Après leur opération anti-migrants dans les Hautes-Alpes

Six mois ferme pour trois membres de Génération identitaire

Le tribunal de Gap a condamné ce jeudi trois figures de Génération identitaire à six mois de prison ferme pour leur opération anti-migrants du printemps 2018 à la frontière franco-italienne. Parmi les condamnés figure Damien Lefèvre, ancien attaché parlementaire de Gilbert Collard (RN). L’association, elle, écope de 75 000 € d’amende.

Le 21 avril 2018, ils avaient « pris possession » du col de l’Échelle en claironnant leur intention de bloquer la frontière franco-italienne. Puis ils étaient restés quelques semaines dans la région, opérant des patrouilles pour refouler les « clandestins » tentant de pénétrer en France.

Seize mois plus tard, l’association Génération identitaire et trois de ses membres viennent d’être condamnés par le tribunal de Gap (Hautes-Alpes) pour avoir « exercé une activité dans des conditions de nature à créer dans l’esprit du public une confusion avec l’exercice d’une fonction publique » (article 433-13 du code pénal). Autrement dit, il leur a été reproché de s’être fait passer pour des policiers.

Clément Gandelin (alias Clément Galant, président de l’association), Romain Espino (porte-parole) et Damien Lefèvre (alias Damien Rieu, ancien cadre du mouvement, devenu ensuite assistant parlementaire de l’ex-député RN Gilbert Collard) ont été condamnés ce jeudi à six mois de prison ferme, 2 000 € d’amende et cinq ans d’interdiction d’exercer leurs droits civiques, civils et familiaux. L’association, jugée en tant que personne morale, devra payer 75 000 € d’amende (le maximum pénal). Le tribunal a ainsi suivi à la lettre les réquisitions du procureur. À la fin des débats, en juillet, les militants d’extrême droite avaient annoncé qu’en cas de condamnation, ils feraient appel.

En réaction à l’opération anti-migrants des identitaires, une manifestation de militants solidaires des exilés s’était tenue le 22 avril 2018. Une grosse centaine de personnes, dont des migrants, avaient franchi la frontière franco-italienne. Sept des solidaires qui y avaient participé (les « 7 de Briançon ») ont ensuite été condamnés à des peines de prison (cinq ont reçu six mois de sursis, les deux autres, jugés aussi pour d’autres charges, ont pris huit mois de sursis et quatre ferme). Ils ont tous fait appel et seront rejugés à Grenoble à une date encore indéterminée.

Clair Rivière
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Les échos du Chien rouge

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