Prostitution

Sur le dos des tapins

Tour à tour victimes sociales ou menaces pour l’ordre public, les prostituées n’en finissent pas de nourrir les calculs politiciens. Dernier coup en date, celui de criminaliser le client afin de tarir la source du mal. Entre-temps, les pros du trottoir s’organisent.

Mardi 6 décembre 2011, gauche et droite confondues, des députés s’unissent pour confirmer la position abolitionniste de la France en matière de prostitution. Roselyne Bachelot, la ministre des Solidarités et de la Cohésion sociale, a rappelé que la prostitution est « une violence faite aux femmes » et « une négation de nos principes fondamentaux ». En clair, il s’agit de faire rentrer dans la tête de ses concitoyens que le corps des femmes – et accessoirement des hommes – ne se consomme pas comme un vulgaire burger à la sortie du cinoche. S’alignant sur le droit suédois, une proposition de loi prévoit de sanctionner le client qui solliciterait les faveurs d’une travailleuse du sexe (TDS) par une peine de deux mois de prison et 3 750 euros d’amende.

Si une partie de la prostitution est indéniablement gangrenée par des réseaux de type mafieux, une autre est, n’en déplaise à Roselyne, le fait d’hommes et femmes ayant choisi de faire des talbins grâce au tapin. Manon est escort-girl1 à Toulouse : « Aussi loin que je m’en souvienne, je n’ai jamais eu une image négative, victimisante ou misérabiliste de la prostitution. Peu après le lycée, j’ai commencé à m’intéresser à ce boulot et j’ai finalement sauté le pas après avoir réfléchi pendant plusieurs années. Ce projet de loi de pénalisation des clients est une fois de plus une violence faite aux travailleuses du sexe, une nouvelle loi faite pour nous mais sans nous avoir consultées. » Manon est aussi

par Camille

membre du Syndicat des travailleur(se)s du sexe (Strass), un jeune syndicat crée en 2009 aux assises de la prostitution de Paris. « Le Strass est une structure d’auto-organisation des TDS qui souhaitent lutter pour leurs droits », précise Morgane, sa secrétaire générale.

Entre prohibitionnisme (interdiction pure et simple de la prostitution, comme en Chine) et réglementarisme (encadrement légal de la prostitution comme aux Pays-Bas), la France n’en finit pas de dévoyer sa position abolitionniste adoptée après guerre. Morgane : « Le mouvement abolitionniste du départ voulait supprimer la réglementation spécifique sur le travail sexuel, et notamment le modèle des maisons closes qui soumettaient les TDS à des tenanciers, dans des lieux d’enfermement, de contrôle social et sanitaire. Or les abolitionnistes d’aujourd’hui sont devenus des prohibitionnistes. En amalgamant prostitution et exploitation, ils créent un véritable cercle vicieux : plus on cherche à prohiber une activité, plus elle devient marginale et invisible, et plus les réseaux de traite et d’exploitation se développent. »

En 2003, Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur, transformait le racolage passif en délit dans sa Loi sur la sécurité intérieure (LSI), officiellement pour lutter contre les réseaux de traite humaine. Une fumisterie qui aura fait long feu puisque même le député UMP Guy Geoffroy a reconnu dans son rapport d’information du 13 avril 2011 que l’incrimination du racolage passif n’avait permis en rien de lutter contre les réseaux proxénètes mais, au contraire, avait dégradé les relations – déjà tendues ! – entre pandores et prostituées, et compliqué pour ces dernières l’accès aux soins2. Un constat corroboré par Morgane : « Les conséquences de la LSI ont été catastrophiques. Pour échapper à la police, les TDS se sont éloignées des centres-villes, donc de la population et des structures de prévention. Isolées, elles sont devenues des cibles plus courantes d’agressions. Précarisées, elles ont été poussées à accepter plus facilement des clients ou pratiques qu’elles auraient refusés avant3. Beaucoup ont également fait appel à des réseaux pour les protéger de la police. La pénalisation des clients ne fera qu’aggraver ces effets. »

