Éloge de la coquile

Elle sait se faire discrète, se faire oublier. Elle est délicatement nichée au creux d’une colonne, l’ombre d’une page, le coin d’un mot. Devant combien de regards aguerris est-elle passée sans se faire prendre ? Combien de relecteurs, de relectrices, ne l’ont pas remarquée malgré leurs efforts ? Elle reste, elle résiste, entêtée : la coquille. Cette petite faute de frappe, de conjugaison ou d’accord a su se planquer pendant tout le bouclage pour n’apparaître (et dès le premier coup d’œil !) qu’une fois imprimée.

Mais parfois, elle devient plus grasse et douteuse : une vraie boulette ! Comme le mois dernier où nous avions nommé Le Drian au ministère de l’Intérieur. Plus grave, nous avions daté l’explosion d’AZF à Toulouse en 2005 au lieu de 2001 (nos excuses aux victimes, nos crachats aux coupables) et avions aussi oublié une note de bas de page quelque part... L’autre fois, un sur-titre du mois précédent n’avait pas été changé ! Le Chien rouge... de honte !

Et si, grâce aux vaillantes relectrices Lole et Gina, elles sont bien plus rares dans nos pages que dans celles de la presse mainstream, les coquilles restent les preuves tenaces de notre humanité. Nous ne sommes pas des machines, pas des robots-pisse-copies, mais des artisans de l’information et de la critique sociale. Alors, si vous en trouvez encore, amis lecteurs et amies lectrices, tel un œuf en chocolat oublié depuis Pâques de l’an dernier au fond du jardin, recueillez-la doucement, cette petite coquille timide... Elle sera pour vous comme une hirondelle espiègle annonçant les beaux jours. Et vive le printemps !

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