une langue trop vite enterrée avec la modernité. Dans le sillage des aînés du Massilia et des Fabulous, la fin des années 1990 a vu s’amorcer un renouveau. À Marseille, Gacha Empega puis Dupain et Lo Còr de la Plana ont porté le flambeau de la trad’innovation. En 2015, Sam Karpienia signe avec Dupain un des plus profonds albums en langue occitane qu’il soit donné d’entendre, Sorga. Parmi les derniers arrivés sur la scène occitane, les Languedociens de Du Bartàs, dont le récent tube occitano-maghrébin Jib al-guellal assume une bâtardise salvatrice reliée à la tradition d’hospitalité des pays d’Oc. Ajoutons pour l’hommage rendu à Rémi Fraisse, tué à Sivens, Ai Mama de Rodin Kauffmann et Denis Sampieri, issus du Cor de la Plana.
[/Christophe Goby/]
Camille Martel et Jordan Saisset, Musiques occitanes, Le Mot et le reste. 2016.