Le 17 décembre 2011, une centaine de TDS défilaient dans les rues de Paris à l’initiative du Strass, d’Act-Up et d’autres organisations. « Répression = contamination » ; « ClientEs pénaliséEs = Putes assassinéEs ». On a trouvé mots d’ordre moins explicites. « On demande deux choses, résume Manon, l’abrogation de la loi sur le racolage passif, et celle sur le proxénétisme d’aide et de soutien. Cela nous permettrait de nous associer entre nous afin de créer nos propres bordels autogérés. Nous refusons les bordels dirigés par des patrons, nous savons très bien gérer notre travail sans avoir quelqu’un pour nous imposer les clients, les prestations, les horaires et les tarifs. On ne veut pas de traitement spécial, juste qu’on nous foute la paix ! Que notre parole soit entendue, que les “experts”, psys, sociologues, journalistes et autres cessent de nous la prendre. C’est nous qui travaillons, c’est nous qui décidons. »


1 Contrairement à la prostitution de rue, l’escorting (accompagnement) se pratique via Internet, et ne comprend pas forcément de prestation sexuelle.

2 Le rapport est consultable ici : www.assemblee-nationale.fr/13/rap-i....

3 Comme la fellation sans préservatif, de plus en plus demandée par les clients.

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8 commentaires
  • 27 février 2012, 23:31, par Berenice

    "Contrairement à la prostitution de rue, l’escorting (accompagnement) se pratique via Internet, et ne comprend pas forcément de prestation sexuelle." Et la marmotte, elle met le chocolat dans le papier d’allu...

    Et sinon je n’ai pas compris, c’est la pénalisation des clients qui va leur permettre de ne plus mettre de capotes, parce que là ils en mettent ? Hinhinhin, z’êtes un comique vous...

    Bon les arguments écorchent le sens critique même le plus faiblard du fait d’une crédibilité qui frôle la valeur négative. Mais sinon,c’est tout ? vous abordez un sujet aussi grave et important, et vous misez tout sur 3 phrases de quelques prostituées, et les communiqués du Strass ? Vous dites que la Suède est réglementariste ? Non très cher, la Suède est abolitionniste, elle dépénalise la prostitution, mais pénalise les prostitueurs (clients et proxénètes). De même les abolitionnistes sont pour le retrait de la loi sur le racolage passif qui effectivement n’arrange rien et précarise la situation des prostituées. C’est bien le seul et unique point commun avec le STRASS ! Ne leur en déplaise. Par contre, apprenez que le STRASS n’est pas pour la seule dépénalisation du proxénétisme de soutien, il est pour la dépénalisation du proxénétisme en général, ce n’est pas du tout la même chose. Il est donc pour la suppression des peines envers les proxénètes, tous les proxénètes. De même lorsque l’on fait de la prostitution un "travail sexuel", on considère qu’il s’agit d’une profession comme une autre. Il n’y a donc pas lieu de mettre en place des aides ou des programmes pour quitter cette douce profession, puisque celle-ci en vaut bien une autre. Bientôt le BTS "métiers du sexe"...

    Si vous prétendez donner un avis sur la question, vous devriez au moins prendre la peine d’étudier un MINIMUM le sujet, notamment en allant chercher d’autres sons de cloches, et en ne répétant pas (sans même vérifier la justesse de ce que l’on vous fait affirmer !) des communiqués...

    http://sisyphe.org/spip.php?rubrique95 http://sisyphe.org/spip.php?rubrique12 http://sisyphe.org/spip.php?article3765 http://survivingprostitutionandaddi... http://www.prostitutionetsociete.fr...

    Lorsque je tombe sur votre article alors que je viens d’un site féministe abolitionniste qui vous a listé dans ses blogs de confiance, j’ai envie de HURLER DE RAGE ET DE PLEURER DE DÉSESPOIR !

    Si vous êtes un peu honnête, vous prendrez la peine de lire au moins une ou deux choses parmi ce que je vous ai envoyé...

    • 29 février 2012, 23:32, par eric delmas

      Incroyable de raconter n’importe quoi sur le Strass. Ce syndicat ne défend pas le proxénétisme mais dénonce la manière dont il est défini par la loi actuellement : il y a une nuance. Quant au modèle abolitionniste suédois vous semblez mal le connaître. Les prostituées travaillent dans des conditions alarmantes, elles quittent la suède et tapinent dans les pays voisins, sans parler des prostituées suédoises qui travaillent-sur des bateaux -en dehors des eaux territoriales et qui subissent des nouvelles violences. Merci l"abolitionnisme suédois et même bravo d’avoir davantage précarisé les putes. Plutot que de valoriser le modèle suédois, allez vous renseigner sur la syndicalisation des putes en Argentine et vous verrez la différence.

