Les brèves du n°117

Le prix de la crème

En octobre 2011, Yolanda Barcina, présidente de la communauté forale de Navarre, se rend à Toulouse pour participer à l’assemblée plénière de la Communauté de travail des Pyrénées qui regroupe des représentants des communautés espagnoles autonomes et des régions françaises limitrophes. Soudain, la dame se fait entarter par quatre membres du mouvement Mugitu ! opposé à l’imposition d’une ligne TGV au Pays basque. De retour en Espagne, les trublions se font rapidement serrer. L’Audiencia Nacional, juridiction espagnole d’exception, vient de rendre son verdict le 27 novembre dernier : deux ans de taule pour « attentat contre une autorité ». Durement frappée par la crise, la prude Espagne reste intransigeante sur le gaspillage alimentaire.

L’art du lardon breton

Par Lasserpe.

Prophète en son pays

« Le problème de l’Afrique, c’est de cesser de toujours répéter, de toujours ressasser, de se libérer du mythe de l’éternel retour, c’est de prendre conscience que l’âge d’or qu’elle ne cesse de regretter, ne reviendra pas pour la raison qu’il n’a jamais existé », ainsi parlait Sarkozy lors de son pitoyable discours de Dakar en 2007. Le 10 décembre dernier, l’homme glissait son ombre dans celle d’Hollande afin d’assister à un hommage à Nelson Mandela en Afrique du Sud. Certains parlent des prémisses d’un come-back pour 2017, tandis que des voix plus sages auraient déjà conseillé au nabot-à-talonnettes de se libérer du mythe de l’éternel retour et de prendre conscience que l’âge d’or qu’il ne cesse de regretter, ne reviendra pas, pour la raison qu’il n’a jamais existé.

Cogne dur

Il s’appelle Jean-Claude Pernaut, 50 ans, « major bien noté » de la Police nationale. Le 18 janvier 2012, à Marseille, avec 27 autres flics, il a passé à tabac six étudiants qui n’opposaient aucune résistance. Les PV d’interpellation ont été bidonnés et la vérité est apparue ailleurs, sur une vidéo tournée par un voisin. Lors du procès de Pernaut, le procureur Sylvie Canovas a déclaré, selon La Marseillaise du 30 novembre : « Ce n’est pas du malaise mais quasiment de la nausée que j’ai eu en la visionnant, car je suis magistrat du parquet et je fais confiance à la police et c’est capital dans un État républicain et une démocratie. » Hé oui, il y a quelque chose de pourri dans votre démocratie, Madame le proc’ : ça commence par p et ça finit par olice.

Tierra y prisión

Le 20 novembre, quatre militants du Syndicat andalou des travailleurs (SAT) ont écopé de sept mois de prison pour « usurpation de biens et désobéissance grave à l’autorité ». À l’été 2012, ils avaient occupé une propriété de 1 200 hectares appartenant à l’armée, qui n’en utilisait que 20 pour un haras. Le SAT s’est rendu célèbre par ses occupations de terres, ses réquisitions de supermarchés et ses coopératives de production. La lourde condamnation arrive après une récente réforme du code pénal : manifester sans autorisation devant un bâtiment public est désormais passible d’une amende de 600 000 euros. Photographier les forces de l’ordre en coûtera un demi-million… À ce train-là, si demain Franco revenait, il n’aurait plus besoin de pronunciamiento.

Appel au meurtre, la suite

Après la sénateur-maire de Marseille Samia Ghali qui « comprend » que l’on puisse mettre le feu à un camp de Roms ; après Didier Réault, conseiller municipal UMP de Marseille, qui appelle à lancer des cocktails Molotov sur un bidonville de Roms ; après l’UMP de Croix (Nord) qui soutiendrait le Croisien commettant « l’irréparable » à l’encontre d’un Rom ; et après Gilles Bourdouleix, député-maire UDI de Cholet (Maine-et-Loire), qui marmonne qu’« Hitler n’a peut-être pas tué assez [de Roms] » ; c’est au tour du maire UMP de Roquebrune-sur-Argens (Var), Luc Jousse, de déclarer le 12 novembre dernier : «  Ils se sont mis à eux-mêmes le feu dans leurs propres caravanes ! Un gag ! Ce qui est presque dommage, c’est qu’on ait appelé trop tôt les secours ! » Jusqu’au jour où…

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