Les brèves du 76

Géographie faf > Un débat tout en finesse a opposé deux candidats d’extrême droite aux élections régionales en Paca – à savoir le Le Pen (FN) et le Bompard (ex-FN, maintenant Ligue du Sud, d’inspiration Ligue du Nord à l’italienne). « Pour la Ligue du Nord,les nègres commencent au sud de Milan, grinça Le Pen. Pour eux, [Bompard] est un bougnoule. Mais M.Bompard ne le sait pas. » Le vieux Jean-Marie se gourre : pour la Ligue du Nord, les métèques habitent le Mezzogiorno, au sud de Rome. Bompard, maire d’Orange, n’est donc ni « bougnoule » ni « nègre » ! Pas plus d’ailleurs que géographe : sa petite Ligue à lui n’est pas franchement plus au sud que celle de Bossi. Pfff ! C’est compliqué. Un berger allemand n’y retrouverait pas ses petits.

Pousse-au-crime > Quand il s’est fait alpaguer par les flics, ce père de famille de la région de Troyes avait sur lui vingt-et-un faux billets de 20 euros. Lors de la comparution immédiate, le 5 mars, le vice-procureur Ludovic Leclerc, déplorant tous ces talbins frelatés en circulation, a dressé un tableau apocalyptique de la situation : « Les commerçants n’acceptent plus les grosses coupures et deviennent de plus en plus réticents à accepter les petites ! » Triste constat sonnant le glas de l’échange monétaire ou incitation au vol à peine voilée de la part d’un magistrat marron ? En effet, affirmer ainsi à la légère qu’on ne peut même plus dépenser ses maigres fifrelins dans les échoppes, ne revient-ce point à inviter le chaland à se servir sans passer par la caisse ?

Beau comme l’antique > « Il y a un an, on craignait l’expansion de la révolte grecque, rappelle notre correspondant à Athènes. Aujourd’hui, on terrifie les populations avec le malaise de l’économie grecque menaçant le reste de l’Europe. » Le 5 mars, le ministre des Finances hellène enfonçait le clou : « La Grèce mène une lutte contre la montre pour regagner la crédibilité des marchés. » Réduction des salaires, gel des retraites,augmentation des taxes… Au même instant, le pays était secoué par des manifs, piquets, échauffourées, ainsi qu’un appel à la grève générale pour le 11 mars. Comme dit l’office du tourisme : « On y découvre le développement de la pensée,son rayonnement dans le monde. […] Les images se succèdent non pas comme dans un rêve,mais de manière bien réelle… »

Punk is not dead > Philippe Séguin, si.

Bon vent ! > Le 5 mars, le tribunal de grande instance de Montpellier a condamné, et cela sans appel, la société La Compagnie des vents à verser 500000 euros à une famille de viticulteurs de Bizanet (Aude), pas contente du parc éolien installé à proximité de sa maison. En outre, et là, l’industriel a fait appel, cette condamnation est assortie d’une obligation de destruction de quatre aérogénérateurs. Après neuf ans de procédure, l’arrêt précise que « la construction d’une telle installation constitue bien un trouble anormal de voisinage, et [que] cette pollution visuelle gâche la jouissance quotidienne des lieux et excède la mesure ordinaire des obligations de voisinage. » Entêté, le paysan. Fissuré, le vert bobard technocratique.

Bande de charlots > « Cinq ont été interpellés,mais un seul a été placé en garde à vue, alors que si la loi avait déjà été promulguée,les cinq l’auraient été », a déclaré l’obsédé du chiffre Brice Hortefeux, suite à une bagarre à Clichy-la-Garenne. Depuis le 2 mars, fini le laxisme. La « loi contre les violences en bande » permet de poursuivre ceux « qui rejettent la faute sur l’autre, afin d’échapper à [leurs] responsabilités », selon Christian Estrosi, initiateur de ce énième texte répressif. À qui fait-il allusion ? À ceux qui affirmeront toujours n’avoir fait qu’exécuter les ordres ? À ceux qui se cachent derrière des sociétés anonymes ? Reste à déterminer si ce gouvernement est assimilable à « une bande formée en vue de commettre des actes répréhensibles ». Heu…

Séguin is dead > Roger Gicquel aussi.

Au nom de la loi > « À l’égard du vin, de l’huile et des autres choses que l’on est dans l’usage de goûter avant d’en faire l’achat, il n’y a point de vente tant que l’acheteur ne les a pas goûtées et agréées », selon l’article L 1587 du Code civil. Un jeune citoyen respectueux de la loi invite donc le bon peuple, via son site Facebook Tous ensemble pour prendre de la nourriture sans payer ! –qui a déjà accueilli en rien de temps quelque 800 nouveaux zamis–, à honorer l’esprit de ce texte dans les supermarchés, le 12 juin entre 14 et 16h. L’application rigoureuse de la loi exigera soit d’être muni d’un grand sac, soit de consommer sur place. Dura lex, sed lex.

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