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Bilan de la première journée de cotation, valorisation record, fonds levés, actionnaires, le Chien rouge... Tout ce qu’il faut retenir de l’Initial Public Offering (IPO, Introduction en bourse in french) de la démesure...

La douche froide du premier jour

Contrairement à ce que certains analystes annonçaient, la première journée de cotation de CQFD Limited n’aura pas été une marche triomphale. Au contraire, sa toute nouvelle action aura fait du yo-yo toute la journée. Après avoir ouvert en forte hausse de 13%, elle est revenu rapidement aux alentours de son cours d’introduction, puis est repartie tester la zone des + 7 à 8% avant de finir la séance à nouveau tout près de son point de départ de 4 euros, à 4,27 euros exactement. Seule l’intervention des plus fidèles lecteurs et lectrices a permis d’éviter l’humiliation de terminer cette première séance au dessous du cours d’introduction. Autant dire qu’il s’agit d’un échec pour cette opération censée battre tous les records. D’autant que le risque de voir quand même l’action tomber sous les 4 euros dans les prochains jours n’est pas à écarter. Comparé à d’autres IPO récentes ou célèbres, cette première journée est vraiment ratée.

Une valorisation record de plus de 100 milliards

En retenant un prix de 4 euros pour pour l’introduction en bourse de CQFD Limited, le Chien rouge et ses plus fidèles lecteurs et lectrices ont pourtant choisi le plus bas de la fourchette indicative de 4 à 238 euros. Fourchette qui avait d’ailleurs été relevée de même que le nombre d’actions mises sur le marché (+25%) afin de répondre à la très forte demande des investisseurs. Un tel prix valorise CQFD Limited à 104 euros pour son entrée en bourse, vendredi 30 mars 2017. Par comparaison, quand Le Ravi est entrée en Bourse, en 2015, l’entreprise n’était valorisée qu’à 23 euros et 40 centimes.

La question de la survalorisation de CQFD Limited est donc posée : 99% des deux analystes et traders interrogés par Le Figaro jugent d’ailleurs ce chiffre de 104 euros excessif. Et ce n’est pas la première journée de cotation qui va les faire changer d’avis. Car cette valorisation repose sur un pari extrêmement risqué en terme de performances financières pour les 10 ans à venir, nous explique Robert, pilier de comptoir au Bar de la Plaine. Et pourtant, la demande était si importante que le titre aurait pu être mis à prix beaucoup plus cher, estime Paulette, analyste financier au même comptoir.

16 euros levés

Malgré la déception de la première journée de cotation, CQFD Limited n’en a pas moins réalisé la plus grosse introduction en Bourse pour une valeur de presse papier marseillo-gauchiste. Il s’agit de plus de la deuxième plus grosse opération toutes entreprises marseillaises confondues (juste après Marseille-Provence Capitale Européenne du Détournement de subvention à des fins clientélistes 1950-2030©). En mettant 421 actions sur le marché, CQFD Limited a en effet levé 16 euros, dont 6 iront alimenter les caisses du journal d’enquête et d’expérimentation social via l’émission d’actions nouvelles. Les 10 autres euros correspondent à des actions vendues par les fonds d’investissement (comme le fonds brestois "PMU Le Balto" qui va récupérer 1,70 euros), les premiers investisseurs (comme Bruno Le Dantec et Iffik Leguen), et les fondateurs du journal (comme Olivier Cyran et Hervé) ainsi que quelques profiteurs (comme JBB et Julien Tewfiq) . L’argent récolté par CQFD Limited ira alimenter un trésor de guerre pléthorique. De quoi financer un apéro ou deux ou de faire des acquisitions, comme une paire de ciseaux, pour laquel il n’a pas hésité à débourser 1,79 euros cash. Le mensuel a également promis pour les années 2019 et 2020 " des d’embauches à condition que les contrats aidés reviennent ".

Qui peut être actionnaire de CQFD Limited ?

Acheter des actions CQFD à l’occasion de l’introduction en bourse n’était pas possible pour le commun des mortels... ni souhaitable, dans le fond. Déjà parce que la part des titres disponibles hors du quartier de La Plaine était limitée à 20%. Ensuite, parce que les investisseurs institutionnels et les fonds d’investissement parisiens auraient réservé 80% des titres pour "faire chier ces connards de marseillais gauchistes" comme nous le confiait sous le sceau du secret le directeur d’une banque centrale lamda. Les particuliers se seraient donc contentés des 20% restants. Et encore, ne s’agissait-il pas de monsieur et madame tout le monde. Il fallait disposer de 500 à 700 euros sur son compte et avoir passé l’aspirateur dans l’année pour envisager de faire partie des happy few, nous a expliqué Sam, gérante de la société de communication "Le Bar du Peuple".

Des possibilités s’ouvrent en revanche dans un second temps. "Les particuliers français ou même de Marseille pourront acheter des titres une fois l’introduction en Bourse réalisée", note Mathieu, responsable Glaçon-touillette au Chiquito. Mais ce sont des opérations qui, pour des petits porteurs, pourraient s’avérer risquées.

Le Chien rouge, multi-milliardaire à 15 ans ?

Il est le visage, la figure emblématique de CQFD Limited. A bientôt 15 ans, il est devenu un personnage intrigant, qui suscite la polémique et dont l’avis est écouté par les plus puissants. Surtout, le Chien rouge se gave de croquette. Le prix d’introduction de 4 euros valorise sa participation dans CQFD Limited à 19,10 euros, ce qui le rend plus riche que Le Ravi (de la crèche), mascotte de Le Ravi (le journal). Il est en fait le 29ème clébard le plus riche du monde selon Ahmed, maitre kébabier et habitué du Bar de la Plaine. Et les actions qu’il a effectivement vendu à l’occasion de l’IPO vont lui rapporter plus d’un euros de plus. Une somme qui sera entièrement dédiée à rembourser des dettes chez l’épicier du coin. Il devrait encore conserver 18,4% du capital de son entreprise, mais 55% des droits de vote et une gamelle à son nom. Ses proches également vont s’enrichir, ceux qui ont cofondé CQFD Limited ou les premiers employés de la boîte qui préféraient, bien leur en a pris, être payés en actions. On estime à quatre ou cinq le nombre de salariés de CQFD Limited qui sont devenus aujourd’hui un peu moins pauvre qu’avant !

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Cet article a été publié dans

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