  • 28 février 2012, 16:42, par Un partageux

    J’ai regardé avec d’autant plus d’intérêt l’expérience néerlandaise que je connais bien ce pays et que je parle néerlandais. Lors de la légalisation encadrée de la prostitution (encadrée car le législateur n’en a pas fait un métier "normal" où l’on peut envoyer une femme au chômage qui cherche un boulot) il y a eu beaucoup, beaucoup de discussions qu’il serait trop long de narrer ici.

    Le premier point d’étonnement après la mise en place de la loi néerlandaise a été la découverte que plus de 90% des prostituées étaient extra-européennes. On savait que c’était beaucoup mais on était loin de penser que c’était autant.

    Le deuxième point dont l’importance est apparue avec le temps, et qui fait maintenant regretter le vote de la loi à ses propres promoteurs, c’est qu’au moins 60% des prostituées le sont contre leur gré. Et encore ne s’agit-il que de chiffres officiels qui minorent sans doute de beaucoup l’importance de ce phénomène.

    Je suis pour l’interdiction de la prostitution parce que je suis pour l’interdiction de l’esclavage. Ça me désole de lire dans CQFD un plaidoyer pour une forme d’esclavage.

    http://partageux.blogspot.com

  • 28 février 2012, 20:56, par Sébastien Navarro

    @ Bérénénice "Et sinon je n’ai pas compris, c’est la pénalisation des clients qui va leur permettre de ne plus mettre de capotes, parce que là ils en mettent ? Hinhinhin, z’êtes un comique vous..."

    Nan on n’est pas comique, on essaie juste, sur certains sujets caricaturaux, de déplacer un chouia la focale. Ca s’appelle la distanciation et toute distanciation est favorable à l’esprit critique, ce qu’un canard comme CQFD essaie modestement de susciter chez son lectorat. Ce que voulait dire la dame à propos des fellations sans capote, c’est que la pénalisation des clients entraînant de facto une raréfaction de ces derniers, les putes seront obligé(e)s d’accepter des pratiques à risque pour maintenir leur chiffre d’affaire. Ce que j’ai essayé de montrer avec ce papier c’est que tout dispositif répressif pondu soi-disant pour "protéger" une partie de la population est une fumisterie de première. Et il me semble que les deux nanas du Strass que j’ai interviewées sont très lucides là-dessus. La prostitution n’a rien de monolithique : entre des réseaux maffieux qui esclavagisent des sans pap et des hommes et des femmes qui décident (ne vous en déplaisent) de tapiner pour gagner leur croûte, il y a quelque béance qu’il me semblait opportun de relayer. Mademoiselle a fait un très bon billet là-dessus dans le dernier CQFD (papier) qui ouvre plusieurs perspectives. En 1871, les communards avaient eux aussi dans l’idée d’abolir la prostitution à la différence près que leur volonté s’inscrivait dans un changement radical de société, avec en filigrane une vraie remise en question des rapports hommes/femmes et une volonté de dépassement du capitalisme. Me semble que le climat de l’époque actuelle est à des années lumières de telles perspectives.

    • 29 février 2012, 13:27, par Berenice

      Non mais alors, pour la distanciation, c’est raté, hein... C’était peut-être la volonté de départ, mais le résultat est un échec. Non mais franchement, vous connaissez les pratiques de la prostitution, vous avez le culot de dire que les prostituées ont la possibilité à l’heure actuelle de refuser les fellations (et le reste) sans capote ? La possibilité de refuser les viols ???? Parce que pour que le raisonnement de la dame soit valable, il faut que les présupposés le soient. Ici, les présupposés sont :

      _beaucoup de clients donc beaucoup d’offre et la possibilité pour les prostituées de refuser certaines pratiques

      aucune pratiques telles que les fellations sans capote puisque les prostituées peuvent refuser les clients Ben compte tenu du fait que les présupposés sont faux, hein, le raisonnement s’auto crashe... C’est gentil de me faire la leçon sur l’esprit critique, mais vous savez la paille, la poutre, tout ça tout ça...

