Les brèves du numéro 118

La farce et ses dindons

Lieu : hypermarché Carrefour de Nantes-La Beaujoire ; période : mardi 31 janvier, quelques heures avant le réveillon ; contexte : fébrilité des derniers clients procédant à leurs ultimes achats avant la bascule pour 2014. Quand tout à coup, une cinquantaine de militants estampillés « anticapitalistes » et « zadistes » font irruption dans le magasin. Certains portent des nez de clown, d’autres remplissent sauvagement des caddies. La gendarmerie intervient et évacue les perturbateurs. Le magasin est fermé. « Plusieurs commandes comme des plateaux de fruits de mer ont ensuite dû être servies aux clients à la porte du centre commercial par des employés qui revenaient escortés par les policiers », conclura, horrifié, Le Figaro. Quant au champagne, pour plus de sécurité, il fut servi à grands coups de lacrymo.

Traçabilité des coups

« On est avant tout des gens qui vivent dans la cité, des pères de famille, on n’est pas des numéros », pleurniche un officier de police. Ailleurs c’est un syndicaliste d’Alliance qui s’émeut : « La base ne veut pas de ce matricule. Elle le vit mal. » En effet, depuis le 1er janvier 2014, les flics doivent pouvoir être identifiés via un numéro de matricule. Le dispositif est censé rapprocher les bleus du populo. Jugé « stigmatisant » chez les condés, les associations de consommateurs de violences policières, elles, sont satisfaites sur un point : avec cette mesure de traçabilité, on pourra au moins être assurés que nos poulets ne contiennent pas de viande de cheval.

Exclus : le remaniement it’s now !

Par Aurel.

Chien méchant d’Aurel.

Vie éternelle

Avant d’être Premier Ministre du Royaume-Uni, David Cameron rédigeait les discours de Thatcher. Aujourd’hui, il réfléchit à des peines de prisons calculées en centaines d’années afin de clouer le bec à la Cour européenne des droits de l’homme, qui considère la perpétuité sans possibilité de réexamen comme « un traitement inhumain et dégradant ». Pas content de l’ingérence européenne, Cameron entend aligner le droit pénal anglais sur l’américain, afin que perpétuité réelle signifie réellement « perpétuité ». Voire au-delà : Chez les Ricains, le « kidnappeur de Cleveland » s’est vu infliger, par exemple, 1 000 ans de zonzon. Satan crie déjà à la concurrence déloyale pour cette perte sèche de main-d’œuvre.

Big up Ronnie !

Le bandit Ronnie Biggs s’est fait la belle le 18 décembre dernier à l’âge de 84 piges. Déserteur de la Royal Air Force puis charpentier, il est surtout célèbre pour avoir participé à l’attaque du train postal entre Glasgow et Londres en 1963, où l’équivalent de 55 millions d’euros ont été raflés. Rattrapé peu de temps après, Ronnie parvient à se faire la malle, non sans avoir changé d’identité et s’être offert un lifting intégral, en Australie puis au Brésil. Il devient une icône punk en enregistrant « No One is Innocent » avec les Sex Pistols, puis d’autres titres avec Die Toten Hosen ou le groupe argentin Pilsen. Nostalgique et malade, en 2001, espérant pouvoir une dernière fois « rentrer dans un pub de Margate [station balnéaire britannique] comme un Englishman et s’offrir une pinte de bitter », il se constitue prisonnier. En 2009, malgré l’acharnement du ministre de la Justice britannique, il est finalement autorisé à sortir de prison pour raisons de santé. Il pourra assister aux funérailles de son complice Bruce Reynolds, le cerveau de l’opération du train postal, décédé quelques mois avant lui. Cheers mates !

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