L’hôpital se fout de la charité

Éloge du faux

Qui est Claude Allègre ? Galilée, symbole du scientifique martyrisé par une idéologie ? Ou Lyssenko, obscur agronome stalinien qui se piquait de réécrire la génétique « bourgeoise » de Mendel. Notre Allègre à nous, septuagénaire rondouillard, a décidé de se payer la tronche des climatologues qui annoncent le réchauffement catastrophique de la planète du fait des activités humaines. Ce qui lui déplait, c’est que les scientifiques du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) aient obtenu le prix Nobel de la paix alors que lui, spécialiste des sciences de la terre, n’a pas réussi à être nommé ministre de l’Écologie par son ami Sarkozy. Dans la réalité, Allègre, c’est un Besson au petit pied qui a trahi la gauche (son camp du temps de Jospin) sans être récompensé par un strapontin. La technique d’Allègre pour nier les causes humaines du coup de chaud, c’est le trucage, le mensonge et la diffamation (les mecs du GIEC seraient des bureaucrates attachés à leurs subventions). Il en a sorti un livre bourré d’erreurs et de faux graphiques1. Peu importe : il crée la polémique et jette le doute sur les prévisions du GIEC. C’est la gloire médiatique, même si, en loucedé, il est surtout le bouffon hargneux qui fait rigoler les foules. Pour quel bénéfice ? Une vente de 120 000 bouquins ! Mais toujours pas de poste ministériel ! Patience ! Avec le Grenelle II, son heure viendra. À 73 ans, tous les espoirs lui sont permis et surtout celui de figurer dans l’histoire comme le symbole d’une imposture.


1 Claude Allègre, L’imposture climatique ou la fausse écologie, édition Plon, 2010.

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Paru dans CQFD n°77 (avril 2010)
Par Arthur
Mis en ligne le 22.05.2010