    • 29 février 2012, 13:36, par Berenice

      "Me semble que le climat de l’époque actuelle est à des années lumières de telles perspectives." Non, peut-être vous, êtes-vous à des années lumières de telles perspectives, surtout en adoptant les arguments (sont-ce vraiment des arguments d’ailleurs ?) des défenseurs de la légalisation de la prostitution. Mais il y a des gens qui ne partagent pas votre avis. C’est sur que c’est commode de défendre la politique du pire, en disant, non mais attendez, c’est pas moi qui suis cynique, pas du tout ! c’est la société hein... D’ailleurs, moi, je défends la politique du pire, mais c’est parce que je pense que les gens ne sont pas prêts pour le meilleur ! Je défends la légalisation de la prostitution, mais c’est PARCE QUE je suis pour une société d’égalité entre les femmes et les hommes. Et l’égalité ça commence par le droit des femmes de vendre leur cul et celui des hommes, de pouvoir l’acheter. Et bon pareil pour les enfants (mais bon c’est un détail ça, qui opacifie le débat) Bah alors !

    • 29 février 2012, 14:37, par Alcara Li Fusi

      Cher Sébastien Navarro, je salue votre article et votre réponse. Vous faites bien de rappeler à Bérénice qu’il y a eu, dans l’histoire, avec la Commune, mais aussi avec la révolution espagnole, des ambitions qui dépassaient de très loin les approximations confortables des abolitionnistes d’aujourd’hui. Mademoiselle a fait un excellent billet qui a pour mérite de préciser votre position Sébastien et sans nul doute la position du journal. En période révolutionnaire on ne peut être qu’abolitionniste. On notera que les anarchistes espagnols de 36 conscients des problèmes sociaux et de la nécessité pour certaines femmes de recourir à la prostitution, ne les ont pas forcé à arrêter leurs activités, de même qu’ils n’ont pas pénalisé les clients. Contre toute hypocrisie et avec une grandeur humaine que n’ont pas les abolitionnistes d’aujourd’hui, ils les ont invité à ne plus se prostituer. Ils leur donnaient la possibilité, en échange, de participer à l’oeuvre révolutionnaire. Mais dans une période de triomphe du capitalisme l’abolitionnisme est une belle saloperie qui fait des féministes qui le soutiennent les alliés objectifs des intérêts de l’Etat et de ses maffias.

      Chaque abolitionniste qui parvient à faire décrocher une prostituée et à pénaliser les clients pendant une période contre révolutionnaire comme la notre, devrait s’acquitter d’un impôt spécial. En un mot donner une partie de ses propres revenues à chaque prostituée qui a décroché.

    • 1er mars 2012, 11:01, par dylan

      @berinice je suis un garcon qui se prostitue je suis fier de ce que je fais et je décide toujours si je vais voir le clientou non,je décide de mes pratiques , de mes tarifs... c’est mon travail. Et NON je ne suis pas une victime, n’ai aucun problème psychologique ou autre raisons que l’on essaye de me renvoyer a chaque fois que je le dit..... je le fais car je l’ai choisit, certes ce n’est peut être pas une voie majoritaire. Mais elle existe et je ne laisserai personne dicter ce que je peux ou non faire avec mon corps car il m’appartient et il ne faut pas confondre prostitution et esclavage sexuelle ce qui est pour moi très différent. les lois sur le racolage passif (lsi) , sur le proxénétisme(proposition du 6dec.) on rendu plus vulnérables et précaires les personnes les plus vulnérable, en les empêchant de travail de manière plus sur, en empêchant l’entre aide entre tavailleur-euse, du sexe, en les isolant pour empêcher de lutter de manière communes. c’est a ces lois la qu’il faut s’attaquer pas a nous, ni a nos clients. Les positions abolitionniste des certaines association ou groupe politique qui se revendique "féministe" ne font que stigmatiser, et victimiser les personnes qui se prostitue plutôt que des les "aider" et dans profond "humanisme" se permettent de diriger leurs corps pour leur "bien" comme si elles n’était pas capable de leu faire par elle même. je suis pute et fier et soumis si j’ai envie.

