Entretien avec l’anthropologue Dorothée Dussy

Inceste : silence, on écrabouille

Souvent relégué au rang de fait divers sordide, longtemps protégé par un silence de plomb, l’inceste est pour l’anthropologue Dorothée Dussy le Berceau des dominations, titre de l’enquête percutante qu’elle a consacrée au sujet.
Illustration Sarah Fisthole

Anthropologue au CNRS, Dorothée Dussy a subi des abus sexuels pendant son enfance. C’est ce qui l’a poussée à mener une longue enquête ethnographique sur l’inceste. Durant plusieurs années, elle a rencontré, par le biais d’associations d’accueil de victimes, en France et au Québec, des personnes ayant subi l’inceste enfants. Elle s’est également rendue en prison, où elle a mené des entretiens avec des incesteurs condamnés. Fruit de ce travail, Le Berceau des dominations. Anthropologie de l’inceste, publié une première fois en 2013, vient d’être réédité aux éditions Pocket. Charlotte Pudlowski 1, qui signe la préface, explique que c’est «  le genre de livre qui changerait le monde si les gens voulaient bien le lire ». On ne peut qu’acquiescer.

Car Le Berceau des dominations est un ouvrage crucial. L’autrice, qui revendique d’introduire une rupture dans l’écriture et les rapports de domination qu’elle charrie, ne s’embarrasse pas de faux-semblants. Dans un style tranchant, parfois cru et imagé, elle décortique ce qu’elle nomme le « système inceste », démontrant que ce dernier structure et organise notre ordre social, bien au-delà du cercle familial. Pour preuve, les enquêtes disponibles sur la prévalence de l’inceste, c’est-à-dire la proportion d’enfants touchés par le phénomène. Elles s’accordent sur une fourchette basse de 5 à 10 % d’enfants victimes d’abus sexuels dans leur famille. Des chiffres qui placent l’inceste bien loin du fait divers et permettent de dire que ce n’est pas un phénomène marginal, mais un fait social répandu. Or, les sociétés humaines sont réputées être fondées sur trois interdits universels : le cannibalisme, le meurtre et l’inceste. Ce dernier serait donc à la fois l’un des tabous structurant nos sociétés et une pratique courante. Dorothée Dussy s’empare de cette contradiction qu’elle explique n’être qu’apparente. Le «  système inceste » tient en effet par le silence, et c’est son interdit qui le lui garantit. Autrement dit : « L’interdit de l’inceste protège l’inceste.  »

Si les victimes sont des deux sexes, les incesteurs sont très majoritairement des hommes. Une statistique québécoise évalue ainsi à 4 % la proportion de femmes chez les auteurs d’abus sexuels. 96 % sont donc des hommes 2, et c’est loin d’être anodin : Dorothée Dussy y voit un continuum entre les violences faites aux femmes et celles exercées sur les enfants. Continuum qui découle d’une même conception masculiniste de la sexualité, les hommes s’autorisant à s’approprier les corps à leur portée, quels qu’ils soient. Continuum dont l’inceste serait une sorte de paroxysme.

Le Berceau des dominations n’est pas une lecture facile, parce qu’il contraint à admettre que l’inceste est en fait un phénomène aussi banal qu’immonde. Mais, au-delà du sentiment d’étouffement que cette plongée peut inspirer, il permet de penser l’abominable. Par la charge analytique et politique qu’il porte, il redonne du souffle. Il interdit de refermer les yeux et nous impose de porter nos combats au-delà de l’indignation.

Quel a été le point de départ de vos recherches ?

« Ayant vécu l’inceste dans mon enfance, je me suis effondrée après ma thèse et mon entrée au CNRS. En cherchant à aller mieux, j’ai voulu lire pour comprendre, mais il y avait peu de ressources documentaires sur le sujet. La plupart concernaient la prévalence et leurs résultats étaient ahurissants. Depuis que ces enquêtes existent, c’est-à-dire depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, elles révèlent une proportion stable de 5 à 10 % des enfants qui vivent des abus sexuels dans leur famille. De quoi faire réfléchir une anthropologue.

J’ai donc cherché ce qu’on avait en magasin et j’ai réalisé que la multitude des travaux sur la question portait en réalité sur l’interdit de l’inceste, c’est-à-dire sur les règles de prescription matrimoniale et d’alliance. Par contre, il n’y avait rien sur ce qui se passe lorsque ça arrive vraiment. C’est de là que mon enquête est partie. Avec cette question : qu’est-ce qui se passe quand ça se produit réellement ? Et que penser de cette proportion stable à travers les âges, en Occident, dans des sociétés très diverses ? »

Ce taux de prévalence permettrait de dire qu’on est tous touchés de près ou de loin par l’inceste...

