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Les articles sont mis en ligne au fil de l’eau après la parution du CQFD d’ensuite. D’ici-là, tu as tout le temps d’aller saluer ton kiosquier ou de t’abonner...

Édito ø Ça brûle ! ø Brèves ø Chien méchant ø Agenda

« L’Andalousie se rebelle et se réinvente » > Dossier. L’Espagne s’enfonce dans une récession qui a tout l’air d’un vol à main armée. « Ce n’est pas une crise, c’est une arnaque », affirmait le mouvement du 15-M – baptisé par la presse « mouvement des Indignés ». Comme partout ailleurs, après avoir renfloué les banques, l’État a constaté – ô surprise ! – que les caisses étaient vides. Conclusion : il faut é-co-no-mi-ser ! Comment ? En tapant sur les dépenses publiques, bien sûr. Éducation, santé, retraites, indemnisations de licenciement et de chômage… Et la bulle immobilière ayant fait flop, les chiffres du chômage explosent – on prévoit 6 millions de demandeurs d’emploi d’ici à la fin 2012, 25 % de la population active, 50 % des jeunes – et les expulsions pour loyer ou crédit impayés se multiplient. 12 % des foyers espagnols ont tous leurs membres sans travail, 336 000 familles ne comptent sur aucun revenu. Plus de dix millions de personnes pourraient passer sous le seuil de pauvreté d’ici 2013. À Madrid, les manifestations sont quotidiennes et l’opération « Encerclons le Parlement » du 25 septembre, où la police a démontré son aptitude à se déchaîner sur le premier passant venu, a connu un succès massif, et s’est répétée plusieurs jours de suite. Alors que les nationalistes catalans menacent de faire sécession pour « ne plus devoir payer les chômeurs du Sud », l’Andalousie, qui, elle, depuis des siècles, ne connaît que la crise, résiste. Côté rat des villes : la Corrala Utopía, immeuble neuf occupé par 36 familles à Séville. Côté rat des champs : Somonte, une ferme de 400 hectares occupée par des sans-terre sans travail. Le pont qui les relie : l’expropriation de supermarchés par des chômeurs…

« Flagrante entourloupe » > Le dossier du gaz de schiste est-il clos, comme tente de le faire croire le gouvernement ? Loin de là ! Près de cent soixante permis d’exploration quadrillent toujours le territoire, et au nord d’Alès, les travaux commencent.

« La mosaïque éclatée » > Les événements déchirant la Syrie depuis dix-huit mois voient s’affronter diverses confusions – ordinaires ou criminelles – qui font tourner le monde actuel, mais également un réel refus de la servitude quelles qu’en soient les conséquences. CQFD a rencontré quatre Syriens de Marseille.

« Les zombies du “présentéisme” » > Bien que stressés, pressés et délocalisés, certains travailleurs sont devenus « accros » à leur taf au point d’y laisser leur santé mentale. Une aubaine pour toutes ces boîtes de psy spécialisées dans la gestion des risques psychosociaux. Éléments de diagnostic.

« Mais qu’est-ce qu’on va faire de... la liberté d’expression dans la presse » > Qu’un propos publié par voie de presse soulève des tollés ou des dégoûts et voilà que les bonnes âmes sortent, illico presto, du chargeur l’illustre phrase – par ailleurs apocryphe – de Voltaire : « Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai pour que vous ayez le droit de le dire. » C’est beau, c’est grand, c’est émouvant.

« Cafca contre média médiocre » > Chronique Médias. Qu’une journaliste soit désignée persona non grata par des précaires se démenant pour protéger leur carne du hachoir administratif, et voilà la pisse-copie qui se pose en victime, allant jusqu’à broder son « rapportage » d’imaginaires violences.

« Le prix du passage à tabac augmente aussi » > Chronique judiciaire. Depuis que le nouvel Hôtel de police de Lyon est construit, les contrôles d’identité intempestifs sont en recrudescence dans le périmètre. La prolifération des agents de l’ordre fait aussi la prolifération des soi-disants « délits ». À l’audience des comparutions immédiates du lundi 28 juillet, deux jeunes gens sont dans le box des accusés avec deux avocates pour les défendre.

« La chute d’un nabab du pinard » > Chronique Du côté de chez les rustiques. L’idée coopérative, fondée sur la solidarité entre les producteurs, a progressivement été circonvenue par les lois d’airain de l’économie de marché. Mais, là aussi, les effets de la crise ont fait apparaître les véritables rouages d’une implacable mécanique de prédation au seul profit de quelques-uns.

« SOS médecins du travail » > Chronique Je vous écris de l’usine. Dans chaque usine, on essaie de se garder quelques îlots pour tenir. Ce sont les vestiaires, les fumoirs, les réfectoires… Des lieux où l’encadrement se pointe très rarement, sous peine de se faire envoyer balader. Il y a aussi d’autres lieux, plus institués, comme les locaux du comité d’établissement ou, lorsque c’est possible, les locaux syndicaux. Ce sont des lieux presque hors du temps de l’exploitation, et l’on s’y attarde en fonction des rapports qu’on entretient avec la hiérarchie ou avec le boulot.

« Harpagon’s not dead » > Chronique Rage dedans. C‘est l’une, parmi tellement d’autres, des « petites » – mais quotidiennes – manipulations où la « grande » presse excelle. Dans son édition datée du 7 octobre 2012, Le Monde, « quotidien de référence », narre, à la une, que « la crise attise les mouvements de révolte contre l’impôt » – et que cela se voit à ce que, dans le même temps qu’« en France, les “Pigeons” ont fait reculer le gouvernement, des frondes similaires ont surgi en Irlande, en Italie, en Grèce, au Portugal ».

« Fume, c’est du belge ! » > Les vieux dossiers. On l’a oublié depuis longtemps, mais cette expression nous replonge au cœur de l’intense contrebande de tabac qui animait la frontière franco-belge entre la fin du XIXe siècle et l’entre-deux-guerres. Une activité de nouveau en plein essor depuis que l’État français, continuellement désargenté, a décidé de renflouer ses caisses sur le dos des adeptes de la sucette à cancer.

« L’entremonde de la révolte épicée » > Je passe d’une sorte d’utopie-éclair, sous forme d’happening mécréant pro-Pussy Riot dans une église orthodoxe de Toulouse à l’éloge d’une autre espèce d’utopie jubilatoire : la création en Suisse d’une fabrique de livres foutrement dangereux.

« Échos d’ici » > Les éditions Syllepse, qui avaient déjà édité Vengeance d’état. Villiers-le-Bel : des révoltes au procès du collectif Angles morts, récidivent dans l’attaque en règle de l’État en donnant la parole à un autre collectif, Ancrages, formé à l’occasion de la rédaction et de la composition d’un livre-album. Leur laisser la France se présente comme un écrit à sens unique, – « il n’y aura ni dialogue, ni explication, ni contribution à un débat » – où il est question d’identité, de spoliation, d’amour, de haine.

« Le Firk, c’est chic » > Chronique Ma cabane pas au Canada. À Montreuil au 7, rue François-Debergues, dans le neuf-trois, le café-librairie Michèle Firk est animé par une dizaine de copains et copines « organisés de manière coopérative pour tenter de créer un lieu intermédiaire ouvert sur la ville ». Poussons la porte.

« La Conciergerie » > Page dessinée, vue de Paris

« Les bulldozers font la guerre » > Dur retour de vacances pour les riverains de la rue d’Anthoine, dans le quartier d’Arenc, à Marseille. Leurs pénates sont situées dans ce qui est devenu un no man’s land après les rachats et les destructions opérés dans le secteur pour ériger le nouveau quartier d’affaires d’Euromed. Les voilà prisonniers d’un chantier qui ne les laisse ni respirer, ni même sortir de chez eux.

« Le poids des rots, le choc des civilisations » > Touchant, ce Charb, directeur de Charlie-Hebdo, venu à Marseille pour causer liberté de la presse dans la bibliothèque de l’Alcazar, installée au cœur d’un quartier qu’on nommait encore, il n’y a pas si longtemps, le quartier arabe.

Hommage au Maître > Alexandre Grothendieck est un des plus grands mathématiciens du XXe siècle, dit-on. Moissonneur de nombreux prix académiques – il revendra aux enchères sa médaille Fields (1966) pour soutenir le Vietnam dans sa lutte contre l’impérialisme.

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