Édito du 91

« Enquête sur la France des assistés », titrait Le Figaro Magazine le 4 juin dernier, sur fond de jeune homme roupillant dans un hamac bleu-blanc-rouge. L’assistanat est le « cancer de la société française », s’étranglait Laurent Wauquiez quelques semaines plus tôt. Et, fin juin, le Parlement estimait la fraude sociale à 20 milliards d’euros par an…

Exaspérant de devoir encore et toujours rappeler que le chômeur n’est pas la prétendue feignasse stigmatisée par ceux qui ferment les boîtes comme par ceux qui, au taf, souffrent en silence ! Mais est-il certain que 100 % des chômeurs accepteraient de produire des babioles – sous l’autorité d’un petit chef retors – pour gagner de quoi s’acheter des bibelots ?

Cela dit, oui, certains fraudent les services sociaux pour racler une poignée d’euros supplémentaires. Il arrive même qu’ils volent de la viande dans les supermarchés pour agrémenter les immuables coquillettes ! Mais les plus gros truands se prélassant à la tête des banques, qu’ils cessent de demander aux gueux d’être honnêtes ! « Ce n’est pas une crise, c’est une arnaque ! » clarifiaient d’ailleurs les Indignés espagnols.

Car ce qui dérange le plus nos dirigeants, dans « fraude sociale », c’est bien sûr le mot « social ». Alors, avant qu’ils ne fassent à la Sécu, au RSA et aux allocs chômage, logement et familiales ce qu’ils ont fait aux retraites, fraudons tant qu’il en reste !

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2 commentaires
  • 16 juillet 2011, 10:23

    À propos, on pourra lire De la légitimité de frauder les minima sociaux et de quelques conseils à cette fin http://www.cip-idf.org/article.php3...

    • 1er septembre 2011, 23:26, par cherhum

      merci pour le lien ’cip-idf’, bien l’article...

  • 20 juillet 2011, 09:37, par Sartori

    Production+Fabrication+Création = travail = plein emploi Mais pour arriver à ce but il existe un paramètre à maîtriser : la Consommation. Ce n’est pas en distribuant des euros que l’on crée des richesses, surtout si ces euros ne servent qu’à grossir l’effarant volume des importations. Achetons déjà Français, puis Européen et je vous promets que la machine va se dégripper d’elle-même. Chaque achat donnera du ""boulot"" et éliminera progressivement le spectre du chômage. Et peut-être l’énorme dette, dont les intérêts absorbent l’ensemble de nos impôts directs

Paru dans CQFD n°91 (juillet-août 2011)
Dans la rubrique Édito

Par L’équipe de CQFD
Mis en ligne le 15.07.2011