« On considère qu’en sixième, dans une classe de trente élèves, il y a trois gosses incestés. Et, parce qu’un tiers des incesteurs sont des adolescents ou de grands enfants, dans une classe de seconde au lycée, il y a un violeur. Rien que cette approche quantitative permet de dire qu’on est tous socialisés depuis tout petits avec des personnes qui ont vécu l’inceste – ou avec des incesteurs. Simplement, on ne les connaît pas. Dès la maternelle, on a parfois un petit ou une petite camarade de classe qui vit des abus sexuels à la maison. L’inceste, être incesté·e, c’est être violé chez soi à répétition, être un objet sexuel. Et l’effet de cet écrabouillement, de cette sexualité qu’on vous impose, fait qu’on ne vit pas une enfance normale et qu’on n’est pas tout à fait pareil. Les autres enfants ne savent pas que cette petite fille ou ce petit garçon sont incesté·es, mais ils ne veulent pas trop avoir affaire à eux. Et ils apprennent à se taire, déjà, à ce moment. »

Quelles découvertes avez-vous faites durant vos recherches ?

« L’un des grands enseignements de cette enquête, c’est que l’inceste survient dans une famille où il est toujours déjà là. Et il se transmet, dans la même proportion, de génération en génération. Cette stabilité, c’est le système inceste. Des mécanismes le reconduisent à peu près à l’identique d’une décennie à l’autre. Comment ? Un peu comme tout dans la famille : par mimétisme. On voit bien ce qu’on hérite de nos ascendants, comment on reproduit des tics de langages ou des mimiques. Il y a aussi des goûts qui se transmettent, comme par exemple le foot. Dans les familles où il y a de l’inceste, les enfants passent leurs premières années avec des parents, des oncles, des tantes, des grands-parents, qui ont eu par le passé des rapports incestueux. Et leurs relations en gardent la trace. Elles sont mâtinées d’un rapport de fascination-répulsion, d’érotisation, de dégoût, de peur. Les enfants s’imprègnent de tous ces éléments et ça passe à la génération d’après.

Ce qui est important à prendre en compte, c’est que ce qui se joue dans la famille incestueuse est assez banal. Tous nos rapports sociaux sont pétris et pénétrés de rapports de domination. La famille, avec sa forte asymétrie des positions, est une cascade de dominations, et l’inceste en est une sorte de paroxysme. Parce qu’évidemment il y a de la sexualité dans l’inceste, mais c’est un mélange, une articulation entre sexualité et inclination pour l’écrabouillement. »

Vous parlez d’ailleurs à plusieurs reprises d’ « écrabouillement », d’enfants « écrabouillés »...

« Je trouve que c’est un mot qui convient. Parler de rapports de domination donne l’impression qu’on reste indemne. Alors que, quand on subit l’inceste, on est un peu comme une punaise écrabouillée. On est en bouillie intérieurement et ça ne se voit pas. Être pris comme un objet sexuel empêche de se construire comme sujet. C’est ça, être écrabouillé : l’impossibilité de grandir autrement qu’en étant juste une carcasse. »

Vous montrez qu’il n’y a pas un profil type d’incesteur. Toutefois, une figure revient à plusieurs reprises dans votre travail, c’est celle du patriarche...

« S’il y a 5 à 10 % d’incesté·es, il faut la même proportion d’incesteurs, ce qui fait en France trois à six millions de violeurs. C’est beaucoup, trois à six millions, c’est beaucoup d’hommes. Tous les hommes forts ou puissants d’une famille ne sont pas des incesteurs mais certains le sont. Presque tous ceux que j’ai rencontrés sont bien insérés socialement. Ils ont une femme ou en ont eu, éventuellement des maîtresses. Ils ont une vie sexuelle bien remplie.

Ces hommes, ces patriarches, prennent pour objet sexuel un enfant de leur famille, mais très peu sont pédophiles. Ils n’ont pas une inclination sexuelle spécifique pour les enfants. Ce qu’ils recherchent, c’est la satisfaction immédiate de leurs désirs et de leur bon plaisir. La satisfaction sans frustration de leur égoïsme – une socialisation typiquement masculine. Et donc ce sont des viols d’aubaine. L’occasion fait le larron. Pour autant, ces incesteurs ne se voient pas du tout comme des violeurs. Puisque ce qu’ils font ne ressemble pas au stéréotype d’un viols, par un inconnu au coin d’un bois. Eux ne sont pas haineux. Ils “aiment beaucoup leur petite fille”. Ils sont de “bons pères de famille”. »

Ils savent pourtant que ce qu’ils font n’est pas autorisé...