    • 2 mars 2012, 00:07, par Berenice

      C’est justement ce que propose l’abolitionnisme, à la nuance près, que c’est vrai ; il s’agit de pénaliser quand même les clients. De mon point de vue, ceux-là sont indéfendables. Et sans doute, si l’on utilisait les amendes des clients pour financer l’aide aux prostituées, ce serait parfaitement logique. En ce qui me concerne, je paye des impôts, et je verrais d’un TRÈS BON ŒIL qu’ils soient utilisés pour venir en aide aux prostituées plutôt que pour financer le jet de Sarkozy, voyez ? Mais vous avez raison, je suis une méchante qui veut pénaliser les clients qui sont de pauvres hommes si malheureux... Sinon, renseignez-vous un peu, la plupart des abolitionnistes sont des prostituées sorties de la prostitution, et elles savent donc de quoi elles parlent. Mais, bon, je sens que vos vous êtes irréprochables et tout prêt à payer de votre poche pour rembourser les amendes qui grèveraient les loisirs des clients prostitueurs. Vos arguments sont tellement nuls que je me dois de vous les retourner tels quels.

    • 2 mars 2012, 00:20, par Berenice

      Tu fais ce que tu veux, que veux-tu que je te dise ? Je ne crois pas en la prostitution choisie, mais à la limite, je m’inquiètes surtout pour l’esclavage sexuel qui est du point de vue des chiffres, l’écrasante majorité. Moi je fais le choix d’une société ou la prostitution n’est pas un choix de carrière, n’est pas un métier comme un autre. Je ne veux pas que l’on me propose ça ou qu’on le propose à mes gamines... Je ne suis pas d’accord pour cautionner la liberté de se vendre (ce sont toujours les mêmes qui achètent et toujours les mêmes qui se vendent, aucune liberté la-dedans). Et tes choix de vie ne m’empêcheront pas de défendre ce que je pense être JUSTE. Je n’ai pas à me plier à ton chantage qui est de prétendre que je te ferai du mal en défendant mes idées de la justice et de la dignité humaine.

    • 5 mars 2012, 01:37, par Dylan

      @ berinice je vous imposent pas mes choix donc ne m’imposer pas les votres, et arrêter de nier ma parole. je n’ai besoin de personne pour parler a ma place et car en faisant cela vous jouer le rôle du patriarcat. de plus vous parler d’un sujet que vous ne connaissez pas "ce sont toujours les mêmes qui achètent et toujours les mêmes qui se vendent, aucune liberté la-dedans" j’ai des client de toute classe sociales ne vous en déplaisent. quand a la liberté de vendre son corps, les ouvriEres(j’aurai pus dire d’autres metiers), passant leur journée à faire de tache répétitives vendent elles aussi leur corps . le travail c’est de la prostitution. si vous voulez abolir quelque chose, abolissez donc le travail. Dylan

    • 5 mars 2012, 14:00, par Alcara Li Fusi

      Attends Béré ! Toi tu es une démocrate dans une dictature et moi je ne suis qu’un homme... Forcément je suis nul. Et ce n’est pas moi qui te dirait que dans l’esprit frigide, mysandre ou castrateur des quilles féministes, c’est "tous les salauds sauf papa !"... Moi pas comprendre. Moi avoir lu plusieurs centaines de livres et je n’ai vu d’imprimé que le mot "bite". Aussi je n’ai plus d’intérêt que pour ma voiture et comme je ne suis qu’un homme je vais me risquer à une métaphore à la hauteur de mon entendement. Car bien entendu toi Béré ton intellectualité est irréprochable, tu as une approche de la globalité du problème évidente. Oncque je me risquerai à comparer l’abolisionnisme à la politique gouvernementale des radars. Si tu supprimes pas la capacité des voitures à rouler vite et si tu mets à disposition des portes monnaies les plus fortunés des détecteurs de radars, tu ne règles absolument rien. Tu obtiens de l’argent pour l’Etat et tu créés de toutes pièces un droit des plus riches à rouler vite. (étant entendu qu’une amende et un stage c’est pour les riches risible). Tu vois est-ce que je veux dire ma grande ? Tout cela contribue à accentuer le fossé entre riches et pauvres. Je n’ose pas te renvoyer à "la fonction de l’orgasme" de Reich tu pourrais croire que je te fais une proposition de partouze avec ce vieux bon Wilhelm... Vi le kiki, la kekette conditionne la réussite dans nos sociétés. Un beau cul aussi. J’admets qu’on passer les dix dernières de sa vie sans jamais adresser la parole à une femme parce qu’on est laid et pauvre. Que les rares fois où on leur parle c’est pour essuyer la fonction représsive ou enculante de leurs paroles et de leurs actes dans le cadre de leur métier : sociaux, commerciaux, bureaucratiques. ça donne pas une bonne image de les femmes... Cela dit respect elles payent des impôts... Moi jamais allé voir pupute malgré tout. Mais moi y avoir pensé. Quelquefois. Et moi comprendre que le monsieur qui a un gros kiki dont il ne sait que faire il a besoin, grand besoin, avec et malgré sa honte de devoir payer, pour toucher une fois par an le corps d’une femme, pour humer l’odeur d’une femme, pour sentir son haleine mouillée et ... C’est con mais même les féministes et les abolitionnistes lesbiennes elles aiment ça... On les comprend.... Et en plus elles goûtent elles à la saveur complète d’un corps de femmes puisque l’âme de cette femme leur est, à cet instant, entièrement acquise... Bah je sais pas on m’a jamais dit "je t’aime"... et je devrais d’ailleurs fermer ma gueule parce que la dernière femme qui m’a parlé a été on ne peut plus claire "avec la gueule que t’as tu ferais mieux de fermer ta gueule"... Bah vous l’aurez votre meilleur des mondes Béré... Y’aura plus de putes pour le méprisable prolo. Mais seulement pour les riches... Vae vinctis...

