Édito du 99
Quel plaisir d’être ainsi convoité par tous ces hommes et femmes politiques qui ne cessent de surenchérir pour nous séduire. Habitués à être oubliés ou méprisés, nous voilà, pour quelques semaines, objets de toutes les minauderies et bouches en cœur, pendant que les prétendants s’écharpent pour passer ne serait-ce qu’une brève nuit électorale avec nous – fuck and run. Comment ne pas céder à cette petite excitation ? Qu’elle se décline dans les solennels débats « pour » ou « contre » le geste électoral, ou dans la superficielle émotion d’un instant, impossible d’échapper à cette grande partie de bingo national. Qui sera la tronche de cake que l’on va se supporter pendant cinq ans ? Combien mesure-t-elle ? Qui l’imitera le mieux ? etc., sont sûrement les quelques questions les plus fondamentales que suggère cette kermesse. Finalement, que l’on fasse la fine bouche, que l’on prenne un petit air méprisant ou que l’on suive assidûment l’affaire, nous assistons à un joli moment de divertissement sportif et populaire. L’arbitre – celui qui sera finalement élu –, pourra peut-être aménager la règle du jeu, mais il ne changera pas fondamentalement la taille du terrain.
En attendant le jour où le public envahira enfin la pelouse…
Cet article a été publié dans
CQFD n°99 (avril 2012)
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Paru dans CQFD n°99 (avril 2012)
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Mis en ligne le 14.04.2012
Dans CQFD n°99 (avril 2012)
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