Trente années de crimes policiers
Jamais la police n’a autant tué que ces dernières années. Entre 1977 et 1987, on comptait 6 morts par an. Ce chiffre est passé à 8 (1987-1997) puis à 10 (1997-2001), jusqu’à atteindre désormais une moyenne de 12 morts par an ! Au cours des trois dernières décennies, quelque 300 jeunes sont tombés sous les balles des unités de choc de la police nationale. Trois livres récents décortiquent cette violence industrielle. Le premier, La Domination policière (éditions La Fabrique) signé du sociologue Mathieu Rigouste, énonce que la violence n’est pas accidentelle, qu’elle est rationnellement produite par l’État pour maintenir les pauvres à leur place, et qu’elle est rentable puisque le modèle français de « maintien de l’ordre » s’exporte. Le deuxième, Rengainez, on arrive ! (Libertalia), rédigé par Mogniss H. Abdallah, fondateur de l’agence IM’media, est une chronique passionnée de trente années de résistances aux violences racistes et sécuritaires ; ce récit rappelle que toute lutte a une mémoire qui doit être transmise pour construire les mobilisations futures. Enfin, Je n’aime pas la police de mon pays (Libertalia) de Maurice Rajsfus retrace l’histoire du bulletin mensuel Que fait la police ? et démontre que l’alternance politique ne change rien à la violence exponentielle des flics. Au fait, qu’est devenu le slogan des années 1990 : « Dissolution immédiate des Brigades anti-criminalité ! » ? Après plus d’une décennie ultra-sécuritaire, il serait bon de le remettre au goût du jour.
Cet article a été publié dans
CQFD n°107 (janvier 2013)
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Paru dans CQFD n°107 (janvier 2013)
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Mis en ligne le 26.02.2013
Dans CQFD n°107 (janvier 2013)
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28 février 2013, 02:03, par Marcel
"On se prosterne devant les baïonnettes, on balaye les cohues désarmées. La France hérissée de travailleurs en armes, c’est l’avènement du socialisme. En présence des prolétaires armés, obstacles, résistances, impossibilités, tout disparaîtra.
Mais, pour les prolétaires qui se laissent amuser par des promenades ridicules dans les rues, par des plantations d’arbres de la liberté, par des phrases sonores d’avocat, il y aura de l’eau bénite d’abord, des injures ensuite, enfin de la mitraille, de la misère toujours.
Que le peuple choisisse !"
Auguste Blanqui.