Les brèves du n°139

ça intéressera peut-être plus les petits hommes verts ?

Par Lasserpe.

Exception : Non mais, t’as vu l’état de l’urgence ?!

C’est vraiment bien, cet état d’urgence instauré le lendemain des attentats de Paris, le 14 novembre. Surtout si tu es préfet : ça te permet de procéder pénardos à des perquisitions administratives sans avoir besoin d’en référer à la justice. Alors pourquoi se priver ? Au 22 décembre (2015), nous étions à 2 898 perquisitions qui ont abouti à 339 interpellations, 294 gardes à vue, et 422 constats d’infraction, 384 assignations à résidence. Bon, reste que l’immense majorité de ces procédures n’a rien à voir avec du terrorisme mais presque tout avec du trafic d’armes ou de stupéfiants. Au 15 décembre, seulement deux enquêtes préliminaires avaient été confiées à la section antiterroriste du parquet de Paris.

Bon, pas très efficace, mais au moins la bleusaille rigole ! Et on ne compte plus les portes cassées, les menottages illégaux, les gens traumatisés – « J’ai cru que les Russes revenaient », explique Dina, réfugiée tchétchène de Rouen qui ne se remet pas de sa perquisition. Maintenant, l’urgence est dans un tel état que les gens préviennent : « Ne cassez pas la porte, sonnez, je vous ouvre », a affiché un habitant d’Echirolles (Isère) sentant venir la descente de flics.

Et si tout est abus – les enfants d’une école maternelle d’un village du Rhône ont été fouillés et palpés avant de rentrer dans leur classe –, on ne compte plus les bévues : à Toulouse, un catholique a été assigné à résidence pour salafisme et, dans les Bouches-du-Rhône, un certain Nacer a subi le même traitement casanier pendant trois semaines suite à une « méprise ».

Allez, courage, cela devrait se terminer d’ici un mois et demi. Sauf si tous ces braves thuriféraires de l’ordre sécuritaire obtiennent un peu de rabiot…

Par Jean-Baptiste Legars.

Nota bene : Un phénomène déjà connu à la suite des attentats de janvier se reproduit aussi cet hiver : la multiplication des condamnations pour « apologie du terrorisme ». Éclipsés par l’état d’urgence et sa guirlande d’assignation à résidence, les 255 (Le Monde, 18 décembre) incriminations pour ce délit concernent principalement des idiots ivres morts. De six mois à un an ferme à cause de l’alcool ? C’est Daech qui rigole.

Mise à jour : A la dernière heure du bouclage de ce numéro 139, juste avant le déclenchement des fêtes de fin d’année, on apprend que le gouvernement souhaite permettre les perquisitions by night, même sans état d’urgence. Mais aussi, après moult hésitations, qu’il veut inscrire la déchéance de la nationalité pour les bi-nationaux condamnés pour terrorisme dans le marbre constitutionnel. Les flics et les fachos sablent le champagne offert par le PS !

Par Nicolas de la Casinière.

Éditorialiste bègue

Éditocrate, ce n’est pas un métier difficile. Il suffit de répéter semaine après semaine les mêmes âneries sur un ton péremptoire. « À force de défendre l’emploi, notre tout puissant droit du travail a fini par le tuer, écrivait une nouvelle fois Franz-Olivier Giesbert dans Le Point du 10 décembre. Celui qui, après avoir relancé l’économie, osera y toucher, portera un rude coup au FN. » Combattre le fascisme ? C’est simple comme bégayer à tue-tête qu’il faut niquer les prolos… en espérant qu’ils te remercient dans les urnes.

Quiz à 405 millions

Qui a déclaré en décembre dernier : « Moi, je suis ruiné. Rui-né. Ruiné de chez ruiné » 

  • – Jean-Baptiste, journaliste-chômeur à CQFD, après avoir reçu sa taxe d’habitation.
  • – Momo, journaliste-chômeur à CQFD, après avoir acheté un cadeau de Noël à son fils.
  • – Bernard Tapie, propriétaire du quotidien La Provence, après avoir été condamné à rembourser 405 millions d’euros dans l’affaire Adidas-Crédit lyonnais.

Réponse : les trois.

Actualisation de guerre mensuelle à Pôle emploi

Par Lasserpe.

Le dimanche ? Oui, mais non

On n’est plus à un paradoxe près. Selon un sondage Odoxa paru le 6 décembre dans Le Parisien, 68 % des personnes interrogées se disent favorables à l’ouverture des magasins le dimanche. Mais à condition que l’on ne les prive point du poulet dominical en famille ou entre amis. Car, à titre personnel, 53 % des Français ne voudraient pas travailler régulièrement le jour du seigneur. C’est un peu comme la guerre : on est pour, à condition que ce soient les autres qui y aillent.

Tous au gnouf !

On pensait qu’il avait viré béchamel tout seul dans son coin, Laurent Wauquiez, secrétaire général de Les Rép’, quand il déclarait après les attentats du 13 novembre vouloir placer les individus fichés « S » – ceux qui représenteraient un danger pour la sûreté de l’État – dans « des centres d’internement anti-terroristes spécifiquement dédiés ». Point du tout ! En décembre, le ministère de l’Intérieur a sollicité l’avis du Conseil d’État sur la possibilité d’un internement administratif à l’encontre de personnes qui font l’objet de ladite fiche. Soit 20 000 personnes. Heu… Dites, chef, on aura le droit de faire un journal, dans le camp ?

Guili-guili sécuritaire

Par Pirikk.

Réfugiés : un tsunami à 0,4 %

Une horde de Syriens fuyant la guerre serait aux portes du pays, selon les croyances politique, médiatique et populaire. Sauf que. Selon une étude du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) publiée le 8 décembre, à peine 0,4 % des personnes interrogées aux portes de la Grèce souhaitent se rendre dans l’Hexagone. En guise de tsunami, on a un clapotis, une sinistre vaguelette où se noient quand même le petit Aylan Kurdi – enfant kurde retrouvé mort le 2 septembre sur une plage turque – et nombre de ses copains. À CQFD, c’est kif-kif, seul 0,4 % de la rédac’ ne veut pas titrer le prochain numéro comme ça : « Étrangers, ne nous laissez pas seuls avec les Français ! »

Chômeur, paye ton bus !

Dans ce pays, rien n’arrête le progrès social. Le 7 décembre 2015, le conseil communautaire de l’agglomération Nîmes métropole a entériné la suppression de la gratuité des transports pour les demandeurs d’emploi, selon le syndicat CNT du Gard. Payer pour aller chercher un boulot qui n’existe pas, voilà qui devrait relancer l’économie.

Par Lasserpe.

Quiz amazonien

Qui a dit ça ? « [Les indiens d’Amazonie] ne savent pas cultiver le riz, laissons-les donc mourir de faim dans la misère, c’est la meilleure chose à faire, parce qu’ils ne savent pas travailler. »

  • Le conquistador Pedro Álvares Cabral ?
  • Le docteur SS Mengele, réfugié au Brésil après 1945 ?
  • Le maréchal Castelo Branco, chef de la junte brésilienne en 1964 ?

D’après l’association Survival, il s’agit de Fernando Furtado, député communiste de l’État du Maranhão, au Brésil, fin septembre, lors d’une réunion avec des bûcherons et des éleveurs qui déforestent et incendient la forêt amazonienne à tour de bras. Il les aurait même qualifiés de « bandes d’homosexuels »… Les Indiens, pas les bûcherons. Con, mais pas inconscient, notre progressiste !

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