La vengeance du concombre masqué

Ils font rire, ces Teutons fans de brocoli bio. Leurs corps pâles, à force de vie saine, n’ont plus aucune capacité de défense contre les bons vieux produits chimiques que l’agriculture « traditionnelle » vaporise généreusement sur nos fruits et légumes. C’est ce qu’on se disait au début de la crise du concombre espagnol. Jusqu’à ce qu’on nous annonce, à notre grande surprise, que les cucurbitacées incriminées étaient… bio. Puis que c’étaient peut-être des tomates, ou des laitues. Finalement, ni l’un ni l’autre, mais plutôt (encore que ?) du soja produit en Basse-Saxe. Alors que Merkel a récemment reproché à l’Espagnol de ne pas bosser assez dur ni assez longtemps, la promptitude à accuser un Sud forcément corrompu et pollueur irrite. Revient alors en mémoire l’affaire de la prétendue l’huile de colza frelatée, qui avait fait plus de mille morts en Espagne au début des années 1980. L’origine de l’épidémie était sans doute tout autre : sous les serres d’Almeria, on aspergeait les tomates de pesticides organochlorés interdits en Europe1. Une multinationale allemande avait de gros stocks à écouler et l’Espagne n’était pas encore entrée dans l’Union. De là à imaginer une vengeance qui se mange froid et cru, monsieur le commissaire…

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