Au sommaire du n°100

Les articles sont mis en ligne au fil de l’eau après la parution du CQFD d’ensuite. D’ici-là, tu as tout le temps d’aller saluer ton kiosquier ou de t’abonner...
Une par Plonk et Replonk

« La colonisation a commencé ici » > Le dossier. Dans Portrait du colonialiste (La Découverte, 2011), Jérémie Piolat démontre que les non-Occidentaux ne sont pas les seules victimes de la violence et des destructions du colonialisme. Bien au contraire : pour que le capitalisme conquérant puisse triompher partout, il aura fallu que la spoliation fasse ses armes ici, contre les cultures populaires d’Europe de l’Ouest. Et les conséquences de ce ravage se font encore douloureusement sentir, ici et aujourd’hui. Entretien avec l’auteur.

« Un terroriste virtuel » > « Shérif fais-moi peur » version gauloise. Le docteur en physique Adlène Hicheur a appris à ses dépens qu’il vaut mieux ne pas se laisser prendre dans les filets paranoïaques de l’antiterrorisme. Pour de simples échanges de mail avec un islamiste virtuel, il vient de prendre quatre ans ferme.

« Puce électronique : le dernier saut de Moreno » > En 1968, dans une interview donnée à l’ORTF, Roland Moreno se donnait l’air d’un jeune con désabusé. Clope au bec, air nonchalant, il nous présentait ses inventions. Des gadgets électroniques qui, selon ses dires, ne servent à rien.

« Fin de règne » > On avait eu bounga-bounga Berlusconi et Sarko-ma-Patek-Philippe-en-or-blanc-à-55 000-euros, sa soirée Fouquet’s et sa top model… Voilà Boris le bouffon bientôt sur vos écrans en Europe. Réélu de justesse maire de Londres, alors que le parti conservateur buvait la tasse partout ailleurs dans le pays, il pourrait bien être un rival des plus sérieux pour l’actuel Prime Minister, David Cameron, complètement cramé par sa politique d’austérité.

« Bouge, c’est gratuit » > Depuis quatre ans, dans l’agglomération du Pays d’Aubagne et de l’Étoile (Bouches-du-Rhône), les transports en commun sont gratuits. Une folie anti-économique ? Non, un choix politique et social hétérodoxe qui semble satisfaire les usagers, les employés et même le patronat local ! Enquête.

« Entre mama cacahuète et papa moustache » > De court vêtues, elles sont alignées le long des trottoirs du boulevard Barbès et des ruelles de la Goutte d’Or, à Paris. Après les sans-pap’ de la clope (voir CQFD n°98), le Chien rouge est allé à la rencontre de Fatou, tapin de trente-deux ans, qui arpente un enfer pavé de menus espoirs.

« Mais qu’est-ce qu’on va faire … des électeurs du Front national » > Non, ce n’est pas une caricature ! Le gars a la vingtaine passée, les cheveux gominés en crête à la Beckham qui va bien, le survêtement et les chaussures de sports siglés d’une marque célèbre. Depuis des années, il ne cesse de faire des allers et retours en maison d’arrêt. Aujourd’hui, il bosse dans une petite entreprise de peinture où le patron emploie deux sans-papiers. Il se campe sur ses pieds : « Moi je vote Le Pen, parce que tu vois, y’en a marre que ce soit toujours les mêmes qui morflent ! Ça va être leur tour maintenant ! »

« Le boulot en débat » > Le journaliste François Ruffin défend les ouvriers d’une usine chimique dont la production cancérigène est fermement condamnée par le groupe anti-industriel Pièces et main-d’œuvre. Alors, forcément, y a débat. CQFD a enfilé son bleu pour participer…

« En rade à Sète » > Depuis plus de quatre mois, trois ferries de la compagnie marocaine Comarit-Comanav, assurant les liaisons entre Sète et Tanger sont bloqués dans le port sétois, avec à bord 240 marins sans salaire. Les familles, en face, organisent des sittings presque chaque jour devant les locaux de la compagnie, en attendant une solution pour ces marins abandonnés.

« Open bar » > Chronique Les entrailles de Mademoiselle. C‘était un bon job d’été, pas trop mal payé. J’avais à peine 19 ans. L’une de mes missions consistait à réaliser un inventaire immobilier au sein de l’administration qui m’employait. En pratique, je devais donc relever les références disposées sur le mobilier, les imprimantes, unités centrales, etc., sous la forme d’étiquettes. Dans un des bureaux, il y avait un médecin, d’une cinquantaine d’années, aux costumes impeccables. Je suis entrée dans son bureau sans la moindre crainte. Pourquoi aurais-je craint quelque chose ?

« Le dernier des paysans » > Chronique Du côté des rustiques. Là où la ville pousse ses tentacules péri-urbains, l’agriculture doit disparaître ou se mouler dans des activités d’entertainment pour citadins déracinés et nostalgiques en mal de « nature » mise en boîte. Où spéculation immobilière, développement durable et électorat FN font bon ménage…

« Un peu moins confiant » > Chronique Rage dedans. Je lis ce matin chez les camarades du Diplo que « le programme du nouveau président » Françoizollande, pour tiédasse et « suffisamment modéré pour ne pas alarmer “les marchés” » qu’il soit, aurait du moins ceci d’un peu appréciable qu’il donnerait « un coup d’arrêt à la légitimation des thèmes xénophobes par le chef de l’État » dans laquelle le sarkozysme s’est journalièrement complu, tout au long des cinq années de permanente dégueulasserie que nous venons d’endurer – et sinon, je pourrais continuer cette phrase pendant quelques supplémentaires plombes encore, en y mettant plein de virgules et de tirets, puis quelques parenthèses, mais là, tout de suite, et pour une fois, j’y tiens pas plus que ça, alors si tu veux bien je vais l’arrêter ici, merci.

« La justice ou la mort » > Chronique Je vous écris de l’usine. J‘aurais pu vous parler de trois (ex)collègues qui viennent de passer l’arme à gauche durant le mois écoulé, pour cause de cancer ou d’amiante, et dont deux n’avaient même pas atteint l’âge de la retraite. Mais vous diriez que je fais dans la sinistrose, que je plombe l’ambiance, alors laissons le pessimisme pour des jours meilleurs et regardons un de ces (trop) rares moments positifs que nous pouvons vivre à l’usine.

« Les Wobblies tirés de l’oubli » > Il était une fois dans l’Ouest des mineurs et des bûcherons qui trimaient comme des chiens pour engraisser des chacals à chapeaux hauts-de-forme. À l’orée du XXe siècle, dans les mines de l’Idaho et les forêts de l’Oregon, ils se firent rebelles et créèrent avec d’autres frères humains un syndicat radical, les Industrial Workers of the World (IWW) dont l’histoire fut aussi mouvementée que son souvenir est occulté. Pour contribuer à combler cette lacune, un livre, Wobblies et Hobos, paru chez L’Insomniaque, revient sur la saga des Wobblies – ainsi qu’on nommait ces prolos ricains de toutes origines – qui joignirent leurs forces pour tenter le hold-up du siècle.

« Non à l’asservissement aux maris et aux prêtres ! » > Après la cagade électorale, on veut bien quelques Appels d’air. En voici.

Revues > Où l’on ne parlera pas, hélas, de La Revue des Livres (qu’il faut soutenir).

« La vie des Château » > Poser deux yourtes dans le Luberon, c’est un peu comme lâcher une horde de Huns dans les jardins de l’Élysée : ça fait tache. Au cœur d’un paysage voué à la résidence secondaire cinq étoiles, Stéphanie et Amidou Château ont voulu vivre autrement, mais se sont heurtés à un plan local d’urbanisme conçu pour les riches.

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