« Évidemment. Tout le monde sait qu’on n’a pas de rapport sexuel avec un enfant. Mais ils le font quand même. De la même manière qu’on s’est tous déjà arrangé avec nous-même pour faire quelque chose d’interdit. C’est du même ordre. Ce n’est pas vraiment plus important pour ces types d’aller dans la chambre de leur gosse ou dans la salle de bain pour satisfaire une montée de libido que de se garer sur une place de stationnement pour les personnes handicapées. Ça ne compte pas plus. Parce qu’au fond, une fellation, qu’est-ce que c’est dans une vie ? »

Comment les incesteurs font-ils taire leurs victimes ?

« Les stratégies de silenciation mises en place sont très efficaces. Pour faire taire, on peut rendre la parole de l’enfant illégitime. En lui répétant tout le temps qu’il est stupide, en le disqualifiant et le dévalorisant dès qu’il fait quelque chose. On peut aussi instaurer un climat de crainte généralisé, par exemple en massacrant les animaux domestiques. Tabasser un chien, tuer des chats de façon atrocement cruelle, c’est une façon de montrer qui est le patron. Le message est clair : si tu ne files pas droit, voilà ce qui peut t’arriver.

La silenciation passe finalement très rarement par l’intimidation et la menace directe. La plupart du temps, ça n’est même pas formulé, avec l’idée que ce qui n’est pas dit n’existe pas. Ce qui compte, c’est que le môme ne le dise pas au tout début de la période des abus sexuels, ou qu’il ne soit pas entendu. Parmi les dizaines de personnes rencontrées au cours de mon enquête, et qui avaient vécu l’inceste enfant, aucune ne s’est complètement tue. Simplement, la plupart du temps, ce que les enfants disent n’est pas compréhensible. Ils n’ont pas encore de mots pour dire les gestes de la sexualité ou nommer les parties du corps. Ils essaient de le dire mais le font de façon tellement elliptique que le message n’est pas reçu.

Et puis, il faut bien avoir en tête que, au moment où un enfant est incesté, l’inceste est déjà là dans sa famille. Cela veut dire que ses parents ont été habitués à se taire et à être sourds et aveugles à toutes les révélations d’incestes. Donc, même si l’enfant disait avec des mots clairs et intelligibles que son père, son oncle ou le compagnon de sa mère lui impose des gestes sexuels, il ne serait pas entendu. Et, une fois que c’est installé, ce ne sera plus dit. Parce que c’est tellement coûteux de le dire qu’après ce premier essai, l’enfant se tait. Il peut ensuite se passer beaucoup de temps avant la prochaine tentative. »

Cette nouvelle tentative se fait parfois après une longue période d’amnésie...

« Muriel Salmona 3 évalue qu’une amnésie traumatique s’ensuit pour la moitié des enfants vivant des abus sexuels précoces. L’amnésie, on sait ce que c’est mais on ne voit pas très bien comment ça fonctionne pour l’inceste. On peut vivre une dissociation au moment sexuel, qui fait qu’on n’est pas là, qu’on n’est plus dans son corps. D’autres fois, on est là mais on oublie dès que l’incesteur sort de la chambre ou de la salle de bain. Tout le monde connaît ça : c’est comme quand ce qu’on allait dire nous échappe la seconde d’après. Ici c’est la même chose. On ne pourrait même pas raconter ce qui s’est passé parce qu’on ne sait plus que ça a existé. C’est horrible, on est privé de soi et on met du temps à réunir tous les morceaux. Sortir de l’amnésie, c’est alors émerger de ce brouillard. Une personne ou un événement peut permettre un déclic en mettant une image et des mots sur ce qu’on a vécu. »

Que se passe-t-il dans la famille au moment du dévoilement, lorsque l’incesté·e révèle les faits dont il ou elle a été victime ?

« Au moment du procès, les incesteurs ont sûrement passé un sale quart d’heure mais, quand je les rencontre, l’effervescence est retombée et la famille s’est recomposée autour d’eux. Ce qui montre bien que l’inceste est structurant et que la société fonctionne avec. La famille va bien jusqu’au moment du dévoilement. C’est quand la révélation est entendue que ça pose problème. Elle provoque une sorte de révolution dans cet ordre social où l’inceste devait être tu. Le silence rompu, tout le monde est alors contraint de se repositionner, au moins jusqu’au moment d’arriver – ce qui n’est jamais complètement possible – à remettre le couvercle sur la marmite. Les frères et sœurs, les oncles et tantes, les grands-parents sont forcés de se demander ce qu’ils ont fait pendant tout ce temps, ce qu’ils n’ont pas vu ou refusé de voir.

