Lave-toi le cul, Luc

Je sais pas si t’as vu ça : Luc Chatel, ministre UMP de l’Éducation, a tranquillement déclaré, vers la fin d’août – quand tout le monde était encore un peu dans les vapes –, et sans le moins du monde rire, qu’il ambitionnait de : « Faire revenir la morale à l’école » (d’où les socialo-communistes l’avaient chassée, pour la remplacer par d’honteux cours d’éducation sexuelle, avec des zguègues partout, façon place des Vosges).

Puis, lancé, Luc Chatel a précisé que désormais, « le maître » va, « le plus régulièrement possible, consacrer » le matin, pour ses gentil(le)s petit(e)s nélèves, « quelques minutes à un petit débat philosophique, à un échange sur la morale, le vrai, le faux, le respect des règles, le courage, la franchise, le droit à l’intimité… », om, mani, padme, hum.

Or.

Par l’effet d’une intéressante coïncidence, l’actualité la plus récente nous offre, après beaucoup d’autres, un exemple assez parfait de ce que donne, lorsqu’elle s’organise sous l’estampille, précisément, de l’UMP, la rencontre entre l’attachement au vrai, le respect des règles, le courage, la franchise, et le droit à la vie privée : je veux parler bien sûr (t’auras devinu), de l’affaire où d’appliqués fonctionnaires1 de la Direction centrale du renseignement (DCRI), agissant pour la défense des intérêts privés de la réduite clique régimaire dont nous subissons depuis bientôt cinq ans le joug et sautant à pieds joints sur la légalité, ont espionné les conversations téléphoniques d’un journaleux du Monde qui avait eu l’impiété de s’intéresser aux relations d’argent unissant le clan du Kozy à celui de la Bettencourt.

Adoncques, et en résumé : la même répugnante camarilla, durant qu’elle fait dire par l’un de ses plus miellés représentants qu’elle souhaite nous améliorer dès le cours préparatoire l’urbanité, lâche en toute impunité ses bas keufs sur qui va, suppute-t-elle, contre ses pognonnesques vilenies – suivant l’antique principe, tant de fois vérifié, que les gars qui te prient de parfaire la propreté de ton cul sont généralement ceux dont les braies sont tellement saturées de merde, qu’elle leur dégouline sur jusqu’au bout des chaussettes (à clous).

La morale de cette histoire, petit(e), est que la prochaine qu’un avenant « maître » mandaté par ces tristes clowns prétendra t’enseigner le respect des règles qu’ils auront édictées pour mieux les conchier : tu ne seras pas complètement infondé à lui suggérer d’aller se faire (CENSURÉ) – ou s’il préfère que tu foutes le feu à la classe, et que tu le jettes dans le gros paquet sale, logotisé à droite, qu’un de ces quatre nous allons pour de bon remettre aux poubelles de l’Histoire ?


1 Qui n’ont fait qu’« obéir aux ordres », suivant une déjà septuagénaire mais toujours valorisante tradition française.

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1 commentaire
  • 12 octobre 2011, 17:35, par libremax

    de l’humour pan dans les dents, enrobé de belle écriture yesss !!!