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Edito du n°233

Et le roi des cons sur son trône…


paru dans CQFD n°233 (septembre 2024), par L’équipe de CQFD
mis en ligne le 06/09/2024 - commentaires

7 juillet 2024, 20 h : stupeur à CQFD. Les travaux pour barricader notre local en prévision de l’arrivée imminente de la police fasciste façon Bardella s’arrêtent soudainement devant le résultat des élections : les nazillons n’ont pas gagné, pour l’instant. Après sept ans de jupitérisme, secoués par des mouvements sociaux en pagaille, une victoire en demi-teinte de la demi-gauche. L’espoir d’un changement de cap politique, plus social, plus écologique, plus féministe et moins autoritaire ?

Encore raté. Macron a refermé la brèche avant qu’elle ne puisse s’ouvrir. Imposant l’idée de « trêves » politiques comme on crache à la gueule des urnes, il suspend la désignation d’un nouveau gouvernement une première fois au mois de juillet. Puis, présageant d’un air grave la censure d’un gouvernement NFP, il repousse encore jusqu’à la fin du mois d’août la douloureuse décision. Deux mois d’atermoiements qui permettent au gouvernement pseudo-démissionnaire de continuer pépère sa politique antisociale : diminution et suppression de plusieurs aides pour les travailleurs handicapés, non-renouvellement de près de 500 postes de contractuel·les à la Protection judiciaire de la jeunesse… Deux mois qui auraient peut-être permis aux soc-dems et assimilé·es de faire sauter la réforme des retraites, de l’assurance chômage et d’enclencher, par exemple, la gratuité des repas à l’école publique pour la rentrée.

Sur les plateaux, les éditocrates défendent leur champion : la Constitution n’oblige pas le Président à nommer un·e Premier·e ministre issu·e de la principale force politique de l’Assemblée (comme il est pourtant d’usage). Le 17 juillet, sur le plateau de BFMTV, Besancenot s’inquiète : « une partie des classes dominantes peut être tentée sur le thème “puisque la Ve République ne marche plus, il va falloir passer à autre chose” : une autre République encore plus antidémocratique et encore plus autoritaire ». Et peut-être moins de pouvoir au Parlement qui empêche Macron de dérouler avec encore plus de frénésie sociopathe sa politique libérale-autoritaire ?

À l’heure où sont écrites ces lignes, sortent du chapeau politico-médiatique des candidatures aussi vomitives et antidémocratiques que Bernard Cazeneuve, Xavier Bertrand ou… Ségolène Royal ! On en rirait presque si ce n’était si grave. À défaut de parvenir à faire le ménage au moyen d’institutions pas si démocratiques, il faudrait enfin le faire par nos propres moyens. La rue, le nombre et l’organisation collective ? Et une fois qu’on aura foutu Macron dans les poubelles de l’Histoire - dans le bac non recyclable des dictateurs de tout poil où logent César, Gengis Khan, Vlad III l’Empaleur et Napoléon, on remettra tranquillement nos destins sur les rails de l’émancipation. Joli programme, non ?



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