L’hôpital se fout de la charité
Se faire voir par les grecs
L’Europe telle qu’en elle-même, enfin. Un conglomérat de petits boutiquiers rivaux qui se tapent dessus à la première occase, visez comme les Allemands veulent voir les Grecs : en bourgeois de Calais, la corde au cou, non mais ! Regardez ces feignants de mangeurs d’olives et buveurs d’ouzo qui ont quatorze mois de salaire,la retraite au soleil à peine au boulot et se gobergent avec le bon blé des consciencieux travailleurs allemands rongés par les frimas !
L’Europe, celle des peuples et des cœurs, n’a jamais existé. Ce qui surnage (pas pour longtemps), c’est un syndicat financier réuni autour de ce qui ne peut que diviser les hommes : le pognon. Mais les « Boches » détestent les « Macaronis », qui abhorrent les « Rosbifs », qui jalousent les « Froggies » (nous qui méprisons tous les autres). Va faire vivre ensemble une si belle Union. Il va de soi que les promoteurs de cette Europe étaient les milieux financiers, les classes dirigeantes (et en aucun cas le populo), tous ceux qui ne pensent qu’à boursicoter et s’enrichir sur le dos des travailleurs. Lesquels l’ont mauvaise en Grèce : Mama Schultz les accuse de gabegie alors qu’ils sont parmi les plus décatis des Européens, plus pouilleux que ceux des Pouilles ! Surveillez les infos : le Grec est chatouilleux, faut pas trop l’envoyer se faire voir à Francfort ou à Bruxelles !
Cet article a été publié dans
CQFD n°78 (mai 2010)
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Paru dans CQFD n°78 (mai 2010)
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Mis en ligne le 05.07.2010
Dans CQFD n°78 (mai 2010)
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