Tuez-les tous, Dieu reconnaîtra les sains

Dans le domaine médical, la revue Pratiques, les cahiers de la médecine utopique fait le lien entre la médecine et les sciences humaines en proposant, depuis 1975, un espace d’expression où des personnes de tout bord échangent leurs analyses, doutes, coups de gueule d’une manière très stimulante et féconde. La revue Prescrire réalise quant à elle une expertise indépendante sur le médicament depuis 1981. Elle a démontré sa pertinence et la justesse de ses mises en garde et prédictions à plus d’un titre et, par contraste, l’incurie de la presse médicale financée par les labos dans sa grande majorité.

L’association du Formindep, contraction de « Formation médicale indépendante », par rapport à l’influence des labos pharmaceutiques bien sûr, existe depuis 2004 et a dernièrement contraint la Haute autorité de santé (HAS), la plus haute administration publique française, à retirer deux de ses recommandations concernant Alzheimer et le diabète, grâce à deux recours devant le Conseil d’État. Elle a démontré que la HAS n’avait pas respecté les procédures de son propre code de déontologie dans l’élaboration de ces rapports sur lesquels se base l’ensemble du corps médical. Le site du Formindep est une vraie mine d’or. À noter aussi le collectif Massilia santé system, qui regroupe des soignants s’inscrivant eux aussi dans une démarche critique.

Pour ce qui touche à la diététique et à la nutrition, l’Association de diététique et nutrition critiques a été créée en septembre dernier en s’inspirant des organismes cités ci-dessus et du Formindep en particulier, après avoir constaté le manque de contre-pouvoirs effectifs. Elle a réalisé un premier colloque sur le thème : « Nutrition, intérêts économiques et pouvoir politique : quelle éducation critique ? », les 27 et 28 mai derniers à Paris. Le contenu des débats sera bientôt mis en ligne, et elle compte bien ne pas s’arrêter là !

Voir aussi « La santé tue ».