HOSPITALITÉ PYRÉNÉENNE

Copé n’y a pas coupé

VENDREDI 22 OCTOBRE à Pollestres Pyrénées-Orientales), le député-maire umpique Daniel Mach s’offre, en guest star, l’infatué Jean-François Copé – président du groupe UMP à l’Assemblée nationale –, histoire de lancer sa rentrée parlementaire. Las, dehors, le comité d’accueil est sur le pied de guerre. Les braillards mobilisés contre la réforme des retraites se sont donné rendez-vous et les lazzis n’ont aucun mal à se faufiler entre les deux épaisses rangées de CRS et de gendarmes mobiles en tenue anti-émeute. Dès qu’un cravaté ou une emperlousée, dûment labellisé(e) UMP, fait son entrée, les cris fusent de la foule : « Voleurs ! », « Escrocs ! ». Les slogans des manifs sont repris en chœur dont le tube de la rentrée : « Pour les riches, des couilles en or, pour les pauvres, des nouilles encore ! » Chez les rupins venus faire la claque, la colère et la peur sont plus que palpables. Ces sornettes autour de la lutte des classes seraient donc encore d’actualité ? Quand certains des plus valeureux décident de franchir la foule gueularde pour rejoindre la salle, c’est l’émeute. Les manifestants se déplacent en bloc, enserrent le groupe d’invités soudain pris au dépourvu. Cris, menaces, insultes. Par moments ça bouscule sec. Des gamins du village profitent du chahut pour se jeter dans la mêlée. Un vieux bourgeois au bord de la syncope se fâche : « Fascistes ! » juste avant de se casser la gueule sur un trottoir. Les pandores interviennent, se muent en cordon de sécurité. Retranchés dans leur blockhaus, les fidèles UMP accueilleront leur chef de file en brandissant bien haut leur pancarte « Stop grève » et Copé de rassurer ses brebis : « L’accueil que j’ai pu voir et entendre, c’est de l’injure et des invectives, pas du dialogue. » Pour une fois, Jean-François, on est bien d’accord.

Cet article fantastique est fini. On espère qu’il vous a plu.

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Cet article a été publié dans

CQFD n° 83 (novembre 2010)

Tous les articles sont mis en ligne à la parution du n°84.

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