Sauf que se dire “mon père est un violeur”, c’est moche. Personne n’en a envie. Si bien que les gens préfèrent la situation d’avant, dans laquelle il était juste leur père. C’est comme ça que, dans la grande majorité des cas, la famille se recompose autour de l’incesteur et non de l’incesté·e. C’est celui qui dénonce l’inceste qui contrevient à l’ordre familial et c’est cette personne qui en est éjectée, parfois avec ceux qui la suivent dans son désir de dévoilement. Quant à l’incesteur, sa place de dominant ou de patriarche dans la cellule familiale n’est pas mise à mal. Ce que ça dit, c’est que son statut admet la possibilité qu’il ait violé. Il a fauté, mais on l’absout. Un patriarche n’est jamais détrôné. Une fois qu’il est en place, c’est comme le pape, c’est jusqu’à la mort. »

Vous dites que l’inceste est un élément structurant dans notre société...

« On en vient au titre du livre. En sciences sociales, les déterminants sociaux sont majoritairement pensés dans un mouvement du haut vers le bas. Depuis les structures sociales et les institutions vers nos vies quotidiennes à nous, pauvres petits scarabées. Il me semble qu’on gagnerait à raisonner à l’envers. Les premiers moments de socialisation sont dans la famille. On s’imprègne de tout ce qui s’y passe, de tout ce qu’on apprend à la maison. Ça nous structure et nous organise. C’est le cas du patriarcat, avec cette figure du patriarche, des rapports très asymétriques dans la famille, et parfois de l’inceste. Par éclaboussure, ça modèle ensuite tout notre être au monde et imprègne tous les autres rapports sociaux. L’inceste fonde beaucoup de choses. Et le terreau, le premier germe, c’est la famille. »

Selon vous, notre système judiciaire ne peut pas être un appui pour venir à bout du « système inceste ». Pourquoi ?

« En France, moins de 2 % des plaintes pour viol aboutissent à une condamnation. Notre système judiciaire est hyper masculiniste. Et si ce sont des hommes comme Duhamel 4 qui font ou valident les textes de loi, on comprend pourquoi. Les délais de prescription sont souvent attaqués mais les procédures judiciaires, le système d’administration de la preuve notamment, posent tout autant problème. Tout est indexé sur le bon plaisir de l’incesteur, sur ce qu’il s’autorise ou s’interdit. Même la qualification des infractions – la différence entre agression sexuelle, viol ou atteinte sexuelle – est calée sur la question de savoir si l’agresseur a réussi ou non à s’inhiber. Mais qui a dit qu’il était moins pire que votre père se masturbe devant vous – ce qui n’est même pas une atteinte sexuelle – et vous oblige à regarder en vous disant des insanités, qu’un geste sexuel avec pénétration ? Aucune petite fille violée, aucun petit garçon violé. Ce sont les patriarches, les dominants, qui font les institutions et déterminent nos structures sociales. Si les lois étaient faites par des femmes violées, notre société ne serait pas la même. »

On parle beaucoup en ce moment de libération de la parole, notamment avec les #MeToo et #MeTooInceste. Avez-vous l’impression qu’on avance malgré tout ?

« Pour les personnes qui s’expriment à travers #MeToo, il n’y a pas de retour en arrière possible, c’est un moment qui change leur vie. Ça permet le dévoilement et ça autorise à d’autres la possibilité de le dire. Et donc de se réparer. Si ces gens sont réparés, on peut imaginer que leurs enfants n’auront pas la même vie qu’eux. Pour autant, je ne suis pas sûre que ce mouvement puisse bousculer les fondements de notre société. On voit bien comment des décennies de travaux sur les violences conjugales n’ont pas permis qu’il y ait un féminicide de moins l’année dernière.

En revanche, de plus en plus d’hommes voient qu’ils sont perdants dans l’inceste et le patriarcat dur. Tous n’ont pas envie d’être un patriarche. Ce qui est une chose positive, étant donné que ce sont eux qui dirigent le monde. Il y a aujourd’hui plus de place pour des masculinités différentes, épanouies et légitimes, qui ne sont pas dans l’écrabouillement. Et s’il y a moins de jouissance dans l’exercice du pouvoir pour les hommes, il y aura moins d’écrabouilleurs. »

Propos recueillis par Mathilde Offroy

1 Co fondatrice de Louie Media et réalisatrice d’un podcast remarquable sur l’inceste : « Ou peut-être une nuit ».

2 Cette étude porte sur les auteurs et autrices d’« infractions sexuelles » toutes catégories confondues. Source : Ministère de la Sécurité publique du Québec (2016).

3 Psychiatre, Muriel Salmona travaille notamment sur la mémoire traumatique et les conséquences psychiques des traumatismes pour les personnes ayant subi des violences.

4 Olivier Duhamel est politologue et constitutionnaliste. Dans La Familia grande (Seuil, 2021), sa belle-fille, Camille Kouchner, a révélé les abus qu’il a commis sur son frère, lorsqu’ils étaient adolescents.

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