  • 29 février 2012, 20:12

    {{}}Pour ma part : si on nous interdit de loué notre corps il faut tapé fort : Interdire les mannequins a le faire, Les footballeur a vendre leur pied pour le tapé dans un ballon, interdire le actrice pornographique, aux ingénieurs de louer leur cerveau, aux cordonniers leurs mains, aux boulangers leurs nuits, aux politiciens leur langue... Travailleuse du sex qui paye c’est impôt, L’urssaf et un numéro de SIRET Au service des impots des entreprises , Vous voulez nous réinsérez dans quoi ! je suis très bien a ma place !!! PS : les meilleur comédien non pas fait d’école dramatique Ainci que les meilleur chanteur ne sont pas passez ni par les écoles ni pars la TV REALITY-SHOW .{{}}

  • 29 février 2012, 23:38, par eric delmas

    Merci CQFD pour ton article : pas le temps de polémiquer avec des gens qui ne comprennent rien au monde divers de la prostitution et qui n’interroge même pas les chiffres qu’ils transmettent .Encore une fois merci pour cet article qui est tout sauf liberticide.

  • 1er mars 2012, 14:33, par Alcara Li Fusi

    Bérénice continuera-t-elle en dépit du témoignage de Dylan, du commentaire de 20h12, de Grisedilis Real à se croire infiniment plus humaine et infiniment plus révoltée ? "Ceux qui parlent de révolutions, de luttes des classes (et je rajouterai de féminisme, de violences faites aux femmes, de prostitution) sans s’en référer au quotidien, ceux là ont des cadavres dans la bouche".

    Si vous êtes abolitionniste et si de la sorte vous entendez pénaliser les clients, c’est les prostituées qui en pâtiront. Leur situation déjà précaire vous ne ferez que l’aggraver. La prostituion ne disparaîtra pas pour la raison évidence que la société de classe et l’oppression se maintiennent. De sorte que vous favorisez l’Etat oppresseur : c’est pour lui tout bénéfice les putes n’ont aucune couverture. Il ne paie pas. Mieux il taxe non seulement les putes mais aussi les clients. Il n’entend évidemment pas éliminer la prostituion. Il entend obtenir de l’argent à tous les niveaux : par les putes, par les clients et par les réseaux maffieux qui lui versent évidemment des fonds occultes (entre Nîmes et Avignon sur toute la route, hiver comme été, il y a des prostituées au su et au vu de tous. Si elles peuvent exercer c’est que les réseaux maffieux arrosent l’Etat et sa police). Et le meilleur est encore qu’ainsi l’Etat parvient à semer la terreur chez les prostituées et les clients, en pénalisant les uns et les autres, et il régne en divisant, en pourrissant les rapports déjà tendus entre putes et clients. En période de triomphe du capitalisme voilà quelle politique de terreur la cause des abolitionnistes sert-elle : ils sont les alliés objectifs de l’Etat et des maffias ne leur en déplaise. On est pas chez les bisounours. En période révolutionnaire l’abolitionnisme est indispensable mais à condition qu’il soit incitatif et pas obligatoire, accompagné de mesures incitatoire et pas répressive.

    Dans son texte "prostituasionnisme" Chloé Delaume, qui de "sa propre volonté", a exercé quelques temps comme prostituée avant de devenir une écrivain putain (!) (au service de la télévision) distingue bien deux sortes de clients. Ceux qui viennent, honteux, parce qu’ils sont dans une misère sexuelle et affective complète. Ceux qui en veulent pour leur argent et viennent les humilier. Avec les premiers, dit-elle, il y a une espèce "d’entente tacite" qu’il n’y a pas avec les seconds. Vous le voyez c’est plus compliqué que chez les curés féministes abolitionnistes. Les "bons sentiments" quand ils sont formés sur l’humus de la haine, n’engendrent jamais que de la bêtise. Les abolisionnistes parlent-elles du système du putanant salarié fondé sur la servitude volontaire. Parce que ça fait un nombre gigantesque de putains vendus aux intérêts des multinationales et du commerce. Si l’on suit votre logique. Non pour ce putanat là vous réclamez l’égalité de traitement entre hommes et femmes, mais dénoncez-vous le régime oppressif ou voulez-vous seulement privilégier le sort de quelques femmes cadres ? J’aurai personnellement toutes les raisons de me plaindre des femmes au travail. Allocataire RSA et ASSEDIC, j’ai à faire le plus souvent à des femmes, qui ont des comportements inqualifiables. Croyez-vous que je vais demander l’abolition du travail des femmes ? Alors que de toutes évidences étant pauvre je n’ai déjà que peu d’occasions avec les femmes et je dois encore subir le joug des femmes au travail. Que voulez-vous qu’il reste de ma puissance affective et sexuelle dans ces conditions ? Evidemment qu’on homme perde peu à peu son désir prête à rire chez les féministes. Elles se trouveront bien un bon travailleur, ou une bonne travailleuse, hautement conscients des violences faites aux femmes.... et ensemble ils militeront pour l’égalité des salaires, y compris des salariées de la CAF... Vous aurez enterré les prostituées et les allocataires sociaux et les hommes les plus pauvres qui recourent à la prostitution. Mais la prostitution à l’attention des cadres et des riches, le système des call girl et des escort se maintiendra... Vous travaillez pour cela...

  • 10 mai 2012, 23:12, par Martin Scriblerus

    La curieuse teneur du débat sur la prostitution à l’extrême gauche me laisse perplexe.

    Un des arguments des défenseurs de la « liberté de se prostituer » est celui du « libre choix » de le faire. Au nom d’une conception hautement libérale de la liberté. J’avoue que quiconque prétend justifier par un « libre choix » le moyen par lequel il se procure de l’argent en société libérale me paraît pour le moins singulièrement naïf, pour ne pas dire complaisant, voir ouvertement libéral. Ce genre de fétichisme de la liberté individuelle, et d’illusions sur la conscience caractérise tout de même le discours dominant. Je pense que pour l’oublier il faut s’aveugler considérablement, par exemple sur le caractère prétendument révolutionnaire de transgression de la morale bourgeoise que constituerait la prostitution. Quand on patauge à ce niveau archaïque de considérations, il est bien possible que l’on oublie que sur toute autre question, cette « liberté de choix » revendiquée aurait mérité la critique. Dans cette société, je ne crois pas plus à la liberté de choix des prostituées qu’à celle des plombiers-zingueurs, des caissières ou des tourneurs-fraiseurs. Je ne crois pas non plus à ma liberté de choix, moi qui ne suis cependant ni prostitué ni client et n’ai pas l’intention de le devenir. La liberté de choix, je pense que nous ne pouvons qu’essayer de la conquérir. C’est une autre question. Je m’étonne donc de ne voir personne, y compris les auteurs d’articles sur la prostitution, rappeler une aussi triviale banalité de base de la critique de la vieille « liberté » libérale : celle de jouer le sale jeu du capitalisme comme ci plutôt que comme ça. Autrement dit, je trouve singulièrement désarmés et désarmants, ce qui est ennuyeux pour une publication qui prétend pousser à la réflexion critique, des articles et des commentaires qui s’appuient sur ce genre de vulgarité idéologique. Quant à l’argument stratégique de haut vol lu en, commentaire « nous sommes dans une période de capitalisme triomphant, donc l’abolition n’est pas pertinente », je le trouve significatif d’un semblable renoncement à penser. Assurément, si l’on renonce à critiquer les illusions les plus grossières de l’individualisme libéral et leur prétendue liberté de choix, le capitalisme a en effet de beaux triomphes devant lui.

    J’ajouterai autre chose. Les « travailleurs du sexe » du Strass me posent un problème, de même que tous les défenseurs de la « liberté de se prostituer » que j’ai eu le déplaisir de lire jusqu’ici. Je ne les ai jamais vu prendre la peine de chercher à entendre et considérer les arguments abolitionnistes des féministes matérialistes, des féministes radicales – quant aux causes des prétendus irrépressibles besoins des clients, sur les conséquences de la mise sur le marché de libres entrepreneurs à leur service, sur la fabrication de la masculinité, de la sexualité masculine et la part qu’y joue l’existence de la prostitution (mais pas que). Encore moins ai-je jamais lu un « pro-sexe » prendre la peine d’esquisser une critique d’arguments dont il semble tout ignorer, et jusqu’à l’existence ; par contre j’ai lu sous les plumes autoproclamées anti-liberticides, sinon libertaires, qui se proclament « pro-sexe » des tombereaux de calomnies et d’amalgames, d’accusations gratuites mais opportunes de dirigisme et de moralisme, condamnant en bloc, indistinctement, toute position abolitionniste. Ce genre de facilité intellectuelle ne me paraît pas glorieux, et de mauvais augure pour la « liberté » défendue ainsi. J’ai vu ces mêmes « pro-sexe » se faire plaisir à éreinter copieusement un épouvantail de féministe coincée et moraliste qu’ils et elles avaient au préalable construits de leurs mains, et qui rappelle furieusement le regard communément porté sur le féminisme par le masculinisme le plus banal et vulgaire. Et ce point là non plus n’est pas questionné dans les articles consacrés au sujet par CQFD. Ne parlons pas du stupéfiant slogan « clients pénalisés=putes assassinées », qui prétend rendre les abolitionnistes responsables des meurtres de prostituées commis par les agents du système prostitueur - les clients, les proxènètes. Ce genre très particulier de déni de ses propres conditions de travail, qui évoque le Syndrome de Stokholm, laisse songeur. C’est tout juste s’il ne faudrait pas plaindre les malheureux auteurs de ces exactions d’y avoir été réduits par de liberticides abolitionnistes !

    En d’autres termes, je n’ai jamais vu jusqu’ici les défenseur du « travail du sexe » se montrer ne serait-ce que le temps d’un court paragraphe des critiques du libéralisme compétents, ou des féministes capables. Cela ne me gênerait donc pas le moins du monde qu’ils assument le caractère à l’heure actuelle banalement réactionnaire et bourgeois de leur point de vue, et qu’ils s’abstiennent de dire n’importe quoi sur les abolitionnistes.

    Quant à une critique de la position abolitionniste, qui soit formulée d’un point de vue authentiquement féministe et libertaire, ouvertement anticapitaliste : une critique capable d’éviter les grossièretés habituelles – parmi lesquelles le recours à une conception libérale du choix individuel, la réduction a un sordide moralisme des critiques féministes radicales, la défense ouverte de la violence des clients contre leurs victimes prostituées au prétexte que quelques uns et unes ont le bonheur de ne pas se sentir victimes, etc – pour ma part, je l’attends toujours. Si les « pro-sexe » et défenseurs de la liberté de se prostituer en restent aux arguments qui ont jusqu’ici été les leurs, je crains qu’elle ne se fasse encore longtemps attendre.

  • 18 août 2012, 01:14, par crouchemoutte

    que de blabla et de conversations stériles et prudes ... on parle quand même du plus vieux métier du monde non faut arrêter de déconner ... c’est même cité dans la bible donc ...

    si je suis contre les réseaux qui contraignent et obligent, je n’ai absolument rien contre les personnes qui font commerce légal de leur charme (ça évite l’éclatement des testicules c’est bien connu). il y a d’ailleurs là un brin d’hypocrisie puisque ce type de professionnel est en général déclaré au registre du commerce et paye des impôts et pas qu’un peu ...

    alors bon ... une solution serait peut être pour éviter tout ceci de ré-ouvrir les bmc ou les maisons closes ? ça a au moins le mérite de canaliser les détraqués au passage et ça on l’oublie.

Paru dans CQFD n°96 (janvier 2012)
Par Sébastien Navarro
Illustré par Camille

Mis en ligne le 27.02.2012