On pourrait débattre sans fin du caractère progressiste du Venezuela bolivarien. De l’importance des politiques sociales, de la lutte contre la pauvreté, du développement des médias communautaires, des conseils communaux, de la portée que peuvent avoir les discours révolutionnaires et communistes sur le peuple depuis une décennie. Mais force est de constater qu’au pays de feu Chavez, la révolution n’a pas eu lieu. Depuis 14 ans, l’économie du pays est restée à 70 % aux mains de détenteurs de capitaux privés. Les « entreprises mixtes » dans le pétrole ont scellé une alliance historique entre l’État et des multinationales comme BP, Chevron ou Total, alors que l’ensemble avait été nationalisé dans les années 1970… Les différentes polices du pays sont une calamité, responsables d’une bonne partie des homicides et des enlèvements. Le clientélisme et la corruption gangrènent la société. L’économie fondée sur la rente pétrolière dessert l’économie de production de base et oblige le pays à importer la plupart des produits de première nécessité. Sans oublier, l’effet abrutissant de la personnalisation du pouvoir…
Cela étant, au Venezuela au moins, il existe des courants critiques à la gauche du régime – comme l’Alliance Populaire Révolutionnaire qui soutient par ailleurs les avancées sociales – qui nourrissent moins d’illusions sur celui-ci que par chez nous, en appelant à un réel « gouvernement du peuple travailleur sans capitalistes », « débarrassé des bureaucrates ».
Voir l’article :"CECOSESOLA : la réflexion permanente !"