Fichier Stic
Indignations socialistes
LE 19 FÉVRIER DERNIER, deux maires UMP du Val-d’Oise n’ont pas hésité à qualifier Ali Soumaré de « délinquant mutirécidiviste chevronné » après avoir exhumé son CV judiciaire lourd de quatre prétendues condamnations et d’un jugement en cours. Il était tentant de jeter le trouble sur la tête de liste PS aux élections régionales dans ce département, lui qui a l’inconvenance d’être noir et originaire de banlieue. Après examen des faits, la charge des deux édiles a fait pschit.
Mais cette attaque de caniveau a permis à tous les camarades socialistes de Soumaré de tomber sur le râble de leurs congénères UMPesques à grands renforts de médias, la palme de l’hypocrisie rosâtre revenant au porte-parole du PS, Benoît Hamon, qui s’est insurgé de l’existence « d’un robinet » direct entre le parti majoritaire et la police. Dis, Ben, si robinet il y a, c’est qu’il existe une citerne policière où barbotent quantité de données sur les citoyens, non ? En effet, il est fort probable que les informations concernant Ali Soumaré aient été extraites du Système de traitement des infractions constatées, ou Stic, un fichier qui recense pas moins de cinq millions et demi de « suspects » et vingt-huit millions de « victimes », selon la Commission nationale informatique et liberté (CNIL). Peut-être faudrait-il rappeler que le décret du 5 juillet 2001 « portant création du Stic » a été paraphé par Lionel Jospin, Premier ministre socialiste, Daniel Vaillant, socialiste aussi, Marylise Lebranchu, socialiste de même et Alain Richard, socialiste itou ? Gaffe, camarade, t’as ton fichier qui fuit…
Cet article a été publié dans
CQFD n°76 (mars 2010)
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Paru dans CQFD n°76 (mars 2010)
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Mis en ligne le 18.04.2010
Dans CQFD n°76 (mars 2010)
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