Allemagne : le m’as-tu-vu écolo

Or donc, le gouvernement allemand a décidé le 30 mai d’arrêter, d’ici 2022, le nucléaire sur son territoire. À voir ! Anne Lauvergeon, présidente d’Areva, s’en amuse, et à juste raison, en soulignant que « d’ici 2022, il peut se passer beaucoup de choses », évoquant par là une décision comparable prise par le chancelier Gerhard Schröder en 2000 et finalement effacée quelques années plus tard par Angela Merkel. Un tel effet d’annonce escamote naturellement les engins thermonucléaires anti-blockhaus de type B61 – jusqu’à cent cinquante – stockés sur deux bases opérationnelles. Pas plus que n’est précisé le sort réservé aux ogives nucléaires que fabrique l’industrie germanique pour la marine française. Silence radio quant au futur des missiles M51, fournis à la France et fabriqués par EADS, entreprise franco-germano-espagnole cornaquée par Deutsche Aerospace et le puissant groupe Daimler. Autant de matériaux nécessitant manipulations et transports permanents de matières hautement radioactives. Avec cette décision de sortir du nucléaire, le pôle technologique européen qu’est l’industrie allemande se voit attribuer, en fait, la tâche d’investir dans la recherche et la production d’énergies renouvelables pendant que les autres pays nucléarisés continueront à tripoter l’atome. Un partage du travail bien éloigné des préoccupations et injonctions intrusives auxquelles s’est habituée la Commission européenne…

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