Quand le brigadier Dray se frotte les yeux...

Julien Dray, secrétaire national chargé des questions de sécurité entre 2000 et 2003, revient en 2009 sur ses aventures sécuritaires. Et, surprise… : « C’est une chose de voir les syndicalistes [de la police], de parler avec eux et de se faire un peu enfler par leur malaise. Cela en est une autre d’être soi-même acteur, et de voir comment cela fonctionne au quotidien. On voit que les choses ne sont pas aussi romancées, difficiles, comme ils veulent bien nous le raconter. […] J’ai vécu l’institution policière de l’intérieur. Donc je sais ce qu’elle fait, je sais ce que c’est qu’une garde à vue. […] Et manichéen, je l’ai été à un moment donné. […] À propos des BAC : j’ai été avec eux, et je ne pouvais pas enfoncer ces policiers qui essayaient d’aller au charbon alors que nous avions perdu le contrôle de ces territoires. Donc, j’ai été prudent. Je connaissais les débordements mais, en même temps, c’étaient les seuls à encore entrer dans les quartiers. Mais je pense qu’aujourd’hui, l’affaire a dégénéré. Voilà. Et, si je vais jusqu’au bout, je suis plutôt pour la suppression des BAC. Parce que maintenant, ils sont devenus une véritable force d’incursion, ils jouent au cow-boys et aux indiens. » Ben mon Juju, c’est à cette heure là que tu te réveilles ? Ta montre n’a pas sonné ?

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Paru dans CQFD n°86 (février 2011)
Dans la rubrique Le dossier

Par Jeanne Vandenbroucke
Mis en ligne le 11.04.2011