Arroseur arrosé
Valls, le « sinistre » de l’Intérieur, a vécu les affres d’un metteur en scène lors de la manifestation anti-aéroport à Nantes, le samedi 22 février : croire manœuvrer l’ennemi social sur une piste volontairement très raccourcie par les autorités pour lui nuire, tout en évitant les coups bas du concurrent politicien ; feindre de subir un débordement, prévu de longue date, sans se faire traiter la semaine suivante d’incapable par l’UMP. La mise en scène du théâtre des opérations était grossière, la violence devait être médiatiquement démonstrative ; mais les manifestants ont su garder dans ce scénario préréglé assez d’imagination. Tout l’après-midi, le « sinistre » s’était tenu prêt, devant les caméras, à bondir de ses starting-blocks, quitte à friser le faux départ et au risque de ne pas avoir le dernier mot ; car telle était sa prétention à venir énoncer les dernières tirades : exagérer la soi-disant dévastation du centre-ville en se parant des vertus du dernier rempart ? Vieille stratégie de l’anti-terrorisme de prospérer sur le désordre pour mieux se faire valoir comme ultime recours. Sempiternel pompier pyromane ?
Depuis que son envie expresse de supprimer le « kyste » de la ZAD s’est trouvée tempérée par le possible tragique d’une résistance à mort, le « sinistre » doit calculer au plus juste avec des acteurs indociles qui ne versent pas pour autant dans le cabotinage.
À l’heure des interactions multiples et de la dissolution des hégémonies est dorénavant perdant celui qui persiste à vouloir contrôler la réalité et lui assigner un sens unique. Le premier flic de France est davantage tenu à une finalité repérable qu’un mouvement hétéroclite qui puise dans des ressources insoupçonnées.
Tristan Vebens
Ne pas utiliser de propos outranciers
Dans le magazine L’Histoire de mars, l’historienne Valérie Igounet se penche sur la formation des militants et des cadres du Front national et reproduit des extraits de « conseils aux militants » où il est suggéré « d’éviter de faire peur » au bon peuple. Ainsi lit-on sur un document interne : « De façon certes caricaturale, au lieu de dire “les bougnoules à la mer”, disons “il faut organiser le retour chez eux des immigrés du tiers-monde ». C’est plus élégant en effet. Sur son blog, Paul-Marie Coûteaux, tête de liste du Rassemblement bleu marine dans le chic 6e arrondissement de Paris, qualifie d’« invasion » ou de « lèpre » la présence de Roms « qui, dans un état d’abandon indescriptible, parsèment l’arrondissement, l’amochent de part en part, et rompent le charme de la moindre promenade ». Puis, il évoque l’idée de « concentrer » les Roms « dans des camps ». Il a séché les cours de formation ou quoi ?
État juif
Divisant pour mieux régner, le gouvernement Netanyahou a fait adopter une loi distinguant les citoyens arabes de confession musulmane et ceux d’obédience chrétienne. Sans barguigner, le parrain de cette loi, Yariv Levin, du Likoud, a déclaré : « Nous avons beaucoup en commun avec les chrétiens. Ils sont nos alliés naturels, un contrepoids aux musulmans qui veulent détruire le pays de l’intérieur ».
Qu’importent les gesticulations de Soral et Dieudonné, les dirigeants israéliens en organisant de plus en plus explicitement un régime d’apartheid, restent les meilleurs promoteurs de l’antisionisme.
BACwatch
Un flic de la BAC s’est encore fait flasher en train de tabasser un honnête citoyen en plein Paris le 7 février dernier. La vidéo tournée par un riverain témoin de la scène a ensuite tourné en boucle sur toutes les chaînes d’infos en continu à partir du 5 mars. L’occasion de se rappeler avec nostalgie que la suppression de ce sévice de police, adepte de la bavure tous azimuts, a été réclamée depuis belle lurette, y compris dans les rangs de l’actuel pouvoir